CNRI - Il y a une volonté d'éliminer ceux qui incarnent l'opposition au régime, ceux qui sont une alternative politique et démocratique en Iran. Et cette alternative, nous devons la soutenir, a déclaré Rama Yade.
L'ancienne secrétaire d’État s’exprimait dans une conférence internationale le 1er septembre à Paris, intitulée « Un an après le massacre d’Achraf, le Moyen-Orient en crise : menaces et solutions » en présence de personnalités internationales venues des Etats-Unis, d’Europe et du Moyen-Orient,
notamment Mme Radjavi, Présidente élue du CNRI, Dominique Lefebvre, député du Val d’Oise, Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement de Paris, Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, Jean-Pierre Brard, ancien député, François Colcombet, ancien député et magistrat, Cynthia Fleury, professeur de philosophie politique et Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien.
La Vice-présidente du Parti radical a expliqué: "Et en ce moment, les frontières de tout le Moyen-Orient sont en train de changer pour la première fois depuis les années 1920. Dans cette nouvelle géographie en cours, la communauté internationale fait un pari. Un pari insensé, celui de faire de l'Iran le gendarme de la région. Mais, les premières victimes de cette situation nouvelle et dangereuse en cours, ce ne seront pas seulement les minorités établies dans ces régions, mais ce sera la paix mondiale et la sécurité de la planète.
"C'est un enjeu stratégique majeur qui se passe dans le silence international, mais dans la souffrance des peuples qui subissent cela. Que ce soit en Syrie, que ce soit en Iran, que ce soit en Irak, que ce soit dans les territoires palestiniens, et dans tant d'autres endroits.
"Nous sommes aujourd'hui réunis en mémoire du premier anniversaire du massacre d'Achraf qui avait eu lieu le 1er septembre 2013. On l'a dit, cette attaque sanglante a fait 52 morts et a conduit à la prise de sept otages.
"Mes premières pensées vont donc à leur famille dont je n'ose imaginer le chagrin. On connaît les auteurs de ce massacre. Ce sont des forces spéciales liées à l'ancien premier ministre Maliki. C'est la preuve que la communauté internationale n'a pas été en capacité de protéger le camp Liberty. C'est la preuve aussi que cette sécurisation du camp n'est pas une option, mais une obligation, parce que ces personnes ont le statut, et pour celles qui sont décédées, avaient le statut de personne protégée sous le régime de la Convention de Genève. Et le gouvernement américain s'y était engagé, à les protéger, après l'invasion de l'Irak.
"Il faut rappeler les obligations des Nations Unies pour prévenir de tels crimes, car il n'y a pas de doute : les victimes d'Achraf ont été assassinées pour des raisons politiques. Il y a une volonté d'éliminer ceux qui incarnent l'opposition au régime, ceux qui sont une alternative politique et démocratique. Et cette alternative, nous devons la soutenir, car le fondamentalisme n'a pas d'avenir. Il est essentiel de s'engager auprès d'Achraf et de Liberty pour la sécurité et la paix mondiales. Et pour y arriver, il est urgent de plaider auprès des Nations Unies et des États-Unis pour qu'ils respectent leurs obligations, issues des Conventions de Genève. Nous ne devons pas les abandonner.
"Et l'ONU doit agir dans trois directions: La première, il faut une enquête indépendante pour savoir ce qui s'est passé à Achraf. Les morts ne peuvent pas revenir, mais les survivants doivent continuer à vivre. Il n'y a pas de paix sans justice. Et justice doit être rendue aux victimes d'Achraf et les assassins doivent être traduits devant la Cour Pénale Internationale.
Il est également fondamental de mettre le gouvernement irakien devant ses responsabilités. Maliki n'est plus premier ministre, mais il y a un nouveau gouvernement. Et ce nouveau gouvernement irakien doit prendre ses responsabilités, pas seulement face aux minorités chrétienne, yazidi, mais également par rapport au camp Liberty.
Enfin, la priorité, Madame la Présidente, vous l'avez dit, c'est la sécurisation du camp. Il faut sécuriser ce camp de manière très concrète. En y installant des Casques Bleus des Nations Unies qui puissent protéger ces populations face à l'incapacité du régime irakien à assurer leur sécurité.
Et ces demandes ne sont absolument pas excessives. Elles sont légitimes, elles sont humaines, elles sont justes. Les Nations Unies doivent les entendre.
Et à nos amis syriens, je voudrais dire que votre guerre est longue, trop longue, mais que le sens de l'histoire est avec vous, car vous êtes une force de libération. Comme d'autres, vous êtes des victimes de Bachar el-Assad, mais aussi d'un jeu diplomatique international qui est au-dessus de vos têtes."
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