lundi 3 janvier 2022

Les militants dénoncent l’impunité du régime iranien et l’escalade des abus en 2021

 2021 a été une autre année dévastatrice pour les droits humains en Iran. Le mois d’août a vu l’investiture officielle d’Ebrahim Raïssi en tant que président des mollahs. La grande majorité des électeurs iraniens éligibles a refusé de participer à la présidentielle des mollahs.

Ce boycott électoral s’est accompagné d’une série de manifestations publiques qui ont attiré l’attention sur l’histoire personnelle de Raïssi en matière de violations des droits humains. Sans surprise, ceux-ci ont été confrontés à une répression violente, qui a également suivi un certain nombre de manifestations qui ont eu lieu tout au long de l’année, mettant l’accent sur les préoccupation de la population.

Lorsque Raïssi a été confirmé en tant que président en juin, Amnesty International a publié une déclaration qualifiant cela de « sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran », et suggérant que Raïssi aurait dû faire l’objet d’une enquête pour « crimes contre l’humanité, meurtres, disparitions forcées et tortures », au lieu d’accéder à la présidence. Ces allégations découlent principalement de la participation de Raïssi à deux crimes contre l’humanité, l’un en 1988 et l’autre beaucoup plus récent, en 2019.

L’actuel président a été l’un des quatre responsables de la « commission de la mort » de Téhéran au cours de l’été 1988, lorsqu’environ 30 000 prisonniers politiques ont été systématiquement exécutés conformément à une fatwa du Guide suprême des mollahs de l’époque, Rouhollah Khomeiny, qui jugeait que s’opposer le régime théocratique venait à « faire la guerre contre Dieu ». Les détails de son implication ont été exposés en 2021 alors qu’un ancien responsable des prisons iraniennes, Hamid Noury, a été jugé en Suède sur la base de la « compétence universelle » pour violations graves du droit international.

Des dizaines de survivants du massacre de 1988, pour la plupart membres du principal groupe d’opposition démocratique en Iran, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), ont témoigné lors du procès de Noury, qui devrait se terminer en avril. Ce sera la toute première condamnation pénale pour un participant connu au massacre. De nombreux témoins oculaires ont spécifiquement rappelé les interactions avec Ebrahim Raïssi. Certains ont souligné que Noury s’était montré plus zélé que ses collègues pour exécuter en grand nombre de prisonniers politiques afin d’éradiquer toute dissidence.

La coalition du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a tenu plusieurs conférences sur ce sujet à la suite de « l’élection » de Raïssi et a explicitement appelé la Cour pénale internationale à poursuivre Raïssi, le guide suprême Ali Khamenei et le pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni-Ejei.

Mohseni-Ejei a accédé à son poste après avoir servi comme adjoint de Raïssi lorsque ce dernier a occupé le poste de chef du pouvoir judiciaire entre 2019 et 2021. À ce titre, Raïssi a joué un rôle de premier plan dans la répression des manifestations anti-régime en novembre 2019. La répression a vu environ 1 500 Iraniens tués dans des fusillades de masse sur une période de quelques jours seulement. Des milliers d’arrestations ont également eu lieu et les détenus ont été soumis à la torture systématique dans de nombreux prisons sur une période de plusieurs mois.

Le CNRI n’a pas tardé à avertir que Raïssi et Mohseni-Ejei vont très probablement lancer une nouvelle répression contre l’opposition. Divers indicateurs au cours des derniers mois semblent avoir confirmé cette prédiction : l’augmentation du taux d’exécutions en est témoin.

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