lundi 1 mars 2021

Les forces de sécurité iraniennes transfèrent une prisonnière politique kurde dans un lieu inconnu

Sakineh-Parwaneh

Sakineh Parwaneh

CSDHI – Les autorités iraniennes ont emmené la prisonnière politique kurde Sakineh Parvaneh dans un bureau de la sécurité. Elles ont prétexté un transfert dans un établissement médical à 23h00, heure locale, le 24 février. Néanmoins, on l’a transférée dans un lieu inconnu, ont déclaré des sources au Kurdistan Human Rights Network (KHRN).

Le 14 décembre 2020, Mme Parvaneh est transférée de la prison de Qouchan, où réside sa famille, à la prison pour femmes de Mashhad pour des raisons inconnues. Elle est détenue dans le quartier de quarantaine n°6 de la prison.  Elle s’est vu refuser le droit aux visites et l’accès à l’air frais.

Une violente grève de la faim

Avant son transfert à Mashhad, Mme Parvaneh a entamé une grève de la faim de 20 jours en novembre. Elle a pris cette décision après que les autorités carcérales de Qouchan lui aient parlé d’un possible exil interne à la prison d’Ispahan. La prisonnière s’est cousu les lèvres pendant sa grève. Les forces de sécurité l’ont battu pendant sa détention.

Un séjour en hôpital psychiatrique

Plus tôt en avril, les agents du régime ont transféré Mme Parvaneh de la prison de Qarchak à Varamin à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad à Rey. Là, elle est maintenue pendant un mois dans des conditions difficiles. Pourtant, les médecins conseillent de la renvoyer en prison. Mme Parvaneh est une civile kurde née en 1988 dans la ville de Qouchan, dans la province de Khorasan-e Razavi.

Des conditions de détention terribles

Mme Parvaneh avait auparavant publié une lettre le 25 juin. Elle y décrit le processus de détention et les harcèlements qu’elle avait subis pendant son incarcération. Selon cette lettre, les agents de sécurité de la République islamique d’Iran l’ont arrêtée le 6 novembre 2019. Ils ont prétexté vouloir rencontrer sa famille dans la ville de Sulaimaniyah. Celle-ci se trouve dans la région du Kurdistan d’Irak. Ils l’ont ensuite emmenée à la frontière irano-irakienne. Et enfin, ils l’ont détenue dans les centres de détention de Marivan et de Sanandaj pendant 10 jours. Par la suite, elle est transférée dans un centre de détention secret des pasdarans dans l’est de Téhéran. Elle a passé trois mois en détention. Elle a supporté les conditions les plus dures d’interrogatoire et de torture physique, dans un centre de détention secret des pasdarans à Téhéran.

L’avocat de Mme Parvaneh s’appelle Payam Derafshan. Il a déclaré le 25 mai 2020 que la justice iranienne a condamné sa cliente à cinq ans de prison et à trois ans d’interdiction d’appartenir à des groupes politiques. Elle est accusée d’ « appartenance à des groupes ou factions s’opposant à l’État dans le but de perturber la sécurité nationale. »

Trimbalée de prison en prison

En avril 2020, les autorités avaient transféré Mme Parvaneh de la prison d’Evine à la prison de Qarchak à Varamin. Elles lui reprochaient d’avoir écrit et scandé des slogans. Après quatre jours d’isolement dans cette prison, les autorités la transfèrent à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad à Rey. Puis, retour à la prison d’Evine le 4 juillet avec des ecchymoses et des marques de coups sur le corps. Plus tard, un tribunal a condamné Mme Parvaneh à deux ans de prison en août pour « perturbation de l’ordre carcéral. »

Cette prisonnière politique est détenue depuis son arrestation dans la prison d’Evine à Téhéran, la prison Qarchak à Varamin, la prison de Qouchan et la prison de Mashhad.

Source : KHRN

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