lundi 21 juin 2021

Le résultat de l’élection présidentielle iranienne confirme que « le jeu est terminé » pour les mollahs


 Lors des grandes manifestations populaires de décembre 2017 à janvier 2020, les Iraniens de tous horizons ont condamné le système politique des mollahs avec des slogans tels que « conservateurs, réformistes : le jeu est terminé ! ». Le slogan s’est avéré prémonitoire, car le guide suprême du régime, Ali Khamenei, l’autorité suprême dans tous les domaines du régime islamiste, a mis un terme plutôt définitif au « jeu de dupe » avant l’élection présidentielle de vendredi.

Les termes « conservateur » et « réformiste » font référence aux deux factions au sein du régime, mais les récentes protestations ont servi à souligner à quel point ces qualifications sont inappropriés. Le « jeu » en question est un accord de partage du pouvoir qui dure depuis quatre décennies entre deux groupes dont les natures idéologiques sont fondamentalement les mêmes. Dans la mesure où il y a une différence entre les politiques mises en œuvre par les « durs » et les « réformistes », il ne s’agit que d’approches tactiques différentes pour les mêmes objectifs à long terme, à savoir préserver le régime et avoir une plus grande part du pouvoir.

Avant même le début de la campagne pour l’élection présidentielle, il était déjà très clair qu’Ebrahim Raïssi était un candidat du Guide à la présidence. La Résistance iranienne a tiré cette conclusion dès que Khamenei a signalé son soutien personnel à la candidature de Raïssi.

Et cette conclusion a été confirmée à la suite dans le processus de vérification, qui a vu le Conseil des gardiens disqualifier tous les principaux candidats « réformistes» ainsi que certains partisans de la ligne dure comme l’ancien président du Parlement Ali Larijani, qui aurait pu diviser le vote parmi les fidèles de Khamenei.

Lors de n’importe quelle élection précédente, des personnalités comme Larijani auraient été parfaitement acceptables pour le Conseil des gardiens. Mais au moment où l’inscription des candidats a commencé pour les élections de vendredi, Khamenei avait clairement décidé d’exercer un contrôle plus strict sur le processus et de consolider le pouvoir parmi des personnalités qui étaient non seulement fidèles mais sur lesquelles il pouvait compter pour servir d’agents directs de sa volonté. En fait, cette tendance avait déjà commencé en février de l’année dernière, lorsque le régime a organisé ses élections législatives et que le Conseil des gardiens a exclu pratiquement tous ceux qui ne s’intégraient pas parfaitement dans le camp des « extrémistes ».

Les deux élections ont servi à réaffirmer la perception publique de la politique concurrentielle dans le régime iranien comme un « jeu » auquel les autorités non élues étaient libres de mettre fin à tout moment.

Les élections législatives de l’année dernière ont donné le taux de participation le plus bas jamais enregistré par le régime iranien jusque-là, et ce record a été battu vendredi avec le boycott massif de la course présidentielle. Ce rejet massif du système politique est significatif en soi mais est d’autant plus significatif qu’il est lié à des appels explicites au changement de régime. Les « unités de résistance » affiliées à l’OMPI ont promu le boycott électoral et d’innombrables protestations de civils ordinaires ont approuvé ce message avec des slogans déclarant que les participants « ne voteront plus » aussi longtemps que le système actuel reste en place.

Le succès apparent du boycott électoral de vendredi met le régime iranien et le peuple iranien sur une trajectoire de collision avec de nouveaux sursauts populaires.

« Le boycott a prouvé et montré au monde que le seul vote du peuple iranien est de renverser ce régime médiéval. Le boycott national est la vague de fond des sacrifices des martyrs et est le reflet de la grande campagne du peuple iranien pour la justice. » Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI, a déclaré dans un communiqué, ajoutant : « La dictature religieuse est dans une spirale descendante et doit être balayée. De cette fausse élection émergera un régime qui sera plus en disgrâce, plus vulnérable et plus fragile. Il est voué à perpétuer des crimes plus graves avec l’homme de main du massacre de 1988 (Ebrahim Raisi). Mais, il sera certainement renversé par le soulèvement du peuple iranien et l’Armée de la liberté. La liberté et une république démocratique sont les droits inaliénables du peuple iranien.

La persistance des troubles récents en Iran indique que le peuple iranien poursuivra sa lutte pour renverser un régime dirigé par des tueurs de masse. Maryam Radjavi a déclaré dimanche : «J’adresse des félicitations historiques au peuple iranien pour le boycott national de la farce électorale du régime clérical. C’est le plus grand coup politique et social contre Khamenei et la tyrannie religieuse. Cela démontre, et le monde a pu le constater de ses propres yeux, que le peuple iranien a voté pour le renversement. C’est la mémoire du sang des martyrs et une facette de la grande campagne pour la justice du peuple iranien.

« L’arrivée du bourreau du massacre de 1988 et criminel contre l’humanité à la présidence des mollahs est un signe d’impuissance et un point final qui annonce son renversement. Raïssi doit être jugé devant un cour de justice internationale. C’est ce que demande le peuple iranien. La dictature religieuse sort plus affaiblie et fragilisée de cette élection scandaleuse et veut commettre d’autres crimes avec ce bourreau du massacre de 1988. Mais elle finira par être renversée par le soulèvement du peuple iranien et l’armée de la liberté. La liberté et une république démocratiquement élue sont des droits inaliénables du peuple iranien. »

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