22 octobre – Mobilisation nationale et marche des travailleurs du pétrole à Behregan
Les travailleurs du pétrole de la région de Behregan ont poursuivi leur sit-in et leur marche de protestation de 7 h à 9 h, exigeant le rétablissement de leurs droits. Dans un communiqué, ils ont condamné les plafonds salariaux et les structures salariales discriminatoires, s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles « les cadres et les dirigeants bénéficient de primes spéciales alors que ceux qui travaillent dans les conditions les plus difficiles sont soumis à des limitations et à des classifications injustes ».
Leurs revendications incluent :
- Correction du salaire minimum
- Suppression des plafonds salariaux pour les travailleurs agricoles
- Suppression des plafonds de retraite
- Remboursement des impôts excédentaires
- Application intégrale de l’article 10 et des arriérés de salaire
- Indépendance du Fonds de pension du pétrole
- Suppression des classifications professionnelles injustes
Les travailleurs se sont engagés à poursuivre leur mobilisation jusqu’à ce que tous leurs droits soient rétablis.
Pendant ce temps, dans la province du Khouzistan, la société sucrière Haft Tappeh est redevenue l’épicentre de la résistance ouvrière. Les travailleurs ont lancé une grève contre les allocations alimentaires « humiliantes », scandant « Honte à vous ! Laissez Haft Tappeh tranquille ! » et manifestant à l’intérieur du complexe industriel. Les représentants syndicaux ont déclaré que ces allocations « ne couvrent même pas un simple repas ». Les travailleurs ont juré de poursuivre la grève et ont appelé leurs collègues des autres services à les rejoindre.
Un manifestant a déclaré aux médias locaux : « Nous avons travaillé dur sous la chaleur et la poussière pendant des années, et pourtant nous devons encore réclamer notre droit le plus fondamental : l’alimentation. »
21 octobre – Intensification des manifestations sociales et syndicales
Dans tout l’Iran, les derniers jours d’octobre ont été marqués par de vastes manifestations et grèves, dans un contexte d’inflation et de répression croissantes :
- Mashhad : Les chauffeurs des transports municipaux ont fait grève pour protester contre les salaires impayés et les bas salaires.
- Téhéran : Les ouvriers de l’usine laitière de Pegah ont cessé le travail, exigeant des paiements depuis longtemps impayés.
- Chabahar : Les employés municipaux ont protesté contre cinq mois d’assurances et de salaires impayés.
- Ahvaz : Le personnel de l’hôpital Masih Daneshvari s’est mis en grève après sept mois sans primes.
Des retraités du secteur pétrolier se sont rassemblés pour protester ; un participant âgé s’est évanoui à cause du stress.
20 octobre – Manifestations nationales contre la corruption et la confiscation des terres
- À Qazvin, les habitants ont protesté contre la confiscation de plus de 300 hectares de terres privées par les autorités locales, jurant : « Nous ne partirons pas tant que nos droits ne seront pas rétablis.»
- Des enseignants de Yazd ont exigé la restitution de leur épargne pillée et la fin du pillage de leurs biens.
- Les habitants d’Abshourk et de Bandar Abbas ont manifesté pour protester contre plus de deux décennies de privation de services urbains de base.
- Les investisseurs victimes de fraudes dans le complexe d’Abbaszadeh (Ilam) et le projet Almas Qeshm se sont mobilisés pour réclamer justice contre les profiteurs liés au pouvoir politique.
Manifestations universitaires et mouvement de jeunesse
Les étudiants de l’Université Khajeh Nasir de Téhéran ont poursuivi leur sit-in contre la privatisation, la mauvaise qualité des repas et la répression sur le campus. Leur déclaration, intitulée « L’Université ne restera pas silencieuse », a mis l’accent sur le droit à la liberté, à la justice et à la dissidence.
Escalade de l’effondrement économique
Le seuil de pauvreté en Iran est désormais estimé entre 35 et 50 millions de tomans par mois, tandis que le salaire minimum officiel n’atteint que 10 millions de tomans, laissant la plupart des familles sous le seuil de subsistance. La monnaie nationale a perdu plus de 110 fois sa valeur : un billet de 50 000 tomans valait autrefois 100 dollars ; il en vaut désormais moins d’un. Parallèlement, le gouvernement a augmenté les tarifs des communications mobiles et des SMS, accentuant la pression financière sur les citoyens ordinaires.
Une grave crise économique a perturbé la vie quotidienne :
Les systèmes bancaires et les applications de paiement mobile ont subi des pannes répétées.
La production d’électricité du barrage de Zayandeh Rud a été interrompue en raison de l’épuisement des réservoirs.
Les lignes 4 et 5 du métro de Téhéran ont subi d’importantes pannes, provoquant des chants anti-régime chez les passagers bloqués.
Des pannes du système radar à l’aéroport d’Ahvaz ont cloué au sol des avions.
Déclin social croissant
Plus de 928 000 enfants sont désormais déscolarisés, principalement issus de familles ouvrières défavorisées. De profondes inégalités en matière d’éducation persistent, contrastant avec les « écoles maternelles de luxe du nord de Téhéran » et les « enfants de la province du Sistan-et-Baloutchistan qui apprennent sur le sol nu ».
Parallèlement, l’inflation, le chômage et la pauvreté sont devenus indissociables de la vie quotidienne en Iran, où les citoyens déplorent : « Dans un pays possédant les deuxièmes plus grandes réserves de gaz au monde, les gens survivent en s’endettant. »
20 octobre – Montée de la répression et de la résistance publique
La 91e semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions » a été marquée dans 52 prisons du pays. Détenus et familles de condamnés à mort ont manifesté, notamment devant la prison de Ghezel Hesar, scandant « Non aux exécutions ».
Des rapports ont également fait état de démolitions de maisons continues visant des citoyens baloutches à Zahedan et de violents affrontements à Varzeqan, en Azerbaïdjan oriental, où des villageois protestant contre la confiscation de leurs terres au profit de mines d’or exploitées par la Russie ont été attaqués par les forces spéciales à coups de matraque et de fusils à plomb, faisant plusieurs blessés.
Des champs pétroliers aux usines, en passant par les salles de classe et les prisons, les manifestations d’octobre révèlent une société au bord du gouffre, épuisée par le déclin économique et la répression, mais unie dans la résistance. Comme l’a déclaré un ouvrier de Haft Tappeh : « Nous avons peut-être faim, mais nous ne sommes plus silencieux. »
Source : CNRI

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