Selon la source, Sirous Abbasi et sa femme, Farideh Veysi, ont boycotté la deuxième session de leur procès, le 2 novembre. Elle devait avoir leiu devant un tribunal révolutionnaire à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan iranien. La source a déclaré que le couple protestait contre ce qu’ils considèrent comme l’injustice d’un procès. Il se révoltait aussi contre le refus apparent du juge de les laisser présenter une défense à la première séance à laquelle ils ont assisté le 19 juillet.
Abbasi et Veysi sont des militants locaux de la ville provinciale du Kurdistan de Dehgolan. C’est là qu’ils travaillent en tant qu’enseignants dans un centre éducatif.
Forcés de faire de faux aveux
Selon la source, des agents du renseignement iraniens ont arrêté le couple sur leur lieu de travail le 14 janvier. Ils les ont interrogés pendant deux mois jusqu’à les libérer sous caution de 29 600 euros le 15 mars. Lors de leur incarcération, ils les ont contraints d’avouer devant une caméra. Avouer leur implication dans les activités du groupe rebelle du Parti démocratique kurde d’Iran (KDPI) et dans des communications illicites avec des médias étrangers, ajoute la source.
La source de VOA a déclaré que le système judiciaire iranien a utilisé les aveux forcés pour accuser M. Abbasi et Mme Veysi de multiples délits. Ils sont notamment accusés d’avoir agi contre la sécurité nationale, d’avoir diffusé de la propagande anti-gouvernementale et d’avoir insulté les dirigeants religieux de l’Iran. Mais le couple a nié toute activité politique avec les groupes d’opposition, a ajouté la source.
Avant l’interview de VOA avec la source, Mme Veysi a partagé certains détails de ses apparents aveux forcés et d’autres traitements sévères de son incarcération dans une vidéo qu’elle a postée sur Instagram le 31 octobre.
Les faux aveux s’accompagnent de tortures psychologiques
Mme Veysi a déclaré que ses interrogateurs ont utilisé la torture psychologique. Ils l’ont poussée à répéter une phrase devant la caméra afin de s’incriminer elle-même. Elle a déclaré qu’ils lui ont également refusé l’accès à un traitement médical. En effet, elle a une maladie chronique. Elle perd ses cheveux, souffre de déficience visuelle à cause de sa détention.
Abbasi est également apparu dans la vidéo d’Instagram. Il a déclaré qu’il s’est senti obligé de faire des aveux enregistrés sur vidéo pendant son incarcération pour essayer d’épargner à sa femme malade de nouvelles souffrances.
VOA ne peut pas vérifier de manière indépendante les détails du traitement du couple en détention car elle ne peut pas faire des reportages à l’intérieur de l’Iran.
Il n’y a eu aucun commentaire des autorités iraniennes dans les médias officiels sur le cas du couple au cours des derniers mois.
Ce recours aux aveux forcés est une habitude des mollahs iraniens
Les médias officiels iraniens ont diffusé les aveux forcés d’au moins 355 personnes entre 2009 et 2019, selon des informations, de juillet, de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), basée à Paris, et de son organisation membre Justice pour l’Iran (JFI).
« Le recours aux aveux forcés diffusés par les médias officiels a été systématiquement utilisé par les autorités iraniennes. C’est son arme pour réprimer la dissidence depuis des décennies », a déclaré le secrétaire général de la FIDH, Adilur Rahman Khan. « Il est temps que la communauté internationale fasse pression sur l’Iran pour mettre fin à cette pratique. Car elle est à l’origine de nombreuses et graves violations des droits humains ».
Selon d’autres informations de HRANA du 22 octobre, la 102e branche de la Cour pénale a prononcé les sentences de 36 manifestants détenus pour leur participation aux manifestations de novembre 2019 à Behbahan. Les peines comprenaient un total de 109 ans de prison et 2 590 coups de fouet.
Source : VOA
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