CSDHI – Le militant civil Saeed Eghbali pourrait perdre l’ouïe d’une oreille si les autorités iraniennes continuent de refuser de le transférer dans un hôpital à l’extérieur de la prison d’Evine. Les forces de sécurité iraniennes ont battu et arrêté violemment Saeed Eghbali en 2017. A cause de la violence utilisée lors de l’arrestation, il a été victime d’une rupture de 70% du tympan droit.
L’infection de l’oreille de Saeed Eghbali s’est aggravée ces derniers jours. Il souffre énormément.
Le médecin de la prison ne lui a jusqu’à présent donné que des analgésiques.
Ce dernier a vivement conseillé, à plusieurs reprises, de l’opérer immédiatement. Faute de quoi il pourrait perdre complètement l’ouïe. Mais les autorités ont dit à la famille d’Eghbali qu’elles n’avaient pas encore reçu de lettre du personnel médical de la prison indiquant que Saeed était dans un état critique et qu’il devait être opéré.
En violation de la loi, le régime refuse de le soigner
Selon l’article 520 du code pénal iranien, les prisonniers qui souffrent de maladies aiguës ont droit à cinq jours de congé si le procureur l’approuve. L’article 522 stipule que les prisonniers qui ont besoin d’un traitement médical en dehors de la prison pour des questions non urgentes peuvent être libérés pour une période de temps déterminée par un juge du tribunal pénal.
Selon l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus des Nations unies, que tous les États membres de l’ONU sont tenus de respecter, « …Les prisonniers malades qui ont besoin d’un traitement spécialisé doivent être transférés dans des institutions spécialisées ou dans des hôpitaux civils. »
Des pressions constantes contre les prisonniers de conscience et politiques
Les autorités iraniennes font cependant pression sur les prisonniers de conscience et autres prisonniers politiques en leur refusant des soins médicaux adéquats. Cette stratégie machiavélique les expose à un risque grave de dommages irréversibles pour leur santé et même de mort.
Les agents du renseignement ont arrêté Saeed Eghbali, à son domicile à Kermanshah le 1er février 2018. C’était la première fois. Ils l’ont transféré au centre de détention du ministère du renseignement, dans le quartier 209 de la prison d’Evine.
Ensuite, le pouvoir judiciaire l’a libéré sous caution.
La branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Saeed Eghbali à cinq ans de prison en septembre 2019. Le juge Mohammad Moghiseh préside ce tribunal. La sentence s’est basée sur les charges suivantes : « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et à un an de prison pour « activités de propagande contre le régime. »
La section 36 de la Cour d’appel de Téhéran a confirmé ce verdict.
Selon l’article 134 du code pénal islamique, Eghbali doit purger cinq ans derrière les barreaux. Cet article permet aux accusés de ne purger que la peine la plus longue dans les cas de condamnations multiples.
Les agents du régime l’ont arrêté le 31 mai 2020 pour commencer à purger sa peine.
Source : Iran HRM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire