Depuis que le régime théocratique a pris le pouvoir après que le peuple iranien a renversé la monarchie en 1979, le nouveau régime a veillé à conserver les principaux éléments des forces répressives de la police secrète de Pahlavi, la SAVAK. Les mollahs ont utilisé les cadres expérimentés pour former une nouvelle génération d’organisations de répression et de renseignement.
Le régime dispose de dizaines d’organisations de sécurité secrètes et ouvertes, dotées de budgets annuels de plusieurs milliards de dollars, quelle que soit la situation économique désastreuse dans laquelle se trouve le reste du pays.
Contrairement à tout autre appareil de sécurité dans le monde libre, la police en Iran est avant tout chargée de protéger l’État et non le peuple. Les Iraniens ne pourront jamais compter sur un système judiciaire équitable pour enquêter, et encore moins pour demander des comptes aux agents qui exploitent leur badge à leur avantage personnel. Au contraire, c’est devenu l’une des principales incitations à rejoindre les rangs et à se démarquer du reste de la population qui a du mal à naviguer à travers les difficultés économiques et la pauvreté.
Utilisant la terreur pour contraindre ses rivaux régionaux à la soumission, Téhéran exploite la peur, instinct naturel de conservation de l’être humain, pour maintenir son règne corrompu. Le harcèlement et la torture ne se limitent pas aux dissidents politiques. L’État continue d’intimider les petits délinquants, généralement ceux qui ont commis des vols pour survivre, afin d’instiller la peur et l’intimidation dans l’ensemble de la société, tuant l’espoir de toute âme audacieuse qui cherche à faire dissidence.
Les femmes sont particulièrement visées par la machine de harcèlement systémique de ce régime. Comme les mollahs au pouvoir ont exploité la foi islamique pour théoriser et dissimuler leur soif de pouvoir, ils ont méthodiquement adopté des lois fondées sur des traditions médiévales et ce sont les femmes qui en souffrent le plus. Quarante ans de règne des mollahs ont également produit un genre entier qui est amèrement opposé au régime jusqu’à l’os.
Mais heureusement, l’internet et l’utilisation croissante des médias sociaux changent les temps et les marées en faveur du peuple iranien. Grâce aux téléphones portables qui équipent chaque citoyen iranien d’un appareil photo, ils sont en mesure d’enregistrer ces atrocités et de montrer à leurs compatriotes ainsi qu’au monde entier comment les gens ordinaires sont écrasés et battus jusqu’à la soumission à une sous-classe de brutes qui se prétendent gardiennes de l’État de droit.
Après que certains de ces officiers et soldats sadiques aient été punis par la population locale, les forces de sécurité sont devenues redoutables dans leurs actions car elles ont pris conscience des répercussions qui pourraient suivre si elles étaient filmées.
Pourtant, lors des soulèvements, lorsque l’insécurité devient un problème national pour le régime, les responsables de la plus haute chaîne de commandement, voire le Guide Suprême lui-même, organisent généralement une « réunion » avec une grande foule de partisans afin d’appeler à la répression et de démontrer que cette initiative bénéficie du soutien populaire. Face à de tels événements, la police anti-émeute et les bassidjis paramilitaires sont soutenus par les Gardiens de la révolution et leur légion étrangère, la force Qods. Comme de nombreux membres de la force Qods affiliée aux pasdaran sont des étrangers, ils n’ont aucune pitié pour les personnes qu’ils sont censés écraser ou tuer.
Lorsque l’on évoque la conduite des forces de l’ordre en Iran, des termes tels que « pommes pourries » ou même « éléments voyous » ne sont pas un euphémisme ; c’est un pur mensonge ou pire encore, c’est de la propagande financée par l’État. Il n’y a pas de bons acteurs dans un appareil qui vise à protéger la sécurité d’une dictature. Lorsqu’il s’agit de préserver un régime tyrannique, même un geste amical ou une attitude polie vise à légitimer les plus corrompus et les plus répressifs.
Alors que les Iraniens de tout le pays continuent d’utiliser leurs téléphones et leurs caméras pour enregistrer la brutalité dont font preuve leurs oppresseurs, la prise de conscience à tous les niveaux de la société augmente, tout comme la colère et l’indignation. La qualité des images en provenance d’Iran n’est pas comparable à celles de la résistance ukrainienne, mais cela ne signifie pas que les vies iraniennes ne comptent pas. Que le monde décide de rester les bras croisés ou d’agir, cela ne fera qu’ajouter ou réduire le sang qui risque de couler dans les rues iraniennes, mais ne changera rien au destin de ce régime brutal : son renversement.
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