Alors que l’économie iranienne est dans une crise aigüe et que la population peine à joindre les deux bouts, le régime poursuit ses politiques économiques néfastes.
Or, Abdolnasser Hemati, le directeur de la banque centrale iranienne, a prétendu que «le pays est sorti de la récession économique». Hemati a parlé d’une « croissance économique de l’été et de l’automne de l’année dernière » qui aurait atteint 3,9%.
Pourtant, il y a une semaine le Centre statistique du régime a annoncé que la croissance économique avait été inférieure à 1%. Le centre a indiqué que la croissance économique avec l’exportation de pétrole à l’automne 2020 était positive à 0,8% et la croissance économique sans l’exportation de pétrole était positive à un taux de 0,2%. Il n’atteint même pas un pour cent.
Le Fonds monétaire international avait prédit dans son dernier rapport que la croissance du PIB en 2020 par rapport à 2021 diminuerait de 5%. La même organisation internationale avait signalé que l’économie iranienne avait diminué de 6,5% et 5,4% en 2018 et 2019, respectivement.
Au début de l’hiver, la Banque mondiale a déclaré que la croissance économique de l’Iran en 2019 était négative de 3,7%, et cette année, ce chiffre devrait être positif de 1,5%. Les statistiques de la Banque mondiale concordent avec les conclusions du Fonds monétaire international, soulignant que l’économie iranienne a diminué de 16,5% au cours des trois dernières années.
Le fait que le peuple iranien est aux prises avec la pauvreté et les protestations quotidiennes de tous les horizons en raison des conditions économiques difficiles témoignent d’économie dévastée. L’augmentation du taux d’inflation et de la liquidité est l’un des aspects de la crise. L’une des principales raisons de la flambée des prix réside dans des politiques telles que la compensation du budget par des billets de banque et la stimulation de la croissance par des liquidités.
«Aujourd’hui, nos problèmes les plus importants sont l’inflation, l’augmentation de la liquidité qui ont troublé la population. La racine de ces problèmes réside dans la structure budgétaire. Le gouvernement [devrait] réformer la structure budgétaire et corriger le déséquilibre du déficit budgétaire opérationnel et structurel. Cela a été négligé ces dernières années », a déclaré samedi Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Parlement du régime, lors des querelles entre factions du régime.
Pendant ce temps, le parlement a adopté le même budget. Les mollahs tentent de compenser leur déficit budgétaire par de nombreuses actions qui affectent négativement l’économie iranienne.
« Apparemment, le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’imprimer des billets pour compenser son déficit budgétaire. Cinq cent soixante-dix milliards de tomans sont injectés quotidiennement dans l’économie iranienne par la Banque centrale. La Banque centrale indique que de février de l’année dernière à la fin de février de cette année, 107 640 milliards de tomans ont été ajoutés à la base monétaire. Ces chiffres signifient qu’un autre record dans l’impression de billets de banque a été établi l’année dernière », a écrit samedi le quotidien économique Eghtesad-e Saramd.
«L’inflation est l’un des problèmes les plus importants et les plus fondamentaux qui a frappé l’économie iranienne au cours des 40 dernières années. Le déficit budgétaire du gouvernement est le facteur structurel d’inflation le plus important de l’économie iranienne. Sans la crise du coronavirus, le déficit budgétaire du gouvernement cette année devrait être de 130 000 milliards de tomans. L’impression des billets augmente la base monétaire et la liquidité et a finalement un effet inflationniste », a écrit samedi le quotidien d’Etat Arman.
Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, ses gardiens de la révolution (CGRI) et leurs institutions contrôlent l’économie iranienne. «Dans notre pays, il existe quatre institutions qui contrôlent 60% de la richesse nationale. Cela comprend le Siège pour l’exécution de l’ordre de l’Imam Khomeini (EIKO ou Setad Ejraie Farman Imam), l’appareil militaire Khatam-al-Anbiay, la fondation religieuse Astan-e Quds et la Fondation des opprimés et des handicapés. Aucune de ces institutions n’est liée au gouvernement et au parlement », a admis Behzad Nabavi, ministre du gouvernement dans plusieurs administrations, dans un entretien avec l’agence de presse publique Alef le 21 septembre 2019.
Un coup d’œil sur le budget du régime pour la prochaine année iranienne en mars montre pourquoi et comment le régime compense son déficit budgétaire en prenant des mesures économiques destructrices, telles que l’impression de billets de banque.
«Dans le projet de loi budgétaire de 1400 [Année perse], le gouvernement de Rohani a augmenté de façon sans précédent le budget de la plupart des forces militaires. Ainsi, l’année prochaine, le budget des gardiens de la révolution a augmenté de 58% et l’armée de 53%. Le budget de l’Organisation pour la recherche et l’innovation du ministère de la Défense, que Mohsen Fakhrizadeh dirigeait auparavant, a augmenté de plus de 500%, passant de 40 milliards à 245 milliards de tomans. Le budget du ministère de la Défense a également augmenté de 75% », a écrit l’agence de presse officielle Eghtesad Online le 3 décembre 2020.
«Le deuxième dispositif le plus financé est le centre de service du séminaire (institution religieuse). Cette organisation gagne mille milliards de tomans sur le budget. C’est un peu plus que le budget total du Parlement et l’organisation d’urgence de tout le pays. Le Conseil suprême des séminaires recevra également 651 milliards de tomans de budget. Ce montant représente presque le double du budget de l’Administration des aliments et des médicaments et plus de cinq fois le budget du ministère de la Science, de la Recherche et de la Technologie », a écrit le journal Tejarat, le 6 décembre 2020.
«La Société (religieuse) Al-Mustafa Al-Alamiyah et l’Organisation islamique de développement sont respectivement les quatrième et cinquième institutions financées de cette liste. Le premier équivaut au budget de l’éducation du pays. La dernière représente environ deux fois le budget de la Bibliothèque nationale ou quatre fois la Fondation nationale d’élite d’Iran », lit-on dans l’article de presse du Tejarat.
Le 8 décembre 2020, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor des États-Unis a désigné l’Université internationale Al-Mustafa comme une organisation qui promeut l’islamiste et le terrorisme.
«L’Université internationale Al-Mustafa, basée en Iran, qui revendique des succursales dans plus de 50 pays, permet les opérations de renseignement du CGRI-QF en permettant à son corps étudiant, qui comprend un grand nombre d’étudiants étrangers et américains, de servir un réseau de recrutement international», affirme la déclaration du Trésor.
Étant donné que l’Iran a connu une croissance économique négative au cours des dernières années, le régime tente de financer ses activités illicites par l’impression de billets de banque non soutenue, la distribution de titres de créance, des taxes élevées et la vente de pétrole bon marché.
«Actuellement, l’étrange vente de dettes de sécurité et l’utilisation des revenus dans les dépenses courantes montrent une crise de quasi-dette. Cela obligera le prochain gouvernement à éventuellement créer une base monétaire pour s’acquitter de ses obligations actuelles », a écrit le 3 mars l’agence de presse économique Eskenas.
Les faits ci-dessus montrent pourquoi l’économie iranienne est dévastée et que les sanctions ne sont pas le principal problème du l’économie. Le peuple iranien a scandé lors de son grand soulèvement de 2019 : «Notre ennemi est ici; ils mentent quand ils disent que ce sont les États-Unis ».
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