La Journée internationale de la femme est une journée de solidarité internationale pour toutes les femmes du monde qui célèbrent les acquis du mouvement pour l’égalité et attirent l’attention sur les problèmes des femmes.
La Commission des femmes du CNRI a parrainé une conférence internationale à Berlin le 5 mars 2022, pour marquer la Journée internationale. L’événement était intitulé « Les femmes, force de changement en Iran, de paix et de stabilité dans le monde ».
La conférence de Berlin était connectée en ligne avec un rassemblement à Achraf-3 en Albanie et dans des centaines d’autres points dans le monde.
Plus de 170 personnalités politiques de 37 pays y assistaient, dont certaines ont pris la parole ou envoyé des messages de soutien à la lutte des Iraniennes pour la liberté et l’égalité.
Des dizaines de femmes, membres des unités de résistance en Iran, ont également envoyé des messages vidéo au rassemblement de Berlin.
La conférence a aussi été l’occasion d’exprimer la solidarité internationale avec les femmes d’Ukraine qui luttent courageusement pour protéger leur patrie agressée.
La présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, a appelé cette Journée emblématique cette année « la Journée de la résistance des femmes d’Ukraine ».
Deux députées ukrainiennes ont reçu un accueil chaleureux du public quand elles ont rejoint la conférence depuis leur pays.
Dans son bref discours d’ouverture, Sarvnaz Chitsaz, présidente de la commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne, a déclaré : « En ces jours, nos émotions et nos cœurs sont spécifiquement avec le peuple ukrainien et en particulier les femmes courageuses d’Ukraine qui ont pris les armes et défendent leur patrie. »
Elle a noté le rôle actif des Iraniennes dans toutes les protestations et soulèvements en Iran, malgré la répression sauvage des femmes en Iran. « Chaque jour, de plus en plus de femmes rejoignent les unités de résistance, a-t-elle expliqué. Les perspectives de changement de régime sont plus proches que jamais. L’Iran de demain sera assurément un Iran libre, fondé sur l’idéal d’égalité. Tel est le véritable esprit du 8 mars. »
De nombreuses défenseures des droits des femmes, anciennes autorités et personnalités ont pris la parole lors de cette journée de solidarité internationale avec les femmes d’Iran.
Helle Thorning Schmidt, Première ministre du Danemark (2011-2015), était l’une des femmes éminentes qui ont pris la parole à la conférence « Les femmes, force de changement en Iran, de paix et de stabilité dans le monde ».
Exprimant son soutien au CNRI et à sa présidente élue, Maryam Radjavi, Helle Thorning Schmidt a déclaré : « Vous êtes notre source d’inspiration. Votre combat ne changera pas seulement l’Iran mais inspirera les femmes du monde entier. Votre pays va entamer un nouvel avenir. Vous inspirerez les femmes du monde entier. Le pouvoir des femmes est énorme. Les dirigeants misogynes craignent l’émancipation féminine.
« Les femmes et les filles en Iran sont les premières victimes de la machine misogyne. Les femmes iraniennes ne se sont pas soumises au régime. Elles sont devenues une force de changement et savent que leurs droits ne seront obtenus qu’avec un changement politique. En Iran, les femmes participent à la résistance pour la liberté. Cette participation est unique, non seulement en Iran mais dans le monde entier. »
Elle a souligné : « Il est remarquable que le CNRI soit dirigé par une femme musulmane, Maryam Radjavi. Son plan en dix points est un modèle pour que le monde entier voie qu’il existe un avenir démocratique pour l’Iran. Tous les démocrates du monde devraient soutenir ce plan. La communauté internationale doit soutenir le désir du peuple iranien d’avoir une république démocratique et laïque. Nous sommes à vos côtés. Le monde doit se tenir aux côtés du peuple iranien. Je suis ici pour vous dire que vous nous inspirez. »
Urška Bačovnik Janša, épouse du Premier ministre slovène, était l’oratrice suivante. Fervente partisane de la Résistance iranienne, Mme Janša a déclaré : « En tant que femme musulmane, Maryam (Radjavi), a dû surmonter des défis politiques, sociaux, culturels et idéologiques extraordinaires mis en place par le régime au pouvoir en Iran. Je salue le courage de Maryam et son engagement en faveur de l’émancipation des femmes iraniennes. Sous la direction de Maryam, des femmes se sont élevées pour occuper des postes clés dans le mouvement de la Résistance iranienne »
Elle a ajouté : « J’admire le travail de la Commission des femmes du CNRI que je suis de près depuis un certain temps. Les Iraniennes sont en première ligne des protestations contre le régime islamique iranien. Elles ont fait preuve d’un courage, d’une intelligence et d’une force considérables. Nous, les femmes du monde entier, pouvons être fières d’elles. »
