CSDHI – Saba Kord Afshari est une militante iranienne contre le hijab obligatoire. Les autorités iraniennes l’ont transféré de force dans le quartier des criminels de droit commun de la prison pour femmes de Qarchak, près de Téhéran, le 26 janvier 2021, selon une source bien informée. (VOA en persan)
La militante contre le hijab obligatoire est extirpée de force de sa section
Les autorités d’une prison pour femmes iraniennes ont battu et traîné de force une dissidente emprisonnée dans un quartier pour criminels de droit commun. Elles lui ont dit qu’elle ne méritait pas de rester en compagnie d’autres prisonniers politiques dans un quartier séparé.
Dans un entretien accordé mercredi à VOA Persian, la source proche de la famille de la militante, Saba Kord Afshari a déclaré que les agents pénitenciers ont transféré de force la militante entre les quartiers de la prison de Qarchak, dans la banlieue de Téhéran, la veille.
La source a déclaré que l’incident de mardi a commencé alors que Mme Kord Afshari se trouvait dans une cour de la prison. Elle a entendu une agitation à l’intérieur du quartier 6 de Qarchak, où elle était détenue avec d’autres femmes dissidentes. Lorsque Mme Kord Afshari est retournée dans le quartier, elle a vu plusieurs gardes, hommes et femmes, frapper sur les portes et les murs avec des matraques pour intimider les autres détenues tandis que les gardes se préparaient à la sortir du quartier, a déclaré la source.
Elle est transférée dans la section des criminelles de droit commun
« Mme Kord Afshari a essayé de défier les gardes en leur disant, « Si vous voulez me transférer, vous devrez me forcer à sortir », a déclaré la source. « Les gardes l’ont attrapée, lui ont attaché les mains derrière le dos et l’ont traînée jusqu’au quartier 6 de la prison. C’est là que sont détenus les criminelles de droit commun », a ajouté la source.
La famille de la militante s’inquiète des risques pour sa santé depuis son transfert à la prison pour femmes de Qarchak le 9 décembre dernier.
Les agents du régime ont transféré Mme Kord Afshari à Qarchak le 9 décembre de la prison d’Evine de Téhéran. Cette dernière abrite principalement des détenues accusées d’infractions à la sécurité, selon les tweets de sa sœur, Sogand Kord Afshari.
15 ans de prison pour avoir retiré son hijab en public
Les autorités iraniennes ont arrêté Saba Kord Afshari en juin 2019. Puis elles l’ont condamnée à 15 ans de prison pour des raisons de sécurité nationale parce qu’elle a retiré son hijab en public.
Sogand Kord Afshari a posté plusieurs tweets mercredi, disant que les autorités ont transféré Saba de force dans le quartier 6 de Qarchak la veille, malgré des problèmes gastro-intestinaux chroniques. Ses tweets n’ont pas précisé les circonstances de ce transfert apparent. VOA ne peut pas les vérifier de manière indépendante car il ne peut pas faire des reportages à l’intérieur de l’Iran.
La source de VOA a déclaré qu’après le transfert de Saba Kord Afshari à Qarchak le mois dernier, les responsables de la prison ont dit à l’activiste qu’elle n’était plus considérée comme une prisonnière de sécurité digne d’être incarcérée avec d’autres dissidentes. Ils l’ont avertie de son transfert dans un quartier de criminelles de droit commun.
Condamnée pour incitation à la prostitution
L’un des chefs d’accusation qui a permis de condamner Mme Kord Afshari est « incitation à la prostitution ». On ignore si les autorités de Qarchak ont utilisé cette accusation comme prétexte pour apparemment la transférer dans le quartier 6, ou si elle fait face à d’autres nouvelles accusations non spécifiées et non liées à la sécurité nationale.
En transférant Mme Kord Afshari à Qarchak, les autorités iraniennes l’ont séparée de sa mère, Raheleh Ahmadi, qui se trouvait avec elle à Evine.
Le régime a arrêté Mme Ahmadi en juillet 2019. Il l’a détenu pendant plusieurs jours pour avoir défendu sa fille Saba, emprisonnée le mois précédent. La justice a ensuite condamné la mère de l’activiste, à deux ans et sept mois de prison pour des infractions liées à la sécurité nationale. Elle a commencé à purger sa peine à Evine le 20 février.
La militante est malade et a besoin d’une opération
Selon la source, après le transfert de Saba d’Evine à Qarchak, Mme Ahmadi a subi un choc et une paralysie à la jambe gauche. Désormais, elle ne peut plus marcher qu’avec une canne.
Les autorités ont emmené à deux reprises Mme Ahmadi dans un hôpital externe. Les médecins ont dit qu’il fallait l’opérer dès que possible. Mais les responsables du régime ne l’ont pas autorisée à bénéficier de l’intervention », a déclaré la source.
Les autorités iraniennes sont conscientes de l’urgence de la situation médicale de Mme Ahmadi. Elles le savent depuis au moins le 12 janvier, selon un rapport publié ce jour-là par le site d’information approuvé par le régime iranien Ensaf News, qui cite l’avocat d’Ahmadi, Mostafa Nili. Ensaf a cité Nili en disant qu’il peut s’écouler beaucoup de temps avant que les autorités n’approuvent l’opération chirurgicale d’une prisonnière, dont le besoin est urgent, en raison de différends contractuels entre les prisons et les hôpitaux.
La semaine dernière, les médias officiels iraniens n’ont fait aucune mention de la situation de Saba Kord Afshari sur Internet.
Source : VOA
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