jeudi 31 octobre 2024

L’Allemagne ferme trois consulats iraniens à la suite de l’exécution du citoyen allemand Jamshid Sharmahd en Iran

 – Après trois jours de silence, le gouvernement allemand a publié une réponse forte à l’exécution du double citoyen germano-iranien Jamshid Sharmahd par le gouvernement iranien. L’Allemagne a décidé de fermer trois consulats iraniens dans le pays, une décision plus sévère que beaucoup ne l’avaient prévu, en raison de la brutalité persistante de Téhéran et de son mépris pour les droits de l’homme les plus élémentaires.

L’Allemagne expulse des diplomates iraniens

Le ministère allemand des affaires étrangères a annoncé la fermeture des consulats iraniens de Francfort, Hambourg et Munich. L’ambassade d’Iran à Berlin restera ouverte pour assurer les services consulaires, mais 32 fonctionnaires consulaires iraniens se verront retirer leur permis de séjour et devront quitter l’Allemagne s’ils ne possèdent pas la nationalité allemande.

La ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a condamné l’exécution, qualifiant les relations de l’Allemagne avec l’Iran de « plus qu’au plus bas ». Elle a souligné que l’Allemagne ne fermerait pas son ambassade à Téhéran, car cela « ne servirait que les intérêts du régime ». Mme Baerbock a fait part de l’engagement indéfectible de l’Allemagne à lutter contre les violations des droits de l’homme en Iran et a fait remarquer que « nous savons qu’il existe un autre Iran », faisant allusion à la fracture entre le gouvernement iranien et ses citoyens.

Une réponse qui reflète la gravité de la situation

Cette réponse est l’une des rares fois où le gouvernement allemand a pris des mesures diplomatiques aussi strictes à l’encontre d’un pays étranger. La dernière mesure comparable a été prise en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lorsque l’Allemagne a expulsé des centaines de diplomates russes et fermé plusieurs consulats russes en 2023. M. Baerbock a souligné que les actions de l’Iran auraient de « graves conséquences », et le chancelier allemand Olaf Scholz s’est joint à lui pour condamner l’exécution.

L’exécution de M. Sharmahd marque l’aggravation de la crise dans les relations germano-iraniennes. Il a été condamné à mort au début de l’année à l’issue d’un procès que des groupes de défense des droits de l’homme et des responsables allemands ont dénoncé comme étant injuste et politiquement motivé. Les charges retenues contre lui découlaient de sa participation présumée à des activités d’opposition.

Des relations diplomatiques tendues et des tensions croissantes

En réponse à des condamnations à mort antérieures concernant Sharmahd, l’Allemagne avait déjà expulsé deux diplomates iraniens. L’Iran a riposté en expulsant deux diplomates allemands de Téhéran, comme cela se produit généralement lors de différends diplomatiques. Avec la dernière action de l’Allemagne, les observateurs s’attendent à de nouvelles représailles de la part de l’Iran, ce qui pourrait conduire à une escalade plus importante.

L’Union européenne envisage également de prendre des sanctions supplémentaires à l’encontre de l’Iran, en ciblant potentiellement les personnes liées à l’affaire Sharmahd et d’autres personnes qui subissent des traitements injustes sous le régime de Téhéran. Cette démarche potentielle est le signe d’une position européenne coordonnée sur les violations des droits de l’homme et les pratiques judiciaires oppressives de l’Iran.

Source : INU/CSDHI

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