Nazila Maroofian, journaliste iranienne de Rouydad24, a été condamnée le 28 janvier par un tribunal révolutionnaire pour propagande antigouvernementale et diffusion de fausses nouvelles. « J’ai été condamnée à deux ans de prison, à une amende de 15 millions de tomans [environ 320 euros] et à une interdiction de quitter le pays pendant cinq ans », a-t-elle rapporté sur Twitter, ajoutant que le tribunal a pris sa décision sans audience et en l’absence de tout avocat de la défense.
« L’imposition de cette peine arbitraire à une journaliste qui a tenté de faire la lumière sur les circonstances de la mort de Mahsa Amini est extrêmement pénible », a déclaré Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF. « Nous demandons la fin immédiate de ces travestissements judiciaires, qui visent à bâillonner les journalistes, et nous demandons la libération immédiate des 38 journalistes iraniens actuellement emprisonnés. »
La journaliste iranienne, Nazila Maroofian a été prise pour cible par les autorités après que son interview du père de Mahsa Amini a été publiée sur le site Mostaghel Online le 19 octobre. Intitulée « Le père de Mahsa Amini : ‘ils mentent' », cette interview remettait en cause la version officielle selon laquelle cette jeune femme kurde iranienne serait morte en détention en raison de problèmes médicaux préexistants.
La journaliste iranienne, qui est originaire de la même ville qu’Amini (Saqqez, dans la province du Kurdistan), a déclaré qu’Amini était morte d’un coup à la tête après avoir été placée en garde à vue pour avoir enfreint le code vestimentaire iranien. Le site Web Mostaghel Online a par la suite retiré son article. Arrêtée le 30 octobre, Nazila Maroofian a été détenue pendant 71 jours à la prison de Qarchak avant d’être finalement libérée le 9 janvier, trois semaines avant l’annonce de sa condamnation arbitraire.
D’autres femmes journalistes qui ont enquêté sur la mort d’Amini sont en attente de jugement. Les cas de Niloofar Hamedi et d’Elahe Mohammadi, les premières journalistes à avoir attiré l’attention du public sur sa mort, sont particulièrement préoccupants. Elles sont détenues depuis près de cinq mois et doivent être jugées pour des chefs d’accusation passibles de la peine de mort.
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