mercredi 6 septembre 2017

Iran : Un quotidien officiel se moque de la déclaration de l’appareil judiciaire qui affirme que les prisonniers sont bien traités

 Le porte-parole de l’appareil judiciaire du régime iranien a déclaré lors d’une conférence de presse le 3 septembre concernant le traitement médical des prisonniers : « L’organisation des prisons a fait bien plus que ce qu’elle pouvait pour prendre soin de la santé et le bien-être des prisonniers ! »
Cette déclaration a été faite par l’organisation des prisons du régime iranien au moment où plus de 20 prisonniers politiques sont en grève de la faim depuis plus d’un mois et que
 le mauvais traitement des détenus a conduit à des protestations internationales, dont celles des Nations-Unies et d’Amnesty International.
L’obscénité des dirigeants du régime iranien pour détourner les faits est également connue des organisations internationales. Mais la déclaration de ce dirigeant a été démentie le jour suivant dans un rapport publié par un journal officiel qui a décrit une petite partie de la réalité concernant la situation catastrophique dans les prisons. Bien que le rapport de ce média n’indique pas tous les faits ni la condition dans les prisons du régime, il est important, car il a été publié dans un journal du régime.

Le journal officiel Jahan-e Sanat (le monde de l’industrie) a écrit le 4 septembre : « Les conditions de santé et médicales des prisonniers sont inadéquates et insuffisantes (…) Si un jour les rapports internes des quartiers généraux pour réduire les comportements à risque du pouvoir judiciaire, qui observent de près et reflètent la situation des détenus, dévoilent les faits, ceux-ci ne feront pas plaisir aux dirigeants de l’appareil judiciaire. »
« Dans la prison d’Évine par exemple, environ 5 000 détenus, parfois jusqu’à 7 000, ont été transférés à l’hôpital en dehors de la prison afin de voir un spécialiste… Et en général, cela prend plusieurs mois. »
L’auteur du rapport, qui a passé du temps en prison, a ajouté : « En plus Hoda Saber (un auteur et tradeur) qui est décédé en prison à la suite d’un arrêt cardiaque et au manque de soins hospitaliers, j’ai assisté à au moins deux autres morts à cause du manque de soins et au dédain des autorités pénitentiaires à Évine. Un d’eux avait un ulcère duodénal, mais à cause du manque de moyens et à la négligence des autorités, il a développé un cancer duodénal. L’autre est mort d’empoisonnement aux médicaments dans la prison. »
« Bien entendu, si toutes les informations sont révélées aux autres prisonniers et surtout aux personnes libres… seul Dieu sait combien de personnes par mois souffrent dans les prisons du pays de maladies graves ou meurent à cause d’un traitement médical inadéquat ou du manque de soins. Bien sûr, tout ce qui est dit est lié aux conditions physiques des prisonniers. Si nous ajoutons à ce qui vient d’être dit, la condition mentale et psychologique dans les conditions de vie de la prison, on obtiendra une longue liste de menaces à la vie des prisonniers dans les prisons actuelles en Iran. »
« Pourtant, le porte-parole de l’appareil judiciaire a souligné que le système pénitencier a fait considérablement plus que ce dont il était capable pour s’assurer de la santé et du bien-être des prisonniers. »
Le rapport décrit la situation des prisons dans d’autres provinces et villes dans de bien pires conditions que celles de la capitale, Téhéran.

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