Son combat, elle le mène avec les mots.
Après avoir rendu hommage à son petit frère assassiné en 1988 sous la République islamique de Khomeini, Massoumeh Raouf se livre sur l’enfer de l’incarcération en Iran.
Un chapitre noir de sa vie que la réfugiée politique décline sous forme de carnets dans son livre Évasion de la prison d’Iran, qui paraît cette semaine aux éditions Balland.
« Ce qu’il se passe là-bas est atroce ! »
En racontant cette journée du 4 mai 1982 où elle s’échappe de la prison de Racht après huit mois d’incarcération, cette opposante au régime des mollahs et membre depuis 1985 de la Résistance iranienne basée à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise) se libère une seconde fois.
Suspectée de faire partie des Moudjahidines du peuple d’Iran pour la liberté, elle est condamnée à 20 ans de prison. Une sentence rendue après dix minutes de procès.
En s’évadant quelques mois après et en rejoignant la France trois ans plus tard, Massoumeh Raouf fait un choix lourd de conséquences.
Frère assassiné
Pour combattre le régime, elle doit laisser sa famille qui se retrouve très vite surveillée.
Sa mère alors malade est emprisonnée, son petit frère, déjà en prison, est torturé et tué en 1988 comme des milliers d’autres prisonniers politiques.
Son frère aîné n’a pas échappé lui non plus aux pressions du régime et subira les mêmes interrogatoires et tortures.
C’est son décès en 2020 qui a poussé Massoumeh Raouf à reprendre l’écriture et à traduire en français ses souvenirs.
Avec ce témoignage bouleversant, l’auteure veut donner la voix aux victimes du régime en place mais aussi « à tous ces Iraniens restés au pays et qui descendent encore dans la rue manifester au péril de leur vie ».
Axelle BICHON
Évasion de la prison d’Iran, de Massoumeh Raouf, chez Balland éditions.
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