Misagh Yazdannejad est un jeune militant iranien qui a récemment quitté son pays après avoir passé plus de neuf ans de sa vie dans les geôles des intégristes. Il participait le 16 décembre à une conférence au Palais Brongniart à Paris sur la question iranienne, où il a fait part de son expérience sous l’emprise des islamistes. Voici le texte de son intervention émouvante à la conférence intitulée, « la situation explosive de l’Iran, le régime des mollahs encerclé par les crises » :
Je m’appelle Misagh Yazdannejad. J’ai 31 ans et j’ai été incarcéré en Iran pendant 9 ans, car j’ai participé à des cérémonies en l’honneur des victimes du massacre de 1988 et parce que j’ai soutenu le mouvement des Moudjahidine du Peuple d’Iran. J’ai quitté l’Iran en secret l’année dernière et je suis en Europe depuis quelques mois. Je souhaiterais vous faire part des certaines choses après avoir quitté l’Iran et la prison.
Je m’appelle Misagh Yazdannejad. J’ai 31 ans et j’ai été incarcéré en Iran pendant 9 ans, car j’ai participé à des cérémonies en l’honneur des victimes du massacre de 1988 et parce que j’ai soutenu le mouvement des Moudjahidine du Peuple d’Iran. J’ai quitté l’Iran en secret l’année dernière et je suis en Europe depuis quelques mois. Je souhaiterais vous faire part des certaines choses après avoir quitté l’Iran et la prison.
D’abord, plusieurs choses concernant les prisons et les atrocités du régime. Lorsqu’on m’a emprisonné à mes 20 ans, j’ai été témoin de nombreux crimes commis en prison et cela pendant 10 ans. Ce que j’aimerais souligner aujourd’hui, c’est que le régime craint l’OMPI. Un interrogateur m’a affirmé une fois que si j’avais milité avec n’importe quel autre groupe d’opposition, ils ne s’en seraient pas préoccupés. Mais comme je soutenais l’OMPI, ils m’ont arrêté. Il m’a dit que la priorité du ministère du Renseignement était l’OMPI. Un autre interrogateur demandait nerveusement aux prisonniers à chaque fois qu’ils avaient des nouvelles du mouvement de la Résistance, que feriez-vous de nous si le régime était renversé demain ?
Dans un autre exemple, alors que j’étais en isolement, un interrogateur paranoïaque m’a ordonné avec colère d’envoyer un message à l’OMPI pour leur demander de ne pas faire tant de rapports à la télévision sur l’état des prisons. Même en isolement je pouvais voir l’impact de la télévision de la Résistance, Simay-e Azadi, et la paranoïa qu’il entraine au sein du régime.
Ensuite, ce que j’aimerais aussi vous dire en tant que jeune homme qui était en Iran et qui a vu plusieurs familles dans différentes couches de la société, c’est que les Iraniens détestent ce régime. Malgré les simagrées du régime pour les visiteurs étrangers, les Iraniens rejettent les mollahs et souhaitent leur éviction. Même au sein du régime, le désenchantement et l’opposition y sont présents, les gens espèrent que l’oppression prendra bientôt fin. Les Iraniens sont plutôt favorables à l’OMPI, car ils la voient comme le symbole de la persévérance et de la résistance contre le régime.
Bien que le régime essaie de contenir l’opposition et les protestations via la terreur et la répression, le feu sous les cendres se rallume dès qu’il en a l’occasion.
Dans les rues, dans le métro, les magasins, les bazars, partout, les gens se demandent quand le régime sera renversé. Les ouvriers, les fonctionnaires, les étudiants, les employés et les citoyens en général dans les rues considèrent que le régime au pouvoir, sa corruption et ses détournements de fonds sont la cause de l’inflation et de la paralysie économique. Des gens dans des magasins m’ont dit que les prix étaient si élevés à cause de la guerre en Syrie.
Même les prisonniers accusés de crimes mineurs sont en faveur de l’OMPI et expriment leur dédain envers le régime. Ils espèrent qu’il sera bientôt renversé.
Laissez-moi terminer mes remarques avec l’espoir que nous pourrons conjointement renverser le régime dès que possible et libérer l’Iran du joug de cette dictature religieuse.
Je vous remercie sincèrement de nous soutenir et de soutenir nos compatriotes sur ce chemin. »
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