mercredi 23 avril 2014

Un groupe d'eurodéputés condamne le raid contre les prisonniers politiques à la prison d'Evine

                             
L'intergroupe des Amis d'un Iran Libre au Parlement Européen condamne fermement le raid barbare de jeudi contre les prisonniers politiques dans la prison d'Evine à Téhéran.
Selon Amnesty International, des rapports disant que des gardiens de prison ont attaqué la section 350 de la prison d'Evine de Téhéran, dans laquelle de nombreux prisonniers politiques sont détenus, ont soulevé des craintes quant à la sécurité des prisonniers. Durant ces troubles, des prisonniers auraient été blessés, certains ayant eu des côtes cassées.  Au moins 32 personnes de la section 350 auraient été transférées en cellule d'isolement dans la section 240 de la prison. Selon les  médias, le 17 avril au matin, des agents du ministère du Renseignement, accompagnés d'environ 100 gardiens vêtus d'uniformes anti-émeutes seraient entrés dans la section 350 de la prison d'Evine, probablement pour mener une perquisition.

Nous avons reçu des informations selon lesquelles des prisonniers ont été gravement blessés et souffrent d’hémorragie et de fractures. Parmi eux, Gholamreza Khossravi Savadjani, Assadollah Hadi, Javad Fouladvand et Assadollah Assadi sont dans une état critique. Assadollah Hadi, qui a récemment subi une opération à cœur ouvert, se trouve dans une situation grave. Les gardes ont également détruit tous les biens des prisonniers et pris avec eux leurs écrits.

Cette dernière action barbare ainsi que le dossier des mauvais traitements des droits humains depuis 10 mois sous le président Rohani ne laissent aucun espoir de modération et de réforme au sein de la théocratie au pouvoir. Après les élections présidentielles non démocratiques, de nombreux parlementaires ont compris qu'il n'est pas modéré, étant donné que la situation des droits humains a empiré. Les promesses de liberté d'expression et de respect des droits humains ont échoué avec plus de 700 exécutions depuis l'élection de Rohani. Seule une politique de fermeté face au régime peut aider le peuple iranien qui souffre sous cette répression.

Le 3 avril, le Parlement Européen a adopté une résolution relativement importante sur l'Iran qui a provoqué une réaction hostile, hystérique et sans précédent du régime des mollahs. De nombreux responsables gouvernementaux iraniens, dont le  ministre des Affaires etrangères soi-disant « modéré », le président du Majlis (le parlement iranien), le président de la commission de la Sécurité et du Renseignement du parlement iranien, l'imam du Vendredi de Téhéran ainsi que de nombreux membres du Majlis et la majorité écrasante des médias, ont lancé des attaques implacables contre l'UE, demandant pourquoi le Parlement Européen a osé inclure les violations des droits humains et le comportement anti-démocratique du régime d'Iran dans les discussions nucléaires en cours.

Cette réaction hostile est une indication manifeste que la survie du régime iranien est extrêmement dépendante de la violation systématique et grave des droits humains et que tout relâchement de ces mesures répressives accélérerait le renversement du régime.

Nous appelons une fois encore à une position ferme contre les politiques du régime iranien et exhortons l'Union Européenne à subordonner le développement de ses relations politiques et économiques avec l'Iran à l'arrêt des exécutions et une amélioration catégorique des droits humains.

Nous appelons la Baronne Ashton et la Haut-commissaire de l'ONU pour les Droits Humains, Mme Navi Pillay, à mener une enquête indépendante, impartiale et complète sur ce qui s'est passé àla prison d'Evine, et notamment sur la raison pour laquelle de si nombreux prisonniers ont été blessés.

Struan Stevenson, Eurodéputé

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