Augmentation du nombre d’arrestations de journalistes et de citations à comparaître
Le compte-rendu révèle une augmentation significative des arrestations et des convocations de journalistes en 2023. La FIJ a documenté l’arrestation d’au moins 27 journalistes, souvent sans charges ou mandats clairs. Ces arrestations sont souvent suivies d’une détention et d’un interrogatoire, ce qui a un effet dissuasif sur le journalisme d’investigation et les reportages critiques. En outre, 27 autres journalistes ont été convoqués pour être interrogés par les autorités, ce qui suscite des inquiétudes quant aux éventuelles tactiques d’intimidation et aux pressions exercées sur les journalistes pour qu’ils s’autocensurent.
Lourdes peines et avenir incertain
Les personnes ciblées par les autorités iraniennes sont souvent confrontées à de lourdes conséquences. Le rapport de la FIJ souligne qu’au moins 21 journalistes ont été condamnés à des peines de prison en 2023. Les charges retenues contre eux sont souvent vagues et motivées par des considérations politiques, notamment des accusations de « propagande contre le régime » et d' »actions contre la sécurité nationale ». Ces accusations peuvent être utilisées pour réduire au silence les dissidents et les voix critiques. Le total des peines d’emprisonnement prononcées s’élève à 60 ans, ce qui témoigne de la sévérité de la répression exercée sur les médias iraniens.
Le rapport souligne en outre la situation précaire de nombreux journalistes emprisonnés. Si certains ont été libérés grâce à des amnisties, d’autres restent derrière les barreaux et certains risquent même de voir leur peine confirmée, voire exécutée.
Au-delà des arrestations : Pertes d’emplois des journalistes et fermetures de médias
Le compte-rendu ne se contente pas de documenter les arrestations et les emprisonnements, il met en lumière l’impact plus large des pressions exercées par le gouvernement sur les médias iraniens. De nombreux journalistes sont confrontés à l’insécurité de l’emploi, des licenciements ayant lieu en raison de commentaires critiques ou de pressions perçues de la part des forces de sécurité.
Le rapport détaille également la fermeture de plusieurs journaux dans le sillage des manifestations de 2022. Ces fermetures, souvent attribuées à la « pression des agences de sécurité » ou à des « problèmes de publication », restreignent encore davantage le flux d’informations et la diversité des voix au sein des médias iraniens.
La réalité sous-estimée
La FIJ reconnaît les limites de son rapport et admet que les cas documentés ne représentent qu’une fraction de la réalité. Les journalistes qui font l’objet d’intimidations ou de pressions ne se manifestent pas toujours par crainte de représailles. Cette sous-déclaration souligne la gravité de la situation et suggère que le nombre réel de journalistes visés par le gouvernement iranien pourrait être encore plus élevé.
Une répression de longue date
Le document de la FIJ souligne que la situation actuelle n’est pas un incident isolé. L’Iran a une longue tradition de restriction de la liberté de la presse, les journalistes étant victimes de harcèlement, d’intimidation et d’emprisonnement depuis des décennies.
Points clés
Augmentation du nombre d’arrestations et de citations à comparaître : La FIJ a constaté une augmentation significative du nombre d’arrestations (27) et de convocations (27) de journalistes en 2023.
Des peines sévères : Au moins 21 journalistes ont été condamnés à des peines de prison sur la base d’accusations vagues telles que « propagande contre le régime » et « actions contre la sécurité nationale ».
Insécurité de l’emploi et licenciements : Les journalistes ont été confrontés à l’insécurité de l’emploi au-delà des arrestations, des licenciements ayant eu lieu en raison de commentaires critiques ou de pressions exercées par les forces de sécurité.
Fermeture de médias : Plusieurs journaux ont été fermés à la suite des manifestations de 2022, ce qui a encore restreint la circulation de l’information.
Cas non signalés : Le rapport de la FIJ reconnaît la possibilité que les cas documentés ne représentent qu’une fraction de la réalité.
Une tendance de longue date : L’Iran a une longue histoire de restriction de la liberté de la presse, créant un climat de peur et d’autocensure pour les journalistes.
Source : INU/ CSDHI
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