Mme Janša a souligné : « Je voudrais profiter de l’événement d’aujourd’hui pour transmettre un message très fort à mes consœurs occidentales et aux gouvernements occidentaux. Nous devons faire front ensemble contre les politiques du régime iranien qui étrangle les libertés des femmes. Les paroles des organisations de femmes occidentales et des gouvernements occidentaux doivent être mises en pratique. Nous devons être là pour les femmes iraniennes. »
Rita Süssmuth, présidente du Bundestag allemand (1988-1998), a suivi. « Je pleure presque quand je pense à ce que vivent ces femmes iraniennes, a-t-elle déploré. Cela ne peut pas continuer. Nous devons parler à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement. Nous faisons tous partie d’un tout, et nous sommes unis aux hommes. L’Iran est un pays hautement civilisé. Vous pouvez le voir dans les femmes qui viennent d’Iran, les femmes d’Achraf. Elles ont survécu au régime. Elles n’étaient pas faibles. La souffrance peut conduire à une énergie nouvelle. »
Mme Süssmuth a ajouté : « Maryam Radjavi est une femme que j’admire. Elle veut atteindre la liberté et la démocratie sur la base des valeurs de l’islam. Il est important de rendre chaque femme forte, de faire en sorte qu’elle ait confiance en elle. »
Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre allemande de la Défense (2019-2021), a également adressé un message de soutien au rassemblement : « Nous parlons de femmes fortes d’Iran. Si nous parlons des droits des femmes, nous parlons des droits de la moitié de la population sur la Terre. Si nous acceptons les fondamentalistes et leurs interprétations, alors nous n’avons pas de droits humains du tout. C’est pourquoi votre conférence est importante pour les femmes du monde entier. La communauté internationale a précisé que depuis le début du régime instégriste en Iran, les droits des femmes ont été systématiquement limités.
« Il est important de rendre chaque femme forte, de faire en sorte qu’elle ait confiance en elle. En Iran, deux tiers des étudiants sont des femmes, un tiers de la main-d’œuvre est féminine. Si nous ne pouvons pas manifester cela politiquement en Iran et changer le système fondamentaliste, leurs succès seront marginalisés.
« D’un côté, nous voyons un régime intégriste, et de l’autre, nous voyons les femmes comme une force qui croit pouvoir changer le système. Beaucoup de femmes se battent pour leur liberté, même si elles doivent sacrifier leur vie pour un Iran meilleur. Maryam Radjavi en est un bon exemple. Elle a élaboré un plan pour l’avenir d’un Iran libéré de la discrimination, où les hommes et les femmes sont égaux, un pays qui ne soit pas une plaque tournante du fondamentalisme et du terrorisme.
« Nous devons aider les femmes à obtenir la liberté et l’égalité des droits. Nous devons nous battre avec les femmes du monde entier. Nous avons besoin de solidarité. »
Ingrid Betancourt, sénatrice colombienne et candidate à la prochaine élection présidentielle en Colombie, a déclaré : « La lutte des femmes dans le monde nous unit. Nous sommes toutes des combattantes de la liberté. Nous avons appris à résister et à ne jamais abandonner. Lorsque les femmes ne sont pas en sécurité, personne ne l’est. Lorsque nous luttons pour nos droits, nous luttons pour un monde qui respecte les droits humains. Chaque seconde, partout sur la planète, des femmes se battent contre la tyrannie. Chaque jour, des femmes risquent leur vie pour défendre la liberté et l’égalité, pour défendre leurs droits et ceux de leurs enfants. Nos sœurs en Iran ont vécu sous la tyrannie. Les nouvelles générations n’ont aucune expérience de ce que signifie un environnement démocratique. Elles risquent tout, ces jeunes femmes ont pris le drapeau contre la dictature des mollahs. Elles ont appris à leurs dépens que la tolérance de la tyrannie n’est pas acceptable.
Elle a réaffirmé que « les Iraniennes sont parvenues à une conclusion très importante : elles ne peuvent obtenir leurs droits qu’avec un changement de régime en Iran. Elles doivent donc jouer leur rôle dans la résistance contre le régime. Mais elles ont fait un pas de plus. Elles réalisent que pour atteindre leur objectif, elles doivent prendre des responsabilités à tous les niveaux, y compris au niveau politique.
« Des dizaines de milliers de femmes de la Résistance iranienne ont été torturées et exécutées. Les femmes ont pris des responsabilités dans l’organisation. Mais elles sont allées plus loin et ont fait de la présence des femmes aux postes de direction la nouvelle normalité. Elles offrent un nouveau paradigme, un nouveau modèle pour les femmes et les hommes. C’est l’une des réalisations les plus impressionnantes de la Résistance iranienne. Cela n’aurait pas été possible sans le leadership de Maryam Radjavi.
