mercredi 2 décembre 2020

Iran : 240 parlementaires de 19 pays européens appellent à protéger l’Europe du terrorisme d’État iranien


CNRI - Le vendredi 27 novembre, s’est ouvert à Anvers, en Belgique, le procès du diplomate iranien Assadollah Assadi et de trois de ses complices pour un complot terroriste en 2018. Dans la foulée, 240 parlementaires de 18 parlements en Europe, dont la Belgique et le Parlement européen, ont publié le 1er décembre une déclaration adressée au chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell. Ils demandent que la poursuite des relations avec l’Iran soit subordonnée aux garanties nécessaires de Téhéran de mettre fin à ses actes terroristes sur le sol européen.

Les signataires représentent un large éventail de positions et d’affiliations politiques, et leur initiative souligne que le procès pour terrorisme en cours devrait déclencher des efforts multilatéraux pour exiger que les auteurs de ces actes, mais aussi leurs commanditaires à Téhéran, rendent des comptes.

Couverture diplomatique

« En dehors du processus judiciaire, qui est en cours de manière indépendante en Belgique, nous pensons qu’il est temps de reconsidérer le traitement du terrorisme d’État iranien », indique la déclaration. « Compte tenu du fait que le régime iranien utilise la couverture diplomatique pour perpétrer des actes terroristes, il faudrait donner des avertissements pratiques nécessaires à Téhéran, tels que la fermeture de ses ambassades et l’expulsion de ses ambassadeurs et diplomates. »

La déclaration cite celle de l’Union européenne de 1997 selon laquelle il faut expulser les agents de renseignement de Téhéran, utilisant la couverture de diplomates, de journalistes et d’hommes d’affaires pour mener des opérations à l’intérieur de l’UE. Elle affirme également que les institutions de façade religieuses et culturelles du régime en Europe servent de centres de terrorisme et de fondamentalisme et qu’il faut les fermer.

Les quatre inculpés de l’audience de vendredi sont accusés d’avoir comploté un attentat à la bombe contre le rassemblement international de soutien au Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), qui s’est tenu en banlieue parisienne le 30 juin 2018. La prochaine audience du procès est prévue le 3 décembre.

Alors qu’Assadi travaillait comme diplomate de haut rang à l’ambassade d’Iran à Vienne, il était également un officier supérieur du ministère du Renseignement et de la sécurité (VEVAK).  Il est aujourd’hui le premier diplomate iranien à être jugé en Europe pour terrorisme.

25 parties civiles

Il y a 25 parties civiles dans l’affaire, y compris un certain nombre de parlementaires de pays européens qui ont depuis rejoint l’initiative d’exiger des engagements anti-terroristes sérieux de la part du régime iranien.

En juillet, le rapport annuel du Service fédéral de sécurité allemand disait d’Assadi : « Un diplomate officiel de l’ambassade d’Iran en Autriche a été arrêté le 1er juillet 2018 en Allemagne sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités du ministère public belge.

Il est accusé, en tant qu’employé à plein temps du ministère du Renseignement, d’être le commandant d’un attentat à la bombe planifié contre la réunion annuelle de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran près de Paris le 30 juin 2018. »

L’opposition visée

Les Moudjahidine du peuple sont le principal groupe d’opposition de la coalition qui constitue le CNRI. Maryam Radjavi, a été élue par le CNRI comme présidente pour la période de transition après le renversement du régime théocratique par le peuple iranien.

« Outre des dizaines de milliers d’Iraniens, la dirigeante de l’opposition Mme Maryam Radjavi, principale cible du complot, était présente au rassemblement, ainsi que plusieurs centaines de personnalités politiques de différents pays », peut-on lire dans la déclaration des parlementaires . « Si cette opération terroriste avait réussi, elle aurait sans doute fait des centaines de morts et beaucoup plus de blessés. »

Lors de la première audience du procès liée à cette opération, les procureurs ont souligné le rôle du régime iranien. Ils ont mis en avant en particulier du ministère du Renseignement et de la sécurité, en tant qu’entité terroriste. Ils ont ajouté que l’intention de l’opération était de tuer un maximum de personnes.

Dans leur acte d’accusation, les procureurs ont demandé au tribunal de condamner Assadi à 20 ans de prison, soit la peine maximale selon la loi. Une peine de 18 ans a été recommandée pour deux accusés chargés de faire exploser la bombe au rassemblement, et 15 ans pour un quatrième complice. Il a également été demandé au tribunal de retirer la nationalité belge à ces trois derniers accusés.

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