Les retraités iraniens tirent à nouveau la sonnette d'alarme face à l'aggravation de la crise de leurs moyens de subsistance, de l'accès aux soins de santé et du non-respect par le gouvernement de ses engagements financiers envers les caisses de retraite du pays. Du 21 septembre à lundi dernier, les retraités affiliés à l'Organisation de la sécurité sociale ont organisé 12 manifestations dans plusieurs villes, poursuivant ainsi un mouvement de protestation croissant depuis des mois.
Cette mobilisation renouvelée intervient alors que les décideurs politiques se préparent à des négociations sur les augmentations de pensions pour 2026. Malgré une croissance nominale des crédits budgétaires alloués aux différents fonds de retraite au cours de l'exercice 2025, les retraités affirment que ces mesures ne permettent pas de remédier aux carences structurelles, notamment à l'augmentation des dettes impayées du gouvernement.
D’après les données de recherche parlementaire sur le budget 2025, les allocations ont fortement augmenté :
- Le fonds de pension des fonctionnaires a bénéficié d'une augmentation de 54 %, atteignant 393,9 billions de tomans.
- L'organisation de sécurité sociale des forces armées a enregistré une augmentation de 36 % pour atteindre 179,7 billions de tomans.
- L'allocation du Fonds de pension de l'acier a augmenté de 33 % pour atteindre 16,4 billions de tomans.
- Le fonds de pension du ministère du Renseignement a bénéficié d'une augmentation de 40 %, pour atteindre 2,8 billions de tomans.
En outre, 185 billions de tomans ont été affectés à l'harmonisation des pensions entre plusieurs grands fonds, soit une augmentation de 270 % par rapport à l'année précédente.
Ces augmentations contrastent fortement avec l'incapacité persistante du gouvernement à honorer ses obligations légales. Pour 2025, le gouvernement était tenu de verser 200 000 milliards de tomans à l'Organisation de la sécurité sociale. Or, le Conseil des ministres n'a approuvé que 185 000 milliards de tomans, et sur ce montant, seuls 70 000 milliards environ – émis sous forme d'obligations – ont été utilisés pour financer les soins de santé, les assurances complémentaires et les médicaments des retraités.
De ce fait, les retraités subissent une forte réduction de leur accès aux soins de santé. L'une des revendications les plus urgentes concerne les plafonds stricts imposés à la couverture d'assurance, qui contraignent de fait les retraités à renoncer à tout traitement médical. Ces derniers font remarquer que les cotisations d'assurance étaient censées garantir des soins de santé gratuits ou complets à la retraite, or le système impose désormais des plafonds restrictifs qui compromettent cette attente fondamentale.
Les retraités préviennent que, tant que le gouvernement ne s'attaquera pas aux dettes impayées, ne supprimera pas les plafonds de couverture et ne stabilisera pas les versements de pension en termes réels, la crise continuera d'alimenter les troubles sociaux à l'échelle nationale.

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