Après plusieurs soulèvements populaires au cours des trois dernières années, les manifestations populaires ont été brièvement interrompues en raison du contexte de la pandémie de coronavirus. Cela ne veut pas dire que l’indignation de la population face à la gabegie économique et la corruption des mollahs s’est atténuée. L’organisation de manifestations à grande échelle est devenue plus difficile avec la épidémies qui a affecté l’Iran gravement.
Cependant, l’inquiétude du régime iranien face aux troubles publics n’a pas disparue. Il y a des raisons de croire que cette anxiété n’a fait que s’aggraver au cours de la pandémie, alors que les Iraniens constataient avec désarroi l’échec et les mensonges du régime devant la crise de santé publique.
En janvier 2020, juste un mois avant que les premiers cas iraniens de Covid-19 ne soient officiellement reconnus, les étudiants ont organisé des manifestations dans plus d’une douzaine de provinces afin de condamner les pasdaran pour avoir camouflé leur implication dans l’attaque avec missile contre un avion ukrainien.
Les manifestants ont brûlé des affiches de Qassem Soleimani, le chef de la Force Qods des pasdaran qui avait été tué lors d’une frappe aérienne américaine. Le mouvement représentait un nouveau défi à la répression des pasdaran contre les opposants qui avait atteint son pic moins de deux mois plus tôt, en novembre 2019.
C’est au cours de ce mois que Téhéran a annoncé une forte augmentation du prix de l’essence, provoquant des manifestations spontanées qui ont couvert près de 200 localités en quelques jours seulement. Les troubles ont montré que le rejet du régime par la population.
Loin de répondre aux griefs de la population, les autorités ont répondu par des mesures de répression les plus brutales. Le CGRI a pris les devants en ouvrant le feu sur la foule de manifestants, tuant plus de 1500 personnes. Amnesty International a confirmé que des hommes armés avaient pour objectif de tuer et a publié un rapport détaillant une grande partie des tortures auxquelles les détenus avaient été soumis à la suite du soulèvement. Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a pour sa part déterminé que le nombre de ces arrestations était d’environ 12 000 personnes.
Des responsables du régime et des organes de presse reconnaissent que si les problèmes ne sont pas réglés, il en résultera de nouveaux troubles qui pourraient sérieusement menacer le système au pouvoir.
Le 28 février, le quotidien Jahan-e Sanat a qualifié le ressentiment du public de «bombe à retardement» et a écrit : «L’ampleur des conséquences de cette bombe ne connaîtra ni ami ni ennemi. Si cette bombe à retardement explose en raison de la négligence des dirigeants du pays, en sous-estimant ce terrible danger et l’échec de la réduction de l’écart de classe dans la société, il ne restera plus rien de nous. »
Il est rare d’entendre des médias du régime spéculer de cette manière sur le renversement potentiel du régime. Divers responsables du régime ont également mis en garde contre le soutien grandissant de la population pour l’objectif de changement de régime avancé par l’OMPI.
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