mardi 16 mars 2021

Les protestations sociaux se poursuivent dans tout l’Iran

Malgré les mesures répressive du régime iranien et l’épidémie du Coronavirus, les protestations se poursuivent à travers l’Iran dans toutes les sphères de la société. Ces protestations sont le signe de la fébrilité de la société iranienne.

Ce week-end, des dizaines de villes iraniennes ont été le théâtre de manifestations de retraités et de pensionnés de l’Organisation iranienne de la sécurité sociale. Les protestations des retraités ce week-end ont marqué leur septième protestation consécutive et nationale au cours des derniers mois. Ces manifestations ont eu lieu à Téhéran, Yazd, Ispahan, Tabriz, Shushtar, Shush, Haft Tappeh, Khorram Abad, Qazvin, Kermanshah, Ahvaz, Shahrud, Rasht, Mashhad, Sari, Ardebil, Arak, Ourmia, Behshahr, Sanandaj, Shiraz et Karaj. Les forces de sécurité ont arrêté plusieurs retraités dans différentes villes.

Les retraités ont scandé : “Le résultat du travail du gouvernement est le pillage de la richesse du peuple”, “Le logement et les moyens de subsistance sont nos droits inaliénables”, “Notre pays est assis sur des trésors, mais nous vivons dans l’indigence” et “Nos salaires sont payés en rials, nos dépenses sont en dollars.”

Les retraités ont organisé ces manifestations au cours des dernières années en raison de la dégradation de la situation économique de l’Iran, qui est la conséquence de la corruption et de la mauvaise gestion économique du régime. Les retraités protestent contre les bas salaires et le refus du régime d’ajuster leurs pensions en fonction de la dévaluation de la monnaie nationale et de la hausse du taux d’inflation. Les retraités perçoivent un salaire moyen de 25 millions de rials par mois, alors que le seuil de pauvreté dans certaines régions d’Iran a atteint 100 millions de rials l’année dernière.

D’autres branches de la société ont manifesté ces derniers jours. Un groupe de personnes ayant perdu toutes leurs économies à la suite de l’effondrement soudain de la Bourse iranienne s’est réuni à Téhéran et a organisé une manifestation mardi. Ils ont protesté contre la tromperie du régime qui encourage la population à acheter