lundi 14 juillet 2014

« Les opinions publiques doivent savoir qu’il n’y a pas d’espace démocratique en Iran »

               
Intervention au grand rassemblement de Villepinte – 27 juin 2014
Rama Yade, ancienne ministre des droits de l’Homme, vice-présidente du parti radical

Mme la Présidente, chers amis,
Je suis ici pour vous délivrer un message de solidarité au peuple iranien en résistance. Que veut le peuple iranien ? Seulement la liberté. Ce vœu semble simple, mais c’est un défi redoutable. Vous voulez tous de profonds changements en Iran, vous ne voulez pas qu’à la tête de l’État iranien un clan en remplace un autre. Ce que vous voulez, ce que nous voulons, c’est une révolution démocratique.
 Ne soyons pas naïf, il n’y a pas de troisième voie au sein du régime actuel de Téhéran. C’est le régime lui-même qui doit changer ; complètement changer.

Nous partageons votre rêve d’une république fondée sur la séparation de l’église et de l’Etat, comme la France l’a fait il y a plus d’un siècle, c’est la seule voie possible pour garantir les libertés individuelles. Ce n’est pas une option mais une urgence.

Les opinions publiques doivent être conscientes qu’il n’y a pas d’espace démocratique en Iran, pas de liberté d’expression. 800 exécutions ont été annoncées l’année dernière, l’internet est censuré, les instances des Nations-Unies ont adopté près d’une soixantaine de résolutions condamnant les violations des droits de l’Homme en Iran. Cette situation prouve que le régime est incapable de se réformer.

Permettez-moi de dire quelques mots sur les droits des femmes dans l’Iran de demain. Il n’y a pas de révolution sans les femmes. On ne peut apprécier le degré de progrès dans une société qu’à travers le rôle des femmes dans cette société.

Tant de femmes ont été exécutées juste pour s’être opposées au régime, tant d’elles dirigent la résistance, spécialement aujourd’hui au camp Liberty. Ces femmes ont prouvé leur courage durant les manifestations après juin 2009.

Elles refusent les lois misogynes et les châtiments médiévaux imposés par la théocratie au pouvoir en Iran sous couvert de l’islam et qui sont fondamentalement contraires aux enseignements authentiques de l’Islam et à son message de tolérance et de compassion.

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