« Maryam Radjavi a transformé la Résistance iranienne en une armée de libération qui est la plus redoutée par le régime des mollahs. Aujourd’hui, l’OMPI est reconnue et respectée dans le monde. Elle est à l’avant-garde de la lutte pour l’égalité des genres. Maryam Radjavi a apporté la lumière dans la vie de millions de femmes iraniennes réduites au silence et bâillonnées. Nous parlons d’une génération de femmes qui mènent aujourd’hui le combat pour la liberté.
« Les femmes jouent un rôle de premier plan dans les manifestations contre le régime. Il est temps pour la communauté mondiale de s’unir et d’agir. Nous appelons le Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement américain et les gouvernements européens à modifier leur politique conciliante à l’égard du régime iranien. Dans le cas de l’Iran, le monde doit mettre fin à l’approche honteuse consistant à conclure un accord nucléaire avec le régime. Il est temps de nous aligner sur le peuple. Soutenir la Résistance iranienne et l’OMPI est un devoir pour le monde. »
Mimi Kodheli, ministre albanaise de la défense (2013-2017) a déclaré à la conférence : « Le premier domaine de préjugés à l’encontre des femmes est le leadership politique. L’autonomisation du rôle des femmes est une priorité importante. La discrimination imposée aux femmes iraniennes équivaut à un apartheid sexuel. L’Iran est dirigé par un régime misogyne. Au cours des 40 dernières années, il a imposé une pression extrême sur les femmes. Les femmes iraniennes sont totalement absentes des postes ministériels. Cela est dû au régime en place qui entrave la participation des femmes dans les domaines clés. Ce n’est pas parce que les femmes ne sont pas compétentes. Nous voyons une image complètement différente lorsque nous examinons le rôle des femmes dans la Résistance iranienne. »
Mme Kodheli a ajouté : « Les femmes iraniennes sont à l’avant-garde de toutes les protestations en Iran. Qu’est-ce que cela signifie pour les femmes qui souffrent de l’apartheid sexuel dans le monde? Condamner la répression des femmes en Iran n’est pas suffisant. Nous devons soutenir les femmes en Iran et dans le monde.
« J’exprime ma solidarité avec nos sœurs en Ukraine. Nous sommes aux côtés de ces femmes, courageuses et héroïques qui se dressent pour protéger leurs enfants, leur pays et leurs droits. Vos amis albanais seront debout et seront avec vous dans tous vos efforts pour lutter pour les droits humains, l’égalité, la liberté et les droits des femmes. »
Lisa Yasko, députée ukrainienne aui a rejoint en ligne la conférence où elle a reçu un accueil chaleureux du public. « En Ukraine, nous sommes en guerre, a-t-elle expliqué. Nos frères, nos pères et nos fils sont à la guerre. Les femmes travaillent très dur. Beaucoup d’entre nous ont pris les armes. D’autres font de l’aide humanitaire. D’autres sont impliquées dans la politique pour attirer l’attention du monde entier. Si nous perdons la foi, nous ne gagnerons jamais. Il est très important de garder la foi. À tous ceux qui nous écoutent : n’abandonnez pas votre pays ! Nous nous battons pour vous tous. Si nous ne défendons pas notre liberté dès maintenant, l’histoire ne sera plus jamais la même. Je suis très fier de ma nation et je vous envoie mon amour à tous. Nous avons besoin de paix en Ukraine. Nous avons besoin de la paix dans le monde. »
Une autre députée ukrainienne s’est adressée à la conférence de Berlin. Kira Rudik, qui s’exprimait depuis Kiev, a déclaré : « Il y a exactement dix jours, ma vie a complètement changé. Pendant ces dix jours, les Ukrainiens ont fait preuve d’une énorme bravoure. Cela fait dix jours, et nous sommes toujours debout. Poutine n’a pas été capable de prendre une seule grande ville d’Ukraine. C’est arrivé grâce à notre armée. C’est aussi arrivé grâce à la bravoure de la résistance. Nous n’abandonnerons pas sans combattre. Parce que la Résistance est la seule voie vers la paix. La Résistance est le seul moyen pour nous de protéger notre pays. Et je suis si fière qu’en Ukraine, les femmes soient capables de le faire. Je suis tellement fière des femmes qui m’ont rejoint dans les unités de résistance et qui portent les armes dans tout le pays. »
Des dizaines d’autres éminentes défenseures des droits des femmes et dignitaires politiques ont également pris la parole lors de la conférence, montrant la solidarité internationale avec la cause des femmes iraniennes.
Vous en saurez plus sur la conférence de la Résistance iranienne pour la Journée internationale des droits de la femme 2022 dans les jours à venir.
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