mercredi 6 mars 2024

La moitié des Iraniens vivent dans la pauvreté absolue

 – La moitié des Iraniens vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue, selon un article du site Internet officiel Eghtesad 24, publié le 2 mars.

L’article souligne l’existence d’un « large fossé entre les classes » en Iran, affirmant que « la moitié de la population iranienne vit en dessous du seuil de pauvreté absolue ».

Parallèlement à la publication de cet article, les discussions concernant le salaire minimum des travailleurs en Iran pour l’année à venir se poursuivent.

Alors que même les organisations syndicales officielles réclament une augmentation du salaire minimum à 250 millions de rials (environ 420 dollars), Davood Manzour, vice-président et directeur de l’Organisation de la planification et du budget, a déclaré le 2 mars à l’agence de presse semi-officielle ILNA que « les salaires devraient augmenter en fonction des besoins économiques du pays et de l’inflation attendue ».

Bien que ce responsable n’ait pas fourni d’explications supplémentaires, Soulat Mortazavi, ministre des coopératives, du travail et de la protection sociale, avait défendu une augmentation de 20 % du salaire minimum pour l’année prochaine. Cela intervient alors que le taux d’inflation actuel est plus de deux fois supérieur à l’augmentation prévue par le ministre des coopératives, du travail et de la protection sociale pour l’année prochaine.

Le site web Eghtesad 24 note qu' »au fil des décennies, la classe moyenne de la société a progressivement disparu, (rejoignant petit à petit ceux qui vivent dans une pauvreté absolue) et les contraintes financières du pays ont fait basculer les individus dans la catégorie des moins privilégiés ».

À l’heure actuelle, le taux d’inflation est d’environ 45 % et le coût mensuel de la vie, selon les syndicats affiliés au gouvernement, est d’au moins 250 millions de rials.

L’agence de presse ILNA a rapporté il y a quelques jours, sur la base de « calculs indépendants », que le coût de la vie pour les ménages de la classe ouvrière dans les grandes villes a atteint 289 millions de rials (environ 504 dollars).

Selon le centre de statistiques de l’Iran, l’inflation pour les denrées alimentaires a été de « 145 % » sur trois années consécutives, de septembre 2020 à septembre 2023.

Cela se produit alors que le salaire minimum pour les travailleurs mariés avec enfants est d’environ 80 millions de rials (environ 135 dollars). Toutefois, ce salaire n’est pas versé dans les lieux de travail et les entreprises qui sont exemptés du droit du travail.

Se référant à un rapport de recherche de 2018 du parlement, Eghtesad 24 a ajouté : « Entre 23% et 40% de la population totale de l’Iran vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue selon le rapport du même centre en octobre 2020, et en raison des rapports et de l’approche sans précédent de la chute de la valeur de la monnaie iranienne, plus de 60% de la population totale de l’Iran vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue. »

Le seuil de pauvreté, au sens du niveau de revenu minimum pour mener une vie normale, est ce qui est considéré comme le seuil de pauvreté.

Eghtesad 24 ajoute : « Au début de cette année, avec un taux de change atteignant plus de 500 000 rials, le seuil de pauvreté pour vivre à Téhéran dépassait les 300 millions de rials. Ce chiffre est estimé à 157 millions de rials pour les ménages ruraux de la province de Téhéran. D’après ce calcul, la moitié de la population iranienne se trouve en dessous du seuil de pauvreté absolue ».

Le site web a souligné que le seuil de pauvreté de 300 millions de rials à Téhéran signifie que « si nous considérons que le prix minimum de la location d’une maison de 60 mètres carrés dans le centre de Téhéran dans les meilleures conditions possibles est de 3 à 5 milliards de rials (environ 5 000 à 8 400 dollars) et que les dépenses mensuelles sont de 100 à 150 millions de rials (environ 168 à 252 dollars), nous constaterons que près de la moitié de ces 300 millions sera dépensée pour le logement chaque mois ».

Selon l’article, une famille dont les deux membres gagnent plus de 150 millions de rials devrait consacrer la moitié de cette somme au loyer et l’autre moitié aux autres nécessités d’une vie moyenne. Cette situation se produit alors que les Iraniens reçoivent leur salaire en rials mais doivent souvent faire face à des dépenses en dollars.

En conclusion, l’article indique qu’un aperçu des deux dernières années montre que le taux de change du dollar est passé d’environ 260 000 rials à 570 000 rials, que les pièces d’or sont passées d’environ 110 millions de rials à plus de 300 millions de rials, que les prix du poulet, de la viande et des voitures ont plus que doublé, que les liquidités sont passées de 37 à 61 000 milliards de rials et que le prix moyen des logements est passé de 300 millions de rials par mètre carré à plus de 700 millions de rials. Elle considère qu’il s’agit là d’une « tendance inquiétante » qui « laisse présager la fin du pouvoir économique absolu du peuple dans un avenir assez proche ».

Source : Iran Focus (site anglais)/CSDHI 

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