CSDHI – Des agents en civil ont battu et brutalisé la famille Afkari lorsqu’elle s’est réunie, dimanche devant la prison d’Adelabad, à Chiraz, pour protester contre les conditions d’isolement de Vahid et Habib, depuis 280 jours.
Saeed Afkari, frère du champion de lutte Navid Afkari exécuté, a tweeté dimanche que des agents en civil avaient attaqué sa famille et d’autres militants civils. Ils s’étaient rendus à la prison pour protester contre l’emprisonnement de ses deux autres frères.
Des agents civils attaquent la mère de la famille Afkari
Saeed Afkari a écrit dans son tweet : « Aujourd’hui, ma famille et mes amis sont allés protester contre le 280e jour d’emprisonnement de mes frères. Des agents en civil ont attaqué ma mère, ma sœur, mon père, mes tantes et d’autres personnes. Ils ont confisqué leurs téléphones. Puis, ils ont arrêté pendant quelques heures, ma sœur et une dame. »
Mon père protégeait ma sœur Elham. Des agents ont emmené mon père et cinq agents féminins qui portaient des tchadors ont attaqué Elham. Elles l’ont menottée et l’ont traînée au sol dans une camionnette. Elham est blessée au cou et au bras. Elles ont aussi sévèrement battu ma mère et mes tantes », a déclaré Saeed Afkari dans un autre tweet.
Des membres des familles des manifestants et des militants civils tués s’étaient rendus à Chiraz pour rendre visite à la famille Afkari. Les forces du régime l’ont arrêté. Leurs téléphones portables ne sont plus accessibles. Les personnes identifiées dans un compte-rendu sont Narges Mohammadi, Jafar Azimzadeh, Nahid Shirbisheh (mère du manifestant assassiné Pouya Bakhtiyari), Sakineh Ahmadi (mère du manifestant assassiné Ebrahim Ketabdar) et Pouran Nazemi.
Torture continue de Vahid et Habib Afkari
Les agents du régime ont arrêté Vahid et Habib Afkari en 2018 pour leur participation à des manifestations pacifiques dans la ville de Chiraz, dans le sud du pays.
On les a déclarés coupables d’ « inimitié envers Dieu » et de participation à des manifestations de rue antiétatiques. La justice a condamné Habib à 27 ans et trois mois de prison. Vahid, quant à lui, purgera 25 ans de prison. Tous deux recevront 74 coups de fouet.
Les responsables carcéraux ont maintenu les frères dans la section « Ebrat » ou « Prudence » depuis septembre 2020. C’est la date d’exécution de leur frère cadet Navid. La section Ebrat est également connue comme la section « fermée ». Là, les détenus ne sont pas autorisés à communiquer avec le monde extérieur.
Les forces du régime les ont violemment passé à tabac et torturé pour faire de faux aveux contre eux-mêmes.
Les autorités ont exécuté en secret leur frère Navid Afkari, le 12 septembre 2020. Depuis lors, les frères sont détenus dans des cellules d’isolement.
Les autorités pénitentiaires leur refusent tout contact avec les autres prisonniers, l’air frais, les appels téléphoniques et les visites familiales en face à face. Ils se voient également refuser tout traitement médical, notamment pour des blessures liées à la torture.
Le message audio de Vahid Afkari
Dans un message audio sorti clandestinement de prison, Vahid Afkari a déclaré que les agents carcéraux l’ont torturé. Il craint son exécution.
« Je ne peux compter que sur la raison et la loi », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas d’autre moyen de sauver ma vie. Peuple d’Iran, je suis innocent ! »
Les tortures et autres tactiques d’intimidation imposées aux frères pour leur extorquer des « aveux » ont été si intenses que Vahid Afkari a fait deux tentatives de suicide.
Les membres de la famille des frères Afkari ont déclaré que Vahid et Habaib ont subi diverses formes de torture psychologique. On les a empêchés d’avoir des contacts avec leurs proches lors des visites. Les autorités pénitentiaires ont également refusé les demandes d’informations de la famille concernant la santé des frères.
Les autorités iraniennes menacent de mort les frères Afkari
En avril 2021, deux hauts responsables parlant au nom du chef du pouvoir judiciaire Ebrahim Raïssi ont proposé aux frères Afkari de les libérer après avoir purgé un an de prison. La condition avancée : ils doivent reconnaître avoir commis un meurtre sinon le régime risque de les exécuter.
Dans une série de tweets le 28 avril 2021, Saeed Afkari a déclaré que les agents du régime ont physiquement torturé les deux frères. En effet, les autorités ont « peur que la vérité soit révélée. »
« Le système judiciaire harcèle également les amis et les parents qui ont exprimé leurs condoléances à la famille (pour l’exécution de Navid Afkari). En plus, il a monté des dossiers contre eux », a tweeté Saeed.
Le système judiciaire iranien et les organisations pénitentiaires du régime sont légalement responsables de la santé et de la sécurité des frères Afkari.
Source : Iran HRM
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