Les autorités iraniennes l’accusent d’avoir fait un sit-in, seule, devant l’université de Téhéran en signe de protestation. Il faut spécifier que Soha est sous le coup d’une interdiction d’étudier en raison de ses activités politiques.
C’est le célèbre juge Abolghasem Salavati de la branche 15 du tribunal révolutionnaire qui a annoncé ce verdict à l’avocat de Mme Mortezaei.
La dernière audience de l’affaire Mortezaei a eu lieu le 9 septembre, davant la 15ème section du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Une ancienne secrétaire du conseil des étudiants de l’université de Téhéran, Soha Mortezaei, a été arrêtée le 17 novembre 2019 après son sit-in de 21 jours devant l’université. Elle protestait contre le refus des responsables iraniens de l’inscrire à un programme de doctorat à cause de ses activités.
Enlevée, battue puis emmenée à la prison d’Evine
Elle se trouvait dans le dortoir Fatemiyeh de l’université de Téhéran lorsqu’elle a reçu un SMS lui demandant de se rendre à la porte d’entrée. Là, des agents l’ont brutalisée et enlevée avec deux autres étudiants puis emmenée.
Les forces répressives iraniennes l’ont emmenée au pavillon 2A de la prison d’Evine, dirigée par les pasdarans, où elles l’ont soumise à d’énormes pressions et interrogatoires.
La militante étudiante Soha Mortezaei a protesté contre sa détention injuste. Elle a entamé une grève de la faim de 22 jours le 22 décembre.
Les agents pénitenciers l’ont ensuite emmenée à la prison pour femmes de Qarchak à Varamin, le 31 décembre 2019.
Les autorités l’ont temporairement libérée de la prison de Qarchak le 22 janvier 2020, après avoir déposé une caution de 500 millions de roupies.
Les autorités iraniennes s’opposent à la poursuite de ses études
La militante étudiante Soha Mortezaei est titulaire d’une maîtrise en sciences politiques. Elle a été admise au niveau du doctorat en tant que 10e étudiante. Cependant, le ministère du renseignement et le département du renseignement de l’université l’ont empêchée de poursuivre ses études. Cette situation l’a amenée à faire un sit-in, seule, devant la bibliothèque de l’université de Téhéran pendant 21 jours.
Lors d’une rencontre avec la famille Mortezaei en octobre 2019, Esmail Soleimani, le chef de la sécurité de l’université de Téhéran, a menacé de forcer Soha à suivre une thérapie par électrochocs « si elle refuse d’arrêter ses activités ».
Les services du renseignement iranien veulent la transférer en hôpital psychiatrique
Le département du renseignement de l’université de Téhéran a convoqué la famille. Il leur a dit de signer un papier indiquant leur consentement pour transférer Soha Mortezaei dans un hôpital psychiatrique où elle pourrait recevoir un « traitement par électrochocs » pour reprendre ses esprits. Dans le cas contraire, ils ajouteront 2 ans et demi à sa peine de 6 ans de prison. Apparemment, un psychologue était également présent à la réunion.
La famille Mortezaei n’a signé aucun papier.
Les autorités avaient déjà arrêté Soha Mortezaei pour ses activités pacifiques.
Les forces iraniennes l’ont arrêtée une fois lors des manifestations de décembre 2017-janvier 2018. Puis, elles l’ont ensuite condamnée à six ans de prison. La justice iranienne a finalement réduit la peine à un an de prison en appel.
En avril 2020, elle a convoqué la militante étudiante pour purger sa peine de prison malgré les conditions horribles des prisons iraniennes pendant la pandémie du coronavirus.
Mortezaei avait déjà été arrêté fin janvier 2015, en même temps qu’un certain nombre de militants des universités d’Amirkabir et d’Allameh Tabatabai, et avait été libéré au bout de deux mois environ.
Source : Iran HRM
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