mardi 12 novembre 2019

La dernière solution pour guérir l'Irak est de se débarrasser de l'Iran


Asharq Al-Awsat - La scène politique en Irak, depuis sa création en 1921, est différente de celle de tout autre pays arabe. D'une monarchie renversée au système républicain sous Abd al-Karim Qasim à la prise du pouvoir par le parti Baas en 1968, qui est resté jusqu'à l'invasion américaine en 2003, les Irakiens se sont efforcés de chercher une vie meilleure.
Les Irakiens, après 2003, sont finalement parvenus à un modèle qu'ils ont jugé bon de gouverner dans leur propre pays, même s'il s'agissait d'une forme de démocratie consensuelle axée sur les divisions confessionnelles et nationales.

Que les Irakiens soient satisfaits ou non de leur système de gouvernement, et malgré les protestations exigeant la destitution du régime en place, le principal problème avec l'Irak n'est pas le système, mais le degré auquel l'Iran a sciemment exporté sa révolution dans ce pays et assis son ingérence dans les affaires intérieures.
Les Iraniens ont doublé leurs gains après la chute du régime de Saddam Hussein. D'une part, ils se sont débarrassés d'un grand rival et, d'autre part, ils ont bénéficié des forces qui constituent l'État profond de l'Irak, ce qui leur a permis de gagner en influence dans ce pays du Moyen-Orient.
Tout comme dans les manifestations qui ont balayé le Liban, l'Iran s'est considéré comme la cible principale des manifestations qui ont éclaté en Irak. Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran, est allé jusqu'à accuser les manifestants irakiens d'appartenir à Daech !
Le général Mohammad Bagheri, un commandant militaire qui occupe actuellement le poste militaire le plus élevé en Iran, a affirmé que les ennemis ont tout à gagner des vagues de protestations au Liban et en Irak.
Il y a un an, des manifestants ont attaqué le consulat iranien à Bassorah en scandant le fameux slogan "Iran dehors". Ce n'est un secret pour personne que l'influence iranienne s'est répandue dans toutes les classes politiques.
Même les grandes entreprises iraniennes liées aux gardiens de la révolution font désormais partie du tissu économique irakien et font passer leurs intérêts avant les intérêts nationaux irakiens. Les échanges commerciaux entre les deux pays, qui partagent une frontière commune de 1 400 kilomètres, s'intensifient, l'Irak étant considéré comme le plus grand marché iranien pour les exportations non pétrolières.
Ce niveau d'ingérence iranienne est suffisant pour favoriser une corruption sans fin en Irak.
Depuis 2003, l'Irak a vu des partis entrer et sortir du pouvoir, de nombreux gouvernements et des élections successives.
La seule constante avec la corruption a été l'ingérence iranienne, prouvant que c'est le seul facteur de changement si les Irakiens veulent changer leur misère. Tout autre changement servira de remède palliatif et inutile plutôt que de s'attaquer à la racine du problème.
Le vrai remède pour l'Irak est de couper toute intervention iranienne. Dans le cas contraire, elle augmentera les pertes économiques, politiques et sociales pour les Iraquiens, et finira par réprimer les manifestations.
En effet, comme l'a dit la dirigeante de l'opposition iranienne Maryam Radjavi, l'influence des mollahs est des centaines de fois plus dangereuse que la bombe atomique.

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