Depuis le début de 2018, le peuple iranien s’est regroupé en grand nombre à plusieurs reprises pour appeler explicitement à l’éviction de ce dictateur et au démantèlement du système qui lui confère une autorité absolue sur toutes les questions d’État en Iran. En janvier de cette année-là, plus de 100 villes et villages iraniens ont pris part à un soulèvement national avec l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) en première ligne.
La présidente élue de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi, a longtemps promu un plan spécifique en 10 points pour un avenir démocratique pour le pays, et le soulèvement a montré un niveau de soutien populaire à ce plan dont les autorités du régime avaient toujours insisté sur l’inexistence. En 1988, le fondateur du régime, Rouhollah Khomeini, a déclaré l’OMPI et d’autres groupes dissidents coupables d’« inimitié contre Dieu » et a ordonné à ses subordonnés d’exécuter en masse ses membres dans le but d’éradiquer la dissidence organisée. Le massacre qui a suivi a tué plus de 30 000 personnes en quelques mois seulement, mais n’a pas réussi à détruire l’OMPI. Néanmoins, entre cette date et 2018, le régime a toujours insisté sur le fait qu’il ne restait de l’opposition principale qu’un « groupe » faible et impopulaire.
Cette propagande s’est rapidement évaporée face au soulèvement, le guide suprême du régime, Ali Khamenei, affirmant que l’OMPI avait « planifié pendant des mois » pour provoquer ces troubles. Ces troubles ont finalement été repoussés dans la clandestinité à la suite de milliers d’arrestations et de dizaines de meurtres, dont un certain nombre ont été perpétrés sous la torture. Mais par la suite, les autorités ont continué à mettre en garde dans leurs déclarations publiques contre la menace posée à leur emprise sur le pouvoir par le mouvement de résistance organisé et prodémocratie.
L’OMPI fait partie d’une coalition connue sous le nom de Conseil national de la Résistance iranienne. Mme Radjavi est la présidente d’un gouvernement intérimaire après l’éviction des mollahs. Chaque année, son plan en 10 points est présenté à la communauté internationale dans le cadre d’un rassemblement d’expatriés iraniens et de partisans politiques de toute l’Europe, des États-Unis et du monde entier. Le dernier événement de ce type est prévu du 10 au 12 juillet sous le titre de « Sommet mondial pour Iran libre ». Comme pour l’événement de l’année dernière au plus fort de la pandémie de coronavirus, les discours seront diffusés en direct pour les communautés d’expatriés iraniens dans divers pays, ainsi que pour les citoyens iraniens via une émission de télévision par satellite.
Le lien direct du peuple iranien avec le sommet est important cette année, surtout au lendemain de l’« élection » de Raïssi. La population vient d’organiser le boycott électoral le plus réussi des 42 ans d’histoire du régime des mollahs, et elle surveillera sans aucun doute de près les signes de soutien international à ses efforts visant à priver le régime des mollahs de la légitimité politique tant au niveau national qu’à l’étranger. Malheureusement, ce soutien a été relativement lent à venir, mais le peuple épris de liberté profitera sans aucun doute du prochain sommet pour rassurer le peuple iranien qu’il a des défenseurs à l’étranger qui font pression pour des politiques plus fermes contre le régime des mollahs.
Ces politiques sont déjà attendues depuis longtemps, mais elles sont particulièrement impératives maintenant qu’Ebrahim Raïssi est sur le point d’assumer la direction du gouvernement. Des personnes comme le président sortant Hassan Rohani n’offraient aucun espoir réaliste de réforme, mais la présidence de Raïssi soulèvera la possibilité d’une nouvelle escalade du terrorisme à l’étranger et des violations accrues des droits humains en interne.
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