vendredi 12 décembre 2025

Crise sanitaire croissante mettant en danger des centaines de prisonniers à Iranshahr

 La surpopulation, les transferts forcés et l'absence de soins médicaux ont créé des conditions mettant des vies en danger dans un entrepôt fermé utilisé pour détenir des prisonniers avant leur transfert à Zahedan.

Une grave crise sanitaire se déroule à la prison d'Iranshahr, où des transferts forcés et une dégradation systématique des conditions de détention mettent en danger la santé de centaines de détenus. Le dimanche 7 décembre, le transfert massif des prisonniers du quartier « Ra'ye Baz 1 » vers la prison centrale de Zahedan s'est poursuivi, tandis que les autorités confinaient un grand nombre de détenus dans un entrepôt scellé et non ventilé.

La surpopulation extrême, la pollution de l'air et l'absence totale de services médicaux ont créé des conditions mortelles, susceptibles de dégénérer en catastrophe majeure à tout moment. Les responsables de la prison ont ignoré les avertissements répétés des détenus et ont, au contraire, aggravé la crise.

Au cours de la semaine écoulée, des centaines de détenus ont été entassés chaque jour dans ce grand centre de détention fermé. Nombre d'entre eux souffrent de fièvre, de toux, de douleurs corporelles, de symptômes de rhume et de grippe, et un nombre croissant d'entre eux présentent désormais des complications respiratoires.

L'environnement est insalubre, sans aération ni accès aux produits d'hygiène les plus élémentaires. Dans un tel espace contaminé, les maladies se propagent à une vitesse fulgurante. Pourtant, aucune intervention médicale n'a été mise en place pour évaluer ou contenir l'épidémie, laissant les détenus vulnérables à une infection rapide et à une grave détérioration de leur état de santé.

Selon des sources locales, la propagation des rhumes, de la grippe et des maladies saisonnières s'aggrave de jour en jour. Le confinement prolongé des détenus dans un espace clos a transformé l'entrepôt en un véritable foyer d'infection.

La situation représente une menace vitale. Le stress, l'anxiété et la coercition liés au transfert forcé ont aggravé le danger. Les autorités ont placé des détenus malades et sains ensemble sans séparation, refusent de fournir des masques et ne se soucient aucunement de prévenir la transmission.

Parallèlement, les procédures de prise d'empreintes digitales et de documentation relatives aux transferts se poursuivent sous la pression et l'intimidation. Les détenus sont contraints d'attendre des heures à l'intérieur de l'entrepôt que leurs informations soient enregistrées.

L'état physique n'a aucune importance pour les responsables concernés, dont la seule priorité est d'accélérer le déménagement vers Zahedan.

Il en résulte le sacrifice de la santé des prisonniers, une violation flagrante des droits fondamentaux et une atteinte directe aux conventions internationales et aux normes relatives aux droits de l'homme.

Ce qui se passe à Iranshahr témoigne d'une attaque systématique contre le bien-être des prisonniers et révèle le peu de valeur que les autorités accordent à la vie humaine.

Dans ce contexte, les protestations des prisonniers sont systématiquement ignorées. La pression psychologique constante, les menaces et l'indifférence face à la douleur et à la maladie ont engendré des conditions profondément inhumaines. Les détenus ne peuvent se reposer et n'ont pas accès aux médicaments.

Cette crise met en lumière un phénomène plus général : une structure de gouvernance qui instrumentalise l’épuisement physique et la dégradation de la santé comme outils de contrôle, d’humiliation et de punition.

La dégradation progressive de la santé des prisonniers s'inscrit dans une méthode de répression de longue date qui touche les établissements pénitentiaires à travers le pays et qui a désormais atteint un niveau alarmant à Iranshahr.

Le maintien de telles conditions constitue une menace grave et immédiate pour la vie. La recrudescence des maladies, la transmission virale rapide et l'absence totale de soins de santé caractérisent les premiers stades d'une catastrophe sanitaire majeure.

Cette crise révèle des dysfonctionnements structurels, la corruption et une mauvaise gestion profondément enracinés dans le système carcéral. Chaque jour sans intervention accroît le risque de décès. Les détenus affirment à maintes reprises être à bout de forces, mais les autorités persistent dans leur approche meurtrière.

Les événements qui se déroulent actuellement témoignent de la profonde cruauté du régime. La prison d'Iranshahr n'est qu'un exemple parmi tant d'autres d'établissements en Iran où des traitements dégradants sont imposés de manière systématique.

La persistance de telles conditions témoigne du mépris du régime pour la vie humaine. L'entrepôt d'Iranshahr est désormais un symbole frappant de l'effondrement moral du système en place.

Face à l'aggravation de cette crise sanitaire, il devient encore plus urgent de mettre fin au cycle de répression systématique et violente. Lorsque même la santé élémentaire des prisonniers est sciemment sacrifiée, toute perspective de réforme disparaît, ne laissant subsister que l'impératif d'un changement fondamental.

  1. (« Ra'ye Baz » (littéralement « Vote ouvert » ou « Opinion ouverte ») est une opportunité de réinsertion pour les détenus iraniens qualifiés, leur permettant de purger une partie de leur peine en participant à un travail et à une formation professionnelle à l'extérieur de la prison au lieu d'être incarcérés.)

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