Par Struan Stevenson
Les manifestations continuent de faire des vagues en Iran, pourtant les médias occidentaux restent étrangement silencieux. Pourquoi est-ce que Donald Trump et le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo sont les seuls à avoir mentionné les manifestations nationales en Iran ? Des milliers d’Iraniens ont été arrêtés et emprisonnés et des dizaines d’autres se sont fait tirer dessus ou bien ont été assassinés en prison pendant ce soulèvement.
Les manifestations continuent de faire des vagues en Iran, pourtant les médias occidentaux restent étrangement silencieux. Pourquoi est-ce que Donald Trump et le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo sont les seuls à avoir mentionné les manifestations nationales en Iran ? Des milliers d’Iraniens ont été arrêtés et emprisonnés et des dizaines d’autres se sont fait tirer dessus ou bien ont été assassinés en prison pendant ce soulèvement.
Les manifestations ont commencé il y a huit mois à cause de l’effondrement de l’économie iranienne, des salaires impayés et de la répression brutale du régime. Elles se rapidement étendues dans 142 villes d’Iran et n’ont jamais cessées de s’étendre. Mais les demandes actuelles des manifestants ont changé. Ils crient leur besoin d’un changement de régime avec : « Mort au dictateur » et « Oubliez la Syrie et le Liban, pensez à nous ! » Des affrontements violents avec les forces de sécurité ont fait rage pendant des jours et les mollahs accusent désormais ouvertement la principale opposition iranienne démocratique, l’organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), d’avoir coordonné et alimenté la révolte nationale.
De nouvelles sanctions américaines suite à la décision de Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire (signé par son prédécesseur, Barack Obama) sont entrées en vigueur lundi. Ainsi, la valeur de la monnaie iranienne, le rial, a été fortement dévaluée. Ces sanctions ont été imposées sur une large gamme de produits comme les produits alimentaires, l’or, l’acier et d’autres métaux, et les voitures. Dans 90 jours, une nouvelle phase de sanction sera mise en place. Elles touchent le pétrole et le gaz, car les États-Unis essaient de mettre fin aux exportations de pétrole iranien. Le président Trump a envoyé une liste de 12 nouvelles exigences, dont la fin de l’ingérence agressive de l’Iran dans les zones conflictuelles au Moyen-Orient, comme en Syrie, au Yémen, en Irak et au Liban, ainsi que la fin de ses activités liées aux missiles balistiques. Trump a même proposé de rencontrer le président iranien, Hassan Rohani, pour parler des sanctions, tout en soutenant les manifestations populaires et leur demande
de voir un changement de régime.
de voir un changement de régime.
Désormais, les mollahs paniquent. Ils essaient de faire chanter l’Union européenne pour combler le manque financier créé par le renouvellement des sanctions américaines en menaçant de fermer le détroit d’Ormuz. Celui-ci est un passage clef pour le pétrole et le gaz qui provient du Moyen-Orient. Dans une démonstration de force, ils ont déployé des navires de guerre dans le détroit dimanche dernier. L’UE, en tant que conciliatrice, essaie sans relâche de trouver des moyens de garder en place l’accord sur le nucléaire. Elle est plus préoccupée par ses intérêts commerciaux avec ce régime médiéval que par les droits humains.
La chambre allemande de Commerce et d’Industrie a planifié un séminaire à Bonn le 5 septembre prochain pour montrer comment les entreprises allemandes peuvent contourner les sanctions américaines et continuer à faire affaire avec l’Iran. Mais de telles initiatives restent sans réponse. Les entreprises européennes ont rapidement réalisé qu’elles perdraient 1000 dollars américains pour tout dollar qu’elles gagneraient avec l’Iran. Les mollahs réalisent qu’avec leurs finances épuisées par la corruption et le financement des guerres en Syrie, au Yémen, en Libye et en Irak, leur théocratie médiévale approche de sa fin inévitable.
Le Brussels Playbook de Politico a déclaré dans sa newsletter quotidienne de lundi : « La grande question est de savoir pourquoi l’Europe est encore aussi attachée à l’Iran. Après tout, rien que le mois dernier, un complot d’agents iraniens visait une convention d’Iraniens en exil près de Paris avec un attentat à la bombe. Celui-ci avait été déjoué à la dernière minute. Comme l’a souligné récemment Mark Dubowitz, le PDG de la fondation pour la Défense et la Démocratie, dans le Tagesspiegel : « [L’Iran] soutient les organisations terroristes actives, viole les droits humains de sa propre population, soutient le terrorisme de Bachar el-Assad en Syrie, les Houtites au Yémen, le Hezbollah dans tout le Moyen-Orient, en Europe, en Afrique ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud, sans parler du Hamas à Gaza. Il cherche à leur livrer des armes nucléaires et des roquettes. Il alimente les guerres au Moyen-Orient qui incitent des millions de personnes à se réfugier en Allemagne ou dans d’autres pays européens. »
Politico conclut : « Mais peut-être que ceci n’est qu’un léger détail face à toutes ces opportunités commerciales… »
La presse libérale occidentale reste perplexe. Elle méprise Trump et applaudit la politique de complaisance d’Obama envers les mollahs iraniens. Elle décrit souvent Rohani comme un modéré, bien qu’il ait personnellement approuvé plus de 3500 exécutions depuis son accession au pouvoir. Il a également approuvé la violente répression des manifestations nationales actuelles. La presse ne peut pas comprendre pourquoi les 80 millions d’habitants en Iran se soulèvent pour protester contre un régime avec lequel l’Europe fait affaire. Elle reste aveugle à la corruption et aux abus sauvages des droits humains qui ont lieu tous les jours dans le pays. Sa politique est donc celle de l’autruche, sa tête enfouie dans le sable, ignorant le soulèvement iranien. Mais les médias occidentaux devraient se souvenir que s’ils gardent leur tête dans le sable, tout ce que verront les gens est leur derrière.
Struan Stevenson est le coordinateur de la campagne pour un changement en Iran. Il fut membre du parlement européen pour l’Écosse (1999-2014), président de la délégation parlementaire pour les relations avec l’Irak (2009-2014) et président de l’intergroupe des Amis d’un Iran libre (2004-2014). C’est un intervenant international spécialiste du Moyen-Orient et il également président de l’association européenne pour la liberté en Irak.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire