Le prisonnier enfermé dans la prison de Rajaï Chahr, Hamzeh Darvish, âgé de 24 ans, membre de la minorité religieuse sunnite d’Iran, est en grève de la faim depuis le 23 septembre car il proteste contre le rejet de sa demande par la Cour suprême.
Une source proche a déclaré à HRANA que « Darvish est dans un mauvais état. Les autorités pénitentiaires l'ignorent pour faire passer le message qu’une grève ne le mènera nulle part. Ils ne font même pas office d’intermédiaire avec le pouvoir judiciaire pour qu’il puisse faire valoir ses droits ».
Les autorités de Rajaï Chahr ont fait preuve d’une violente intolérance à l’égard des protestations de Darvish. À la suite de sa dernière grève de la faim, il aurait été maintenu en isolement pendant trois jours.
En réponse à une précédente grève de la faim - pour protester contre l’absence de procès en bonne et due forme lors de la procédure judiciaire - le directeur de la prison, Gholamreza Ziaei, l’adjoint du vice-président de Rajaï Chahr, Esmaeili, et le directeur de la sécurité, Zolfali, ont roué de coups, Darvish et l'ont envoyé en isolement , puis l'ont transféré au bureau du médecin légiste avec des menottes et des chaînes.
Sa famille, vivant loin de Karaj, a rarement les moyens de se payer le transport pour lui rendre visite. En même temps, les autorités pénitentiaires ont restreint ses contacts extra-pénitenciers.
Hamzeh Darvish s’est laissé attirer en Syrie par des agents de l'Etat islamique (Daesh) en 2014, où il a été transféré à la prison de l'État islamique à Raqqa avant de fuir en Iran. Dans l'espoir de rester libre en déposant une caution ou en prêtant allégeance à l'Iran - après quoi il comptait gagner sa vie comme éleveur de cailles - il s'est rendu aux forces de la sécurité iranienne. Peu de temps après, cependant, il a de nouveau été placé en détention pour une condamnation à une peine de 18 ans d'emprisonnement.
Les circonstances de son procès ont été critiquées pour leur manque de transparence et de respect de la procédure.
Avec l'application d'une disposition légale, qui est entrée en vigueur plus tard, ses multiples peines d'emprisonnement ont été autorisées à courir simultanément, ce qui a réduit sa peine totale à 15 ans de prison.
Darvish a raconté son histoire dans une lettre ouverte publiée en août 2017, dans laquelle il a lancé un appel à l'aide à des groupes de défense des droits humains. Dans ce document, il décrit ses liens avec ISIS comme accidentels, affirmant qu'il avait été conduit en Turquie par un ami iranien qui fuyait ISIS et qui avait besoin d'aide pour rentrer chez lui en raison d'une blessure à la jambe. Lorsqu’il a fait du stop pour retrouver son ami en Turquie, raconte Darvish, l’histoire s’est révélée être une fabrication de toutes pièces : ses chauffeurs l’ont emmené en Syrie et l’ont remis à Daesh.
Selon sa lettre, Darvish a passé un certain temps a faire des travaux forcés et a été sévèrement torturé après avoir protesté contre des attaques suicides perpétrées par l'Etat islamique contre des civils. Il a finalement pu s'enfuir grâce à un transfert entre des centres médicaux en Syrie.
Karaj est la capitale de la province d'Alborz, située à 30 km à l'ouest de Téhéran.
Source : HRANA, le 4 novembre 2018
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