jeudi 29 mai 2014

Un demandeur d’asile iranien battu à mort

                    
The Australien : Un employé de l’Armée du Salut, ressortissant de Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), a dirigé un « brutal passage à tabac » qui a tué un demandeur d’asile iranien, Reza Barati, pendant les émeutes sur l’île de Manus (appartenant à PNG), selon un rapport indépendant.
M. Barati, âgé de 23 ans, est mort après avoir été frappé à coups de pied par les agents d’un centre de détention et après avoir reçu une grosse pierre sur la tête, précise le rapport.
Le ministre de l’Immigration, Scott Morrison, a publié aujourd’hui un rapport indépendant sur les émeutes de février dernier à Papouasie-Nouvelle-Guinée au cours desquelles au moins 69 personnes ont été blessées.
M. Morrison dit que l’objectif de ce rapport, écrit par l’ancien fonctionnaire Robert Cornall, est de révéler ce qui s’est passé pendant ces « quelques jours terribles » au sein d’un centre de traitement des demandes d’asile.
En se basant sur ce rapport, il a affirmé que les émeutes du 16 au 18 février ont été consécutives à la montée des tensions, de la colère et des frustrations parmi les détenus.
Le rapport précise que M. Barati a subi un grave traumatisme crânien « provoqué par des coups brutaux portés par plusieurs assaillants. »
Le rédacteur de ce rapport a interviewé un témoin oculaire de l’attaque.
« Ce témoin dit que l’attaque a été menée par un ressortissant de PNG, travaillant pour l’Armée du Salut. Il a donné les noms de plusieurs autres témoins qui, selon lui, peuvent confirmer ses affirmations. »
Le rapport comprend des déclarations de témoins qui ont vu M. Barati être frappé par un citoyen de PNG avant d’être agressé par d’autres gardes.
« Lorsqu’il est tombé, plus de dix policiers ont passé à côté de lui et chacun d’eux, lui ont donné des coups de pied à la tête », a déclaré un des témoins (Monsieur « T3 »).
« Quand il est tombé, tous les gardes qui sont passé lui ont donné des coups de bottes sur sa tête, et le dernier, un ressortissant de PNG, lui a lancé une très grosse pierre sur sa tête. »
« Selon le médecin, la tête de M. Barati a été brisée par une fracture sur le côté gauche du crâne », dit le rapport.
M. Morrison a dit qu’un procès judiciaire est maintenant en cours pour juger les actes criminels commis  pendant les émeutes.
Les noms des auteurs présumés de ces faits criminels ont été retirés du rapport, alors que la police mène des enquêtes pour inculper les personnes concernées.
Le rapport fait 13 recommandations qui ont toutes été mises en œuvre ou sont en cours d’être mise en œuvre.
Le rapport a révélé qu’il n’y avait pas de facteur particulier provocant ces violences.
« On n’a pas pu identifier un facteur précis jouant un rôle déterminant dans l’ampleur des blessures et des dommages ou permettant de désigner les responsables de ces incidents », précise le rapport.
Le rapport ajoute que la frustration et l’anxiété provoquée par un manque d’information sur les politiques de réinstallation a été un facteur clé de tensions.
Les tensions ont également été aggravées par « l’antagonisme qui s’est développé entre certains détenus et les ressortissants de PNG. Certains détenus ont traités les ressortissants PNG travaillant au centre d’une manière irrespectueuse et raciste. »
M. Morrison a affirmé : « Les décès et les blessures n’auraient pas eu lieu si les détenus n’avaient pas organisé une série de protestations, mais les protestations ne pourraient en aucun cas justifier ce qui a suivi. »
Le rapport dit qu’il a été très difficile de rétablir la confiance entre les opérateurs et les détenus du centre et que des poursuites judiciaires contre les responsables de ces exactions « jouera un rôle déterminant dans le rétablissement de la confiance. »
Le rapport note qu’au cours des deux jours d’émeutes, au moins 69 personnes ont été blessées et que d’autres ont eu des troubles de stress post-traumatique dans les semaines qui ont suivi ces émeutes.
En plus des blessures graves de M. Barati qui ont provoqué sa mort, plusieurs autres détenus ont été gravement blessés, en particulier un détenu a perdu son œil droit, une autre a reçu une balle dans les fesses et un autre a eu une large plaie béante sur la gorge.

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