jeudi 2 janvier 2025

Les manifestations s’intensifient en Iran alors que les griefs économiques s’accumulent

 Le 31 décembre, les manifestations et les grèves se sont intensifiées dans tout l’Iran, les citoyens de divers secteurs et régions exprimant leurs griefs contre les difficultés économiques, les retards de paiement et les mauvaises conditions de travail. Ces manifestations mettent en évidence le mécontentement croissant face à la gestion des crises financières et sociales par le régime.

Manifestations des enseignants retraités
Des enseignants récemment retraités ont organisé des rassemblements dans plusieurs villes, exigeant des paiements en souffrance depuis longtemps et de meilleures retraites :

Sari, nord de l’Iran : les enseignants ont exigé le paiement de 16 mois d’arriérés de paiement.
Rasht, nord de l’Iran : des manifestants se sont rassemblés devant le gouvernorat de la province de Gilan, réclamant le paiement des arriérés de salaires.
Gorgan, nord de l’Iran : des manifestations similaires ont eu lieu, les enseignants élevant la voix contre les retards de paiement des salaires.
Kermanshah, ouest de l’Iran : des enseignants se sont rassemblés devant le gouvernorat de Kermanshah, protestant contre les faibles retraites et les arriérés impayés.
Shiraz, sud de l’Iran : des enseignants retraités se sont rassemblés devant le gouvernorat de la province de Fars avec les mêmes revendications.
Oroumieh, nord-ouest de l’Iran : des enseignants ont manifesté devant le département provincial de l’éducation, frustrés par le non-paiement des retraites et des salaires.

Grèves et rassemblements des travailleurs
Les travailleurs de l’industrie et de l’agriculture ont rejoint la vague de contestation :

Bushehr, sud de l’Iran : les travailleurs de la raffinerie de gaz de Fajr Jam et de la South Pars Gas Company se sont mis en grève, protestant contre les bas salaires et les contrats injustes.
Gachsaran, sud-ouest de l’Iran : les employés de la compagnie pétrolière et gazière Gachsaran se sont rassemblés pour protester contre les mauvaises conditions de travail, les salaires insuffisants et l’insensibilité de la direction.
Ilam, ouest de l’Iran : les travailleurs du ministère de l’Agriculture ont manifesté devant le siège local, exigeant de meilleurs salaires et de meilleures conditions de vie.
Sixième jour de grève au champ pétrolier de Yadavarn
A Khorramshahr, dans le sud-ouest de l’Iran, les travailleurs de la compagnie Iran Ofogh ont poursuivi leur grève pour le sixième jour consécutif au champ pétrolier de Yadavarn. Ils ont exigé de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, accusant les autorités d’ignorer leurs demandes.

La mauvaise gestion économique alimente les protestations
Les clients escroqués de la société automobile Azvico à Téhéran ont organisé des rassemblements devant le palais de justice. Beaucoup d’entre eux ont perdu des économies substantielles dans des investissements ratés, déclenchant une indignation contre les pratiques frauduleuses et la négligence du gouvernement.

Les commerçants du bazar Atlas de Mashhad se sont mis en grève pour protester contre l’inflation, la flambée des prix et la dévaluation de la monnaie nationale, ce qui souligne la crise économique qui frappe le pays.

Répression et tensions sociales
Dans un contexte de troubles croissants, le régime a intensifié sa répression contre les communautés marginalisées :

Zahedan, sud-est de l’Iran : le 29 décembre au petit matin, les forces de sécurité ont démoli des maisons à Shirabad, ciblant des familles baloutches pauvres. Les habitants, déjà accablés par la pauvreté, doivent faire face à des hivers rigoureux sans avoir nulle part où aller.
Zabol, sud-est de l’Iran : le 28 décembre, des agents du régime ont confisqué les marchandises des vendeurs de rue sous couvert de « gestion urbaine », déclenchant l’indignation du public. Un manifestant a critiqué cette mesure, déclarant : « Comment les gens sont-ils censés survivre si leur seul moyen de subsistance leur est retiré ? »

Les graines d’une nouvelle contestation
L’annonce par le régime iranien de son intention de réduire les aides financières pour environ 25 millions de citoyens, soit près d’un tiers de la population, a suscité une inquiétude générale, d’autant plus que des rapports révèlent que certains versements ont déjà été interrompus. Présentée comme une mesure d’économie visant à réorienter les fonds vers les groupes à faibles revenus, cette décision intervient dans un contexte de graves difficultés économiques, notamment une inflation galopante et une dépréciation de la monnaie. Les critiques avertissent que cette décision pourrait exacerber l’indignation de la population, d’autant plus que les retards et les réductions des aides financières ont un impact disproportionné sur les ménages en difficulté, ce qui ajoute de l’huile sur le feu aux troubles croissants dans tout le pays.

Parallèlement, les mesures répressives du régime, notamment la démolition de maisons et la confiscation des moyens de subsistance, alimentent la colère de la population. Ces mesures de répression, associées à l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes économiques et sociaux fondamentaux, sèment les graines d’une nouvelle contestation.

Alors que la frustration s’accentue dans diverses couches de la société, des retraités et des travailleurs aux communautés marginalisées, le risque de troubles plus larges augmente. La crise économique qui s’aggrave en Iran, exacerbée par les sanctions et la mauvaise gestion interne, laisse des millions de personnes lutter pour survivre, ouvrant la voie à une résistance continue.

Source: NCRI 

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