vendredi 4 février 2022

La peine de mort contre les dissidents pour terroriser la population

 CSDHI – Des dizaines de prisonniers politiques et de prisonniers d’opinion sont actuellement dans le couloir de la mort en Iran. La justice les a tous condamnés à la peine de mort.

Parmi ces prisonniers figurent des dissidents, des prisonniers d’opinion ainsi que des manifestants arrêtés lors de protestations contre le régime.

Le recours à la peine de mort par le régime iranien à l’encontre des prisonniers vise à intimider et à empêcher les protestations en Iran

Cet article énumère les noms de plusieurs prisonniers politiques et prisonniers d’opinion, condamnés à la peine de mort pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux :

L’Iran a également condamné à mort un champion de boxe local pour son rôle dans les manifestations de 2019. Un tribunal iranien a condamné à mort Mohammad Javad Vafaei Sani, 26 ans, après l’avoir reconnu coupable d’incendie criminel et de destruction de bâtiments gouvernementaux. Les forces de sécurité l’avaient placé en détention en février 2020 et l’un des chefs d’accusation retenus contre lui était la participation aux manifestations de novembre 2019 déclenchées par une hausse soudaine du prix du carburant.

Abbas Deris, membre de la minorité ethnique arabe d’Iran dans la province du Khouzistan, condamné à mort pour avoir pris part aux manifestations de novembre 2019 violemment réprimées dans le pays.

Selon des sources locales, les informations utilisées par l’accusation contre lui n’auraient été transmises qu’oralement par les autorités judiciaires à la défense et les demandes des avocats pour obtenir des documents écrits auraient toutes été refusées.

Après avoir appris la peine de mort d’Abbas Deris, sa femme a fait une attaque cérébrale et elle est décédée. Leurs enfants orphelins vivent désormais avec leurs grands-parents.

Abbas Deris a été arrêté avec son frère, Mohsen Deris. À l’issue d’un procès qui a cruellement violé les normes internationales d’équité, Abbas Deris fut condamné à mort pour « guerre contre l’État », « trouble de l’ordre » et « complicité de meurtre d’un membre de l’unité des forces spéciales de la police ».

Son frère Mohsen Deris a été condamné à la prison à vie pour complicité de meurtre.

La Cour suprême  a confirmé les peines de mort prononcées à l’encontre de cinq hommes arrêtés dans la province d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, en lien avec les manifestations nationales de décembre 2017-janvier 2018.

La 2e branche du tribunal révolutionnaire d’Ispahan a condamné à mort Hadi Kiani, Mehdi Salehi, Mohammad Bastami, Majid Nazari et Abbas Mohammadi en mars 2020.

Ils ont subi des tortures lors des interrogatoires pour les forcer à avouer.

Le tribunal révolutionnaire avait retenu huit chefs d’accusation de sécurité nationale vaguement définis contre les cinq manifestants iraniens du couloir de la mort, notamment « corruption sur terre », « moharebeh » (inimitié envers Dieu) et « baghi » (rébellion armée) par l’utilisation d’armes à feu.

Dans la prison de Vakilabad à Mashhad, les prisonniers d’opinion Issa Mohammadi, Hakim Azim Gargij, Taj Mohammad Khormali, Abdolrahman Gargij et Hossein Varasteh Soleimani sont également dans le couloir de la mort.

La branche 1 du tribunal révolutionnaire de Mashhad a condamné à mort les prisonniers sunnites pour « Baghi par appartenance au groupe Al-Furqan ».  Ils ont tous nié ces accusations. Les autorités iraniennes les ont privé d’accès à l’avocat de leur choix pendant le procès.

Sept prisonniers politiques sunnites, Anwar Khezri, Kamran Sheikhe, Farhad Salimi, Qassem Abasteh, Khosrow Besharat, Ayub Karimi et Davood Abdullahi, sont détenus dans la prison de Rajaï Chahr à Karaj.

Des manifestants pacifiques exécutés en Iran

Deux manifestants ont déjà été pendus par le régime à Ispahan et à Chiraz. Mostafa Salehi a été exécuté le 5 août 2020 pour son rôle dans les manifestations de décembre 2017/janvier 2018 en Iran à Ispahan. Ce père de deux enfants a déclaré avoir été torturé pour avouer un meurtre qu’il n’avait pas commis. Il a maintenu son innocence jusqu’à sa mort.

Un autre manifestant Le champion de lutte iranien Navid Afkari a été exécuté en Iran le 12 septembre 2020, malgré une campagne internationale très médiatisée demandant que la sentence ne soit pas exécutée. Le régime avait accusé Navid d’avoir tué un agent de sécurité, une accusation qu’il a niée avec véhémence et qu’il a dit avoir été forcé d’avouer sous la torture.

Le mot de la fin

Iran Human Rights Monitor demande instamment au Secrétaire général des Nations unies, au Conseil des droits humains des Nations unies, au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits humains et à tous les organismes de défense des droits humains, ainsi qu’à l’Union européenne et à ses États membres, de prendre des mesures urgentes pour sauver la vie des prisonniers politiques qui risquent d’être exécutés en Iran.

Source : Iran HRM

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