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lundi 18 mars 2024

Les violations des droits humains en Iran dénoncées au Conseil des droits de l’homme de l’ONU

 RFI – « N’oubliez pas l’Iran » : c’est l’appel, ce 18 mars, de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, chargée de faire la lumière sur le mouvement de contestation né après la mort de Mahsa Amini. Les autorités iraniennes sont responsables, confirment les experts.

Tortures, disparitions forcées, exécutions arbitraires : la liste des exactions des forces de sécurité iraniennes est longue comme le bras, constate le correspondant de RFI à Genève, Jérémie Lanche. Les enquêteurs mandatés par l’ONU sur la situation des droits humains en Iran estiment qu’au moins 551 manifestants ont été tués depuis septembre 2022, dont 68 enfants. Les arrestations se compteraient par dizaines de milliers.

« Les forces de sécurité ont empêché les détenus de contacter leurs familles ou leurs avocats, en dehors de la loi. Pour les punir, les humilier ou leur extorquer des aveux, ils ont souvent subi des sévices sexuels : on parle de viols avec des objets ou de viols en réunion. Ils ont aussi été tabassés, flagellés ou soumis à des chocs électriques, autant d’actes qui peuvent être considérés comme de la torture », détaille Sara Hossain, présidente de la commission d’enquête.

Autre façon de faire taire les voix dissidentes : viser les manifestants à la tête, et particulièrement dans les yeux. Beaucoup seraient devenus aveugles de cette manière. Et donc, facilement identifiables, pour le reste de leurs jours, par les autorités. Malgré leurs demandes répétées, jamais les enquêteurs n’ont eu accès au territoire iranien, devant interroger les victimes et les témoins à distance.

Téhéran nie toute légitimité à la commission d’enquête, considérée comme politique et biaisée. Un discours devenu très fréquent au Conseil des droits de l’Homme (CDH) de la part d’États qui acceptent volontiers de siéger, mais beaucoup moins de rendre des comptes.

Narges Mohammadi réclame « une pression systématique et globale »

Dans un message lu par l’ONG Ensemble contre la peine de mort, Narges Mohammadi, toujours incarcérée depuis 2021 à Téhéran, a demandé le renouvellement des mandats de la mission d’enquête de l’ONU sur l’Iran et du rapporteur spécial. « Je m’adresse à vous avec une grande inquiétude », a écrit Narges Mohammadi depuis la prison d’Evin. Les mandats de ces experts qui n’ont pas été autorisés à se rendre en Iran prennent fin en avril. Une proposition visant à les prolonger est à l’étude, à l’initiative notamment de l’Allemagne.

« Avec la récente vague de protestations et de mouvements en faveur de la vie et de la liberté des femmes, la répression s’est intensifiée », poursuit-elle, appelant l’ONU et les organisations de défense des droits humains à « exercer une pression systématique et globale » sur l’Iran. Javaid Rehman, rapporteur sur l’Iran, a alerté sur l’état de santé de Narges Mohammadi, qui souffre « de graves problèmes de santé, notamment de graves problèmes cardiaques et pulmonaires, ce qui met sa santé en grand danger ».

Source: CSDHI 

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