Hamid Babaei, un étudiant au doctorat incarcéré depuis près de trois ans dans la prison de Rajai Shahr à l'issue d'un procès qui a duré moins de 10 minutes, a été privé de ses droits à la libération conditionnelle et à des permissions (congé temporaire accordé à la plupart des détenus en Iran). Babaei a également souffert d'une grave maladie des gencives et autres problèmes dentaires en prison, mais les autorités se sont opposées à ce qu'il reçoive les soins appropriés, a déclaré une source informée à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran.
« Hamid et sa famille ont demandé une permission à plusieurs reprises, mais le procureur a refusé, ne lui accordant même pas un court congé pour des raisons médicales afin que Hamid puisse se faire soigner à l'hôpital », a déclaré la source.
Babaei a toujours déclaré qu'il avait été emprisonné pour avoir refusé de travailler comme informateur pour le ministère des renseignements iranien en Belgique, où il terminait son doctorat en tant qu'étudiant étranger. Au cours de son premier procès, Babaei était représenté par un avocat nommé par le tribunal qui est resté la plupart du temps silencieux et n'a pas du tout défendu son client, a dit la source.
L'avocat de Babaei lui a d'abord conseillé d'avouer les accusations portées contre lui, mais Babaei a soutenu qu'il a été pénalisé pour avoir refusé de coopérer avec le ministère des renseignements.
« Je ne me suis pas rendu compte que le moment où j'ai pénétré dans le ministère des renseignements, ce serait la dernière fois que nous serions ensemble et que nous serions pris dans un scénario amer », a écrit Babaei dans une lettre à sa femme après son arrestation en août 2013 . « Aucun d'entre nous n'a mérité ce sort ».
« Comme je regrette que nous soyons revenu [en Iran] et si cette tragédie douloureuse n'était jamais arrivée, alors je ne serais pas en train de regarder le ciel de l'Iran à travers des barbelés, chaque jour », a-t-il dit.
La femme de Babaei, Kobra Parsajou, a été arrêtée en septembre 2014 pour avoir parlé aux médias au sujet de l'état de son mari et elle a été condamnée à une peine de prison de six mois avec sursis.
Les membres des familles de prisonniers politiques sont souvent avertis qu'ils seront punis s'ils parlent aux médias des affaires de leurs proches.
Babaei, 32 ans, a purgé deux ans et 10 mois de sa peine d'emprisonnement de six ans, ce qui le rend éligible pour une libération conditionnelle. Conformément à l'article 58 du code pénal islamique d'Iran de 2013, si un détenu a été condamné à moins de 10 ans de prison, le procureur ou le juge peut recommander la libération conditionnelle après qu'il ou elle ait effectué un tiers de la peine.
Babaei poursuivait son doctorat en finance à l'Université de Liège en Belgique quand il a été arrêté le 13 août 2013 alors qu'il venait en Iran pour rendre visite à sa famille.
La source a dit à la campagne que Babaei a été maintenu en isolement pendant 20 jours dans le quartier 240 de la prison d'Evine et 15 jours dans la section 209 - deux quartiers de sécurité. Il a ensuite été transféré dans la section générale 350 le 18 septembre 2013.
Au cours de son arrestation, il a été à plusieurs reprises interrogé sans pouvoir parler à un avocat ou avoir des contacts avec sa famille. Selon la source de la campagne, le 21 décembre 2013, au cours d'un procès qui a duré moins de 10 minutes, le juge Mohammad Moghisseh de la 15e chambre du tribunal révolutionnaire a condamné Babaei à six ans de prison avec quatre ans supplémentaires de prison avec sursis pour « espionnage et contact avec les États ennemis ». la Cour d'appel a confirmé le jugement.
Les experts juridiques ont fait valoir que l'accusation de « contact avec les États ennemis » n'a aucun poids légal parce que l'Iran n'est officiellement en guerre avec aucun pays.
Babaei, qui a obtenu sa maîtrise en mathématiques avec mention de l'Université des sciences et de l'industrie à Téhéran en 2008, a été autorisé par le pouvoir judiciaire de consulter un dentiste hors de la prison pour soigner sa grave maladie des gencives, à deux ou trois occasions, mais pour des raisons non précisées, les autorités pénitentiaires n'ont pas autorisé Babaei à assister aux rendez-vous, même si sa famille avait payé les rendez-vous.
Amnesty International ainsi que la communauté iranienne en Belgique ont fermement condamné l'arrestation et la condamnation de Babaei et ont appelé à sa libération immédiate.
Source : Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran
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