S’adressant à VOA Persan, lundi, une source proche de la famille de la cinéaste Maryam Ebrahimvand, 29 ans, a déclaré qu’un tribunal iranien pour les employés du gouvernement avait notifié la veille le verdict à l’avocat de Mme Ebrahimvand.
7 ans de prison pour un film jugé vulgaire par les mollahs au pouvoir
La source a déclaré que le pouvoir judiciaire avait condamné Mme Ebrahimvand à sept ans de prison pour la réalisation un film jugé vulgaire. Elle devra purger deux ans. Le régime l’accuse d’avoir diffusé des informations sur la principale force militaire iranienne, le Corps des gardiens de la révolution islamique, les pasdarans. Et notamment un an pour avoir prétendument insulté le président iranien Hassan Rouhani.
Mme Ebrahimvand est emprisonnée depuis juillet 2018, date à laquelle les pasdarans l’ont enfermée dans un quartier de la prison d’Evine de Téhéran contrôlé par les pasdarans. Elle a ensuite été transférée dans le quartier des femmes de la prison d’Evine.
Selon une source de VOA, Mme Ebrahimvand a été condamnée à cause de la réalisation de « La pension de jeunes filles », un film sur le viol de jeunes filles en Iran. Les deux années de peine ont été prononcées pour un post sur Instagram dans lequel elle accusait les pasdarans d’avoir des comportements oppressifs qui poussaient les jeunes iraniens à émigrer.
Condamnée aussi pour ses critiques du régime iranien
La peine d’un an de Mme Ebrahimvand est liée aux commentaires critiques qu’elle a faits sur les politiques culturelles de Rouhani lors d’une réunion avec des cinéastes, a déclaré la source. La date de cette prétendue rencontre n’est pas claire.
Si le verdict apparent d’Ebrahimvand est confirmé en appel, elle purgera la plus longue peine de prison de sept ans en vertu de la loi iranienne.
La source a déclaré que Mme Ebrahimvand et son avocat se sont également vus refuser l’accès au dossier.
Mme Ebrahimvand a fourni des détails similaires sur les accusations portées contre elle dans une interview publiée par le journal Shargh Daily, approuvé par le régime iranien, le 23 août. Elle a également critiqué ce qu’elle a dit être son manque d’accès au dossier de l’affaire.
Le Shargh Daily n’a pas dit comment il avait mené l’interview de la cinéaste emprisonnée. Les prisons en Iran ont des téléphones pour les détenues mais Elles n’ont presque pas accès aux téléphones.
Ces dernières semaines, les médias n’ont fait aucun commentaire sur l’affaire Ebrahimvand de la part des responsables iraniens.
Grève de la faim, tentative de suicide
Selon une source de VOA, Mme Ebrahimvand a entamé une grève de la faim le 20 avril. Elle proteste contre son statut incertain. Elle y a mis un terme après 19 jours lorsque les autorités ont promis de répondre à ses préoccupations. La source a déclaré qu’Ebrahimvand n’a jamais obtenu la réponse qu’elle souhaitait. Cela l’a profondément déprimée, l’amenant à tenter de se suicider par une overdose de drogue le 18 septembre. Elle a survécu après son transfert dans un hôpital. Toutefois, les autorités l’ont rapidement renvoyée à la prison d’Evine, a ajouté la source.
VOA n’a pas pu confirmer de manière indépendante les détails de l’état de santé de Mme Ebrahimvand en prison.
Les pasdarans ont arrêté Ebrahimvand pour la première fois en juillet 2016. Ils l’ont l’interrogé à Evine pendant 35 jours avant de la relâcher moyennant une caution de 71 000 dollars.
La cinéaste a ensuite déclaré sa candidature à l’élection présidentielle iranienne de 2017. Mais le Conseil des gardiens l’a disqualifiée. En effet, celui-ci examine les candidats pour s’assurer qu’ils sont suffisamment fidèles au système de gouvernement islamiste de la nation.
Source : VOA
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