Par Hamideh Taati
La militante des droits civils Golrokh Iraii a été arrêtée le samedi 9 novembre à son domicile à Téhéran. L'épouse du prisonnier politique Arash Sadeghiand, frappé par le cancer, faisait campagne sur Twitter pour obtenir la libération de son mari et son accès à un traitement médical.Au moins 10 agents de sécurité ont fait irruption chez elle pour l'arrêter.
Le 18 juin 2019, le tribunal islamiste de Téhéran a examiné un nouveau dossier contre Golrokh Iraii et Atena Daemi pour avoir protesté contre l’exécution de trois dissidents kurdes.
À la mi-juillet 2019, le juge Iman Afshari de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Daemi et Iraii à trois ans et sept mois de prison pour avoir «insulté le guide suprême» (deux ans et un mois) et «propagande contre le Etat » (un an et six mois).
Ils doivent purger au moins deux ans et un mois de cette peine conformément à l’article 134 du Code pénal islamique du régime iranien, qui oblige les accusés à purger la peine maximale pour l’inculpation la plus longue dans les affaires impliquant plusieurs peines.
Le 5 septembre 2019, Amir Raissian, avocat de Golrokh Iraii, a annoncé que le même verdict avait été confirmé au stade de la révision sans avoir été examiné avant, selon le groupe de défense des droits de l'homme Iran Human Rights Monitor (Iran HRM).
Golrokh Iraii a été arrêtée pour la première fois le 6 septembre 2014 par la division du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) du régime, avec son mari et deux autres militants. Elle a été détenue pendant trois semaines dans la cellule de renseignement 2 des pasdaran, à la prison d'Evin, puis libérée le 27 septembre 2014, sous une caution de 800 millions de rials pour ses activités sur Facebook. Elle a ensuite été condamnée à six ans d'emprisonnement pour « insulte aux saintetés » et «propagande contre l'État».
Le 24 octobre 2016, sa résidence a été prise d'assaut par les forces de sécurité et elle a été emmenée à la prison d'Evine pour y purger sa peine. Son mari, Arash Sadeghi, a entamé une grève de la faim en signe de protestation et, après 72 jours, Golrokh Iraii a été libéré le 3 janvier 2017.
Le 22 janvier 2017, Golrokh Iraii a été arrêtée à nouveau alors qu'elle se dirigeait vers l'hôpital où son mari emprisonné devait être examiné.
Iraii a été libéré sous caution en avril 2019 après avoir purgé trois ans et demi d'emprisonnement, principalement pour avoir écrit un article non publié sur la lapidation en Iran.
Son mari, le militant des droits civiques Arash Sadeghi, purge depuis 2016 une peine de 15 ans de prison pour activités politiques pacifiques et est dans un mauvais état de santé à la suite d'une opération contre le cancer menée l'an dernier.
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