Craignant les activités anti-régime, les habitants de Mahabad et ses commerçants ont également poursuivi la grève en solidarité avec les manifestations nationales. Selon les informations locales, le régime a coupé l’électricité dans près de 90 % des zones et perturbé les lignes téléphoniques à la suite des manifestations massives de la nuit dernière.
En outre, le régime a appliqué des mesures d’oppression dans les villes baloutches, notamment Zahedan, Kalat, Konarak, etc. Les forces militaires ont patrouillé dans les rues de Zahedan avec des mitrailleuses lourdes. À Kalat, les autorités ont fait voler deux hélicoptères de combat pour intimider les manifestants récalcitrants. À Konarak, les pasdarans (gardiens de la révolution) ont placé de nombreuses forces dans les rues.
Le 10 novembre marquait le 56e jour des protestations contre le régime en Iran. Les manifestations ont débuté à la suite du meurtre odieux de Mahsa Amini, 22 ans, en garde à vue. Cependant, elles se sont immédiatement transformées en une révolution contre l’ensemble du régime théocratique.
Selon l’opposition iranienne Mojahedin-e Khalq (MEK), les protestations se sont étendues à 219 villes. Le régime a tué plus de 550 citoyens, en a blessé des dizaines de milliers et en a détenu plus de 30 000. Le MEK a publié les noms de 368 manifestants tués.
Développements clés
À la suite du massacre de Zahedan et par crainte d’une réaction de l’opinion publique contre les mercenaires locaux du régime, le soi-disant député de Chabahar, Moineddin Saeedi, a démissionné en déclarant : Je ne veux pas du siège de député, qui a changé mes principes, ma morale et ma nature !
Le commandant des forces terrestres de l’armée, le général de brigade Kiomars Heydari, a qualifié hier les manifestants de « mouches », affirmant qu' »ils n’auront plus leur place dans le pays » si le Guide suprême Ali Khamenei ordonne une répression plus brutale.
Les étudiants de l’université Ferdowsi de Mashhad ont critiqué le porte-parole du Cabinet lors de sa visite publicitaire sur le campus.
Les autorités ont arrêté Elham Afkari, la sœur du défunt Navid Afkari, à Chiraz, sous de fausses accusations. Les médias officiels ont faussement affirmé qu’elle était sur le point de quitter le pays.
Amnesty International met en garde contre de nouvelles exécutions massives dans la province du Sistan-Baloutchistan, à l’approche des manifestations prévues après la prière du vendredi, et appelle la communauté internationale à « agir de toute urgence ».
La députée européenne Hannah Neumann a déclaré : « Les Iraniens sont battus, violés et tués dans les rues et dans les prisons, non pas par des criminels mais par ceux qui prétendent être le gouvernement de ce merveilleux pays. »
Les Iraniens épris de liberté continuent de se rassembler à Washington DC, Berlin, Stockholm et Göteborg, pour soutenir les manifestations contre le régime.
Province du Lorestan, Khorramabad
Les autorités ont abattu Sepehr Beyranvand, 20 ans, à Khorramabad le 9 novembre alors qu’il écrivait des slogans sur des graffitis. Sa dernière story Instagram indiquait : « Je sors pour faire quelque chose pour la liberté, le développement et la solidarité avec les citoyens de Zahedan. »
Province d’Ispahan, Khomeinishahr
Des jeunes défiants attaquent le bureau du représentant de Khamenei à Khomeinishahr avec des cocktails Molotov, en réponse aux atrocités et crimes du régime contre des manifestants sans défense.
Province du Kurdistan, Marivan
Des citoyens assistent à la commémoration de 40 jours du défunt Mokhtar Ahmadi, en scandant : « Mort au dictateur ! » et « Mort à [des mercenaires locaux] Jash ! ». »C’est le dernier message ; le but est de renverser tout le régime ! » et « Mort à Khamenei ! ». [Source]
Province de Khorassan-e Razavi, Mashhad
En réponse au slogan « Disgrâce, disgrâce » des étudiants de l’université Ferdowsi, le porte-parole du cabinet Raïssi, Ali Bahadori Jahromi, a crié : « Êtes-vous d’accord avec de telles insultes ? ».
« Quelle est votre explication pour le Bloody November 2019, plus de 1 500 victimes ? », lance une étudiante à Jahromi.
Des étudiants de l’Université Ferdowsi de Mashhad slament le porte-parole du Cabinet, Ali Bahadori Jahromi, en scandant : « Nous n’avons pas besoin d’un invité meurtrier ! ».
Province de Téhéran
Les habitants de Moniriyeh poursuivent leurs manifestations contre le régime en scandant : « Mort au dictateur ! » et « Mort au régime tueur d’enfants ! ».
Des jeunes contestataires installent une grande bannière sur un pont de l’autoroute de Resalat, sur laquelle on peut lire : Khamenei est un dictateur ; honte à vous ; vos griffes sont souillées du sang de notre jeunesse !
Source : INU/ CSDHI
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