Maryam Radjavi : L’alternative est un Iran qui regarde vers l’avenir
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureuse de vous retrouver dans la salle Colbert de l’Assemblée nationale.
Je tiens à remercier le comité parlementaire pour un Iran démocratique, sa présidente Cécile Rilhac, ses vice-présidents André Chassaigne, Philippe Gosselin, Hervé Saulignac et Yannick Favenec, ainsi que tous les membres du CPID pour leur soutien précieux au peuple iranien et à sa révolution démocratique pour un Iran libre.
Le CPID n’a pas attendu le soulèvement visant le renversement des mollahs pour dénoncer les violations des droits de l’homme en Iran et défendre les femmes iraniennes ou soutenir la résistance.
Le soulèvement a commencé il y a près de cinq mois et le peuple iranien et surtout les femmes ont impressionné le monde par leur révolte et leur courage face à l’injustice, l’inégalité et la discrimination. C’est le courage d’une jeunesse déterminée, face à la mort, les arrestations et la torture.
La décision définitive de renverser ce régime
Les Iraniens vont continuer à surprendre et à balayer toute la propagande sur la stabilité et le mythe de puissance du régime.
Ce peuple a démontré que sa décision de renverser la dictature des mollahs est définitive. Son combat a des racines dans plus de quarante années de résistance organisée. 120.000 martyrs, y compris des milliers de femmes et 30.000 prisonniers politiques massacrés en 1988, montrent que le peuple iranien n’a jamais cédé devant cette dictature religieuse. Génération après génération, la flamme de la résistance a continué à brûler.
La révolution ne s’éteindra pas
Certains sont pressés de faire croire que la répression peut étouffer le soulèvement. Non, jamais ! Rien ne sera plus comme avant et l’Iran ne va pas retourner en arrière. Ni au passé proche d’une normalisation de la dictature des mollahs, ni au passé plus lointain de la dictature d’un chah. Le peuple a dit clairement dans son slogan « nous n’avons pas fait des sacrifices pour nous plier devant un guide criminel », et aussi « à bas l’oppresseur, qu’il soit chah ou mollahs ».
L’alternative est un Iran qui regarde vers l’avenir. Après un siècle de souffrances, le peuple iranien ne veut plus de dictatures. Au début de ce nouveau siècle, il veut une république démocratique, moderne, libre, avec la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des femmes et des hommes, sans torture, sans exécution, sans Savak (la police du chah), sans miliciens du Bassidj et sans gardiens de la révolution.
L’époque d’un démagogue comme Khomeiny est révolue. Il disait à Neauphle-le-Château qu’il faut être « tous ensemble » pour voler la Révolution du peuple iranien contre le chah et pour édifier une dictature religieuse afin d’éliminer les autres. « Tous ensemble » pour Khomeiny voulait dire « tous avec moi, sinon ce sera la mort ». Le peuple iranien ne va pas encore se laisser voler sa révolution par des soi-disant opposants téléguidés par Téhéran.
Le renversement du régime, une vraie République et la séparation de la religion et de l’Etat sont les principes de base que le CNRI propose à tous les Iraniens épris de liberté et toutes les forces démocratiques.
Une force capable de sacrifices
Mesdames et Messieurs les députés,
Chers amis,
Le régime ne peut plus arrêter le soulèvement. Il n’a pas de solution pour le mécontentement social. Malgré les arrestations, les unités de résistance prennent des risques énormes pour garder allumée la flamme de la résistance. Elles portent le message de la résistance dans les villes et les provinces d’Iran. C’est une force combattive, jeune et organisée.
Pour faire une révolution contre les mollahs, il faut une force de renversement capable de sacrifices. Le régime a reconnu que beaucoup de leaders du soulèvement qui ont été arrêtés, sont des membres des unités de résistance.
Ces derniers mois, les médias du régime, le guide suprême des mollahs et son président, le chef du judiciaire, le chef des pasdarans et le président du Majlis, qui est un ancien pasdaran, ont multiplié leurs attaques contre la Résistance iranienne. Il y a quelques jours un expert du régime a écrit : « Il ne faut pas sous-estimer les Moudjahidine du peuple. Ils sont plus efficaces qu’on ne le croyait. Ils ont trouvé des nouveaux membres à l’intérieur du pays ». Et il a ajouté :
« Chaque fois qu’il y a des troubles, les équipes de ce mouvement sont présentes sur le terrain ». La dictature s’inquiète de voir la jeunesse soutenir la Résistance.
L’OMPI, la ligne rouge du régime
Pour ce régime, ce n’est pas important si pour l’opinion internationale, il a le record d’exécutions, de torture et de misogynie. Pour lui, l’important à l’étranger, c’est la censure des informations sur la Résistance iranienne, car l’OMPI est sa ligne rouge.
Le ministre des Affaires étrangères de Khatami avait clairement annoncé que le critère sérieux pour évaluer le niveau de sincérité des pays européens, c’est leurs relations avec la Résistance iranienne. Cette ligne rouge est imposée à beaucoup de médias. Des médias qui renoncent à diffuser les activités de la résistance parce qu’ils veulent entrer en Iran ou conserver les relations de leur Etat avec les mollahs.
Le régime n’a jamais arrêté les campagnes de terrorisme et de diabolisation contre la Résistance iranienne. Il mène une politique officielle et criminelle de prise d’otage de citoyens étrangers, pour faire du chantage. Il fait le même chantage avec les Iraniens à l’étranger et prend en otage leurs familles ou leurs biens pour les obliger à condamner ou à ne pas soutenir la Résistance iranienne.
Les demandes du peuple iranien
Nous disons que pour faire cesser ces prises d’otages il ne faut pas céder au chantage.
Si la France veut se tenir aux côtés des femmes et des jeunes qui luttent en Iran, elle doit reconnaitre le droit des Iraniens à renverser ce régime.
Elle doit demander des comptes aux dirigeants du régime et surtout elle doit placer dans ses priorités, l’inscription des pasdarans sur la liste du terrorisme de l’Union européenne. Perdre du temps permet à la machine de mort et de guerre des mollahs de continuer.
Les députés français peuvent jouer un rôle efficace pour avancer vers cet objectif. La France, pays de la résistance et des droits de l’homme, peut jouer un rôle d’avant-garde dans cette voie pour la liberté.
Je vous remercie.
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