L'agence ILNA a rapporté jeudi 11 décembre que le prix des médicaments augmente à nouveau et que, selon des sources officielles, il sera multiplié par quatre à douze.
Nader Moradi, militant syndical, a déclaré à ce média d'État que la flambée des prix des produits de première nécessité a pour conséquence « de ruiner les personnes pauvres et vulnérables. Une telle pression est sans précédent ces dernières années. »
.jpg)
Critiquant la forte hausse du coût des produits de première nécessité, il a ajouté : « Aujourd’hui, chaque kilo de riz iranien coûte environ 400 000 tomans. Un simple calcul permet de constater que le prix d’un seul grain de riz est d’environ 80 tomans (800 rials). » Il a également noté que chaque dollar américain s’échange actuellement autour de 125 000 tomans (1,25 million de rials).
Moradi s'est interrogé sur le niveau que les prix du riz atteindront après la « suppression du taux de change préférentiel » et a demandé quel impact ce « nouveau choc des prix aura sur le budget des ménages ».
Dans ce contexte, le journal d'État Ham-Mihan a écrit le 9 décembre que l'inflation mensuelle, annuelle et ponctuelle des produits alimentaires continue de progresser. Selon ce rapport, d'octobre 2024 à octobre 2025, « le prix du kilo de haricots a augmenté de 255 %, passant de 124 000 tomans à 443 000 tomans ».
Le rapport indique : « Depuis plusieurs années, le riz iranien a disparu des tables des ménages, et des études montrent que ce produit, avec une augmentation de 155 %, est passé d'une moyenne de 124 000 tomans à 316 000 tomans en octobre. »
Selon Ham-Mihan, le prix du riz iranien, selon le type et la qualité, varie de 260 000 à 480 000 tomans.
Mais outre ces produits, le prix d'autres aliments essentiels a également augmenté de 20 % à 100 %, notamment celui du pain, qui connaît des hausses notables.
Ham-Mihan a également écrit que « le prix de la viande rouge, selon le type, a augmenté de 25 % à 30 % au cours de l’année écoulée et coûte désormais environ 1 million de tomans le kilo. »
Selon certaines informations, nombre de ces hausses de prix ont été autorisées par le régime iranien, alors même que le gouvernement de Massoud Pezeshkian s'est opposé à plusieurs reprises à l'augmentation du salaire minimum des travailleurs.
Plus tôt, le 31 octobre, Morteza Afghah, économiste et membre du corps professoral de l'université d'Ahvaz, a averti dans une interview accordée au média d'État Khabar Online que si le gouvernement de Massoud Pezeshkian ne parvenait pas à contrôler les tensions, l'Iran serait confronté à une « stagflation majeure », prédisant que « le taux d'inflation pourrait dépasser 60 % d'ici la fin de l'année ».
Moradi a déclaré à l'agence ILNA : « Quelle que soit l'augmentation des salaires, elle ne pourra pas compenser cette inflation galopante. Avec ces politiques de droite et restrictives, le pouvoir d'achat des travailleurs et la valeur réelle des salaires diminueront encore davantage l'année prochaine. »
Les travailleurs sont payés en tomans tandis que les coûts augmentent en dollars.
Actuellement, le salaire mensuel de base des travailleurs couverts par le droit du travail avoisine les 11 millions de tomans, et avec les avantages sociaux, il atteint environ 15 millions de tomans. En revanche, les organisations syndicales proches du régime affirment que le coût de la vie mensuel s'élève à 58 millions de tomans (environ 465 dollars).
Pourtant, même ce salaire modeste est versé avec un délai d'un à plusieurs mois dans de nombreuses usines et entreprises, ce qui entraîne régulièrement des grèves et des manifestations.
Moradi a ajouté qu'« il n'y a aucun contrôle » sur l'inflation en Iran, expliquant : « On parle constamment de déséquilibres financiers et de la flambée des cours du dollar et de l'or. Le 10 décembre, le dollar a dépassé les 124 000 tomans ; regardez à quel point les salaires se sont effondrés : le salaire de base est inférieur à 100 dollars. »
Il a poursuivi : « Le salaire minimum, plus les prestations sociales universelles, pour un travailleur ayant un enfant s’élève à environ 15 millions de tomans. Compte tenu du taux de change du dollar le 10 décembre (124 870 tomans), cela représente environ 120 dollars. »
Moradi a déclaré : « Un travailleur qui travaille huit heures par jour et quarante-quatre heures par semaine finit par gagner 120 dollars par mois et doit survivre un mois entier avec ce maigre revenu. »
Il a appelé à comparer « cette somme dérisoire » avec les salaires des travailleurs au revenu minimum dans d'autres pays, y compris les États voisins, en soulignant : « Le résultat est clair : les travailleurs iraniens sont tombés nettement en dessous du seuil de pauvreté. »
Salaires minimums dans les pays voisins de l'Iran et aux États-Unis
Selon certaines informations, le salaire minimum en Irak est cette année environ le double de celui de l'Iran : 240 dollars par mois.
Le salaire minimum en Turquie varie de 620 à 730 dollars, au Turkménistan d'environ 400 dollars, en Azerbaïdjan d'environ 235 dollars, au Pakistan de 130 à 140 dollars, en Arménie d'environ 190 dollars et en Afghanistan entre 70 et 80 dollars.
Aux États-Unis, bien que le salaire minimum fédéral soit de 7 dollars et 25 cents de l'heure, différents États fixent des taux de rémunération plus élevés pour les travailleurs.
Le salaire horaire est de 16,66 dollars dans l'État de Washington, de 16,50 dollars en Californie, de 14 dollars en Floride et de 13 dollars en Alaska.
Le salaire minimum est de 15 dollars de l'heure dans le Delaware, l'Illinois, le New Jersey, le Rhode Island et l'État de New York ; de 12,41 dollars en Virginie ; de 15 dollars dans le Maryland ; et de 17,95 dollars dans le district de Columbia, où se trouve la capitale des États-Unis.
Dans plusieurs États, dont l'Utah, l'Idaho, le Dakota du Nord, l'Iowa, le Wisconsin, le Kansas, le Texas, l'Indiana, la Caroline du Nord et le New Hampshire, le salaire minimum horaire reste de 7,25 dollars.
Parallèlement, aux États-Unis, on peut acheter un kilo de riz basmati pour un prix compris entre 2,75 et 4,50 dollars, selon le magasin – soit à peu près la fourchette de prix à laquelle Moradi faisait référence dans son entretien avec l'agence de presse étatique Mehr.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire