Le boycott, décrit par certains comme un « coup dur » pour le régime, a conduit à un rare aveu de la part des officiels, reconnaissant leur mépris pour les choix du peuple. Ahmad Alamolhoda, figure éminente du régime et représentant du Guide suprême à Mashhad, s’est montré particulièrement franc en rejetant l’importance de la volonté de la majorité, déclarant que le respect n’est réservé qu’à ceux qui s’alignent sur les factions religieuses et obéissantes du régime. Cette position contraste fortement avec les enseignements islamiques qui, comme le rappelle le Coran, soulignent l’importance de consulter et d’apprécier les opinions du peuple.
Depuis la révolution antimonarchique de 1979, le régime est accusé de violer la souveraineté même qu’il cherchait à établir. Ses détracteurs affirment que le pouvoir des mollahs a été marqué par une mauvaise utilisation de l’Islam, appliquant un système de gouvernance médiéval qui a été contesté dès sa création. Le principe de la « règle absolue du clergé » a été la pierre angulaire de cette gouvernance, réduisant effectivement la population à un statut « mineur » nécessitant une tutelle, une notion profondément ancrée dans l’idéologie du régime.
Les déclarations des responsables du régime au fil des ans se sont fait l’écho de ce sentiment, présentant l’autorité du Guide suprême comme absolue, allant même jusqu’à l’assimiler à un commandement divin. Cela a conduit à une privation systémique des droits et libertés fondamentaux des Iraniens, le récent boycott électoral étant un rappel brutal du profond mécontentement de la population iranienne.
Au lendemain du boycott, plusieurs responsables du régime ont cherché à minimiser l’importance de la désapprobation générale, en appelant à l’unité et en qualifiant les dissidents de traîtres ou de fous. Pourtant, les tentatives d’atténuation de la situation semblent refléter une crainte plus profonde du régime face à une société de plus en plus rétive. Les rapports du siège social des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI/MEK) indiquent un taux de participation de seulement 8,2 %, un chiffre qui contraste fortement avec les estimations du régime, qui parlent de 20 à 40 %.
Cette divergence, ainsi que les réactions contradictoires des différents responsables du régime, soulignent le déséquilibre actuel et les querelles entre factions au sein du régime, mettant en évidence la nature sans précédent du boycott électoral et ses implications pour le paysage politique iranien. Les récents événements en Iran sont un rappel poignant de la lutte permanente entre les gouvernants et les gouvernés, et soulèvent des questions cruciales sur la voie à suivre pour une nation à la croisée des chemins.
Source : Stop Fundamentalism/CSDHI
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