CSDHI – A la suite des manifestations de retraités dans 19 villes d’Iran, les forces de sécurité ont violemment attaqué et arrêté des manifestants à Téhéran dimanche. Une source informée a déclaré à IHR que « les forces iraniennes ont arrêté neuf personnes, dont sept hommes et deux femmes, lors de la manifestation des retraités devant le bâtiment du ministère du Travail. »
Selon la source, les autorités ont libéré tous les détenus, à l’exception du journaliste Kamyar Fakour.
Les retraités descendent dans les rues et se retrouvent face la violence des forces du régime
Le 8 mars, un nombre important de retraités protestait contre l’insuffisance de leurs pensions. Il y avait également des militants de la société civile, des journalistes et des défenseurs des droits des travailleurs. Tous se sont rassemblés devant le bâtiment du ministère du Travail, rue Azadi à Téhéran.
« Les forces de sécurité ont violemment attaqué dès les premières heures de sa formation. Elles ont frappé les manifestants à coups de poing, de pied et de bâton. Dans un premier temps, elles ont attaqué certains retraités dans la rue Behboudi (la rue à côté du bâtiment du ministère du Travail). Elles les ont frappés à coups de poing et de pied. Puis, tandis qu’ils couraient vers la bouche de métro Shadman, les agents ont fermé son accès. Puis, ils ont attaqué les retraités. Ils les ont battus alors qu’ils procédaient à des arrestations », a déclaré un témoin oculaire d’IHR.
Selon le témoin, Esmail Gerami, un enseignant à la retraite, les forces répressives ont arrêté Assad Moftahi, un employé de Snapfood (équivalent de Deliveroo) et Kamyar Fakour, un journaliste économique et militant, avec plusieurs autres manifestants.
Les retraités contre l’Organisation de la sécurité sociale
Il s’agissait de la neuvième manifestation de retraités contre l’incapacité de l’Organisation de la sécurité sociale à ajuster leurs pensions en fonction du taux d’inflation. Moins de 24 heures avant la manifestation, les retraités se sont rassemblés devant le Parlement pour demander l’approbation d’un projet de loi qui autoriserait une augmentation de 90 000 milliards de tomans de l’Organisation de la sécurité sociale.
Le projet de loi est destiné à payer une partie de la dette du gouvernement à l’égard de l’Organisation de la sécurité sociale afin d’égaliser le déséquilibre entre les pensions et les fonds de retraite. Selon l’article 96 de la loi sur la sécurité sociale, les pensions doivent être augmentées en fonction du taux d’inflation.
Cependant, en réponse aux demandes des retraités, l’Organisation de la sécurité sociale a annoncé qu’elle n’était pas en mesure de satisfaire leurs demandes. En effet, le gouvernement de Hassan Rouhani devait à l’organisation plus de 340 000 milliards de Tomans.
Les retraités d’au moins 18 autres villes d’Iran, dont Ahwaz, Ardabil, Rasht, Tabriz et Bojnourd, sont descendus dans la rue dimanche. Les retraités s’étaient également rassemblés devant les bâtiments gouvernementaux dans plus de 16 villes le 3 janvier.
La paupérisation des retraités
Le Comité des salaires du Conseil suprême du travail a fixé le panier des dépenses mensuelles des travailleurs à 6,895 millions de tomans. Pourtant les militants syndicaux estiment que le montant réel est supérieur à 10 millions de tomans.
Selon l’Association des retraités de Téhéran, sur les plus de trois millions de retraités couverts par le fonds de pension de l’Organisation de la sécurité sociale, 60 % perçoivent le salaire minimum.
Cependant, le gouvernement a utilisé les déficits budgétaires et les faillites des fonds de pension comme uneexcuse pour ne pas augmenter les fonds de pension ces dernières années. Et au lieu de répondre à leurs demandes, les retraités subissent des mesures de répression. la justice iranienne les a aussi accusés d’infractions à la sécurité, inventées de toutes pièces, quand ils ont manifesté.
Des retraités battus par les agents du régime
Les autorités ont arrêté au moins neuf personnes. Les forces de sécurité en ont battu plusieurs autres lors de la dernière répression du rassemblement des retraités devant le bâtiment du ministère du Travail à Téhéran.
Selon une source informée, les autorités ont libéré tous les détenus sous caution ou sur la base d’accords écrits. A l’exception du journaliste Kamyar Fakour. La justice le maintient toujours dans la prison d’Evine.
« Le tribunal d’Evine a fixé une caution de 100 millions de tomans pour Kamyar Fakour. Mais il a refusé de le libérer malgré les démarches de sa famille », a déclaré la source.
Des témoins oculaires et des sources informées ont déclaré à IHR que le journaliste a non seulement été battu lors de son arrestation. Mais les forces du régime l’ont également battu en détention. Son œil droit est gravement blessé.
Source : IHR
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