Alors que les signataires ont noté que la position de Biden sur les négociations nucléaires «nous donne de l’espoir», ils l’ont également mis en garde contre la répétition des erreurs passées qui, selon eux, se sont reproduites dans les cercles politiques occidentaux tout au long des quatre décennies d’histoire du régime iranien. La lettre a estimé que d’innombrables décideurs politiques avaient adhéré à une «fable» concernant les factions politiques du régime iranien et que cela les avait amenés à faire des concessions non méritées dans l’espoir d’avantager les chimériques «modérés» pour réformer le système théocratique.
Ce phénomène a été mis en évidence en 2013 avec l’élection du président du régime Hassan Rohani. Certains décideurs occidentaux ont en effet exprimé de grands espoirs pour le programme de réforme de Rohani, ce qui a apparemment contribué à motiver la poursuite américaine et européenne des négociations nucléaires qui a conduit en 2015 au plan d’action global conjoint. Mais les attentes d’une réforme plus large ont été rapidement tempérées par les informations faisant état de mesures de répression contre la dissidence à l’intérieur de l’Iran et une belligérance persistante dans la politique étrangère du régime.
Pour les signataires de la lettre de mercredi, ces activités néfastes ne sont pas seulement la preuve que le soutien occidental aux «modérés» n’est pas fondé mais que c’est la conséquence directe de ce soutien. Selon la lettre, « les politiques de concession n’ont apporté que des opportunités perdues, des résultats dévastateurs et d’énormes souffrances pour les populations d’Iran et de la région».
Ces souffrances ont été particulièrement visibles pour les observateurs attentifs des affaires iraniennes ces dernières années, alors que les militants iraniens dans tout le pays ont été confrontés à une réaction de plus en plus violente du régime théocratique. Dans les derniers jours de 2017, une manifestation dans la ville de Mashhad a fourni l’étincelle d’un soulèvement national qui continue d’avoir des incidences jusqu’à aujourd’hui.
Des manifestants dans plus de 100 localités ont scandé «mort au dictateur» à la mi-janvier 2018. Encore plus révélateur, le soulèvement a également rejeté les « fables » occidentaux sur les factions «extrémistes» et «réformistes» en renvoyant les deux factions dos à dos avec le slogan populaire de : « extrémistes, réformistes, votre jeu est terminé ». Le même slogan est apparu à nouveau à l’échelle nationale en novembre 2019. Selon la lettre, cela a indiqué sans équivoque que ces manifestations le désir populaire de changement de régime en Iran.
Les autorités du régime iranien sont probablement d’accord avec cette évaluation, comme en témoigne la sévérité de leur réponse répressive. Alors que le premier soulèvement a fait plusieurs dizaines de morts en un mois environ, le soulèvement de novembre 2019 a été écrasé par les forces du Corps des gardiens de la révolution, tuant environ 1500 personnes. 12 000 autres ont été arrêtés et Amnesty International a rapporté plus tard que beaucoup d’entre eux avaient été torturés pendant des semaines.
La lettre de mercredi était sans aucun doute motivée en grande partie par un désir d’intervention politique occidentale pour empêcher davantage des mêmes types de répression.
Dans des déclarations et des conférences récentes, l’OMPI et le Conseil national de la résistance iranienne ont fait valoir que de nouveaux soulèvements se profilaient à l’horizon, comme en témoignent les manifestations des retraités de plus en plus appauvrie, les affrontements entre citoyens et autorités dans la province du Sistan et du Baloutchistan, et les appels de plus en plus nombreux au boycott de la prochaine élection présidentielle, dont le résultat est largement prédéterminé.
Dans un discours prononcé jeudi devant des politiciens allemands, la présidente élue du CNRI, Mme Maryam Radjavi, a déclaré que «la flamme de la résistance s’élevait à nouveau dans tout l’Iran» et a exhorté les décideurs occidentaux des deux côtés de l’Atlantique de se mettre aux côtés du peuple Iranien lors du prochain affrontement ce dernier et le régime clérical.
La lettre de mercredi au président Biden a précisé dans sa conclusion que c’est une «occasion historique pour enfin soutenir le peuple iranien».
Les Irano-Américains ont déclaré: «Nous demandons respectueusement à votre administration d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques fermes et une feuille de route qui soit du côté du peuple iranien et de son désir légitime pour un Iran libre, laïc et démocratique. »
«Aucun allègement des sanctions ou concessions ne devrait être accordé au régime iranien, à moins que ce régime ne mette fin de manière vérifiable à ses violations des droits humains en Iran et à son terrorisme à l’étranger, et l’abandon de son soutien destructeur à ses mandataires extrémistes régionaux. »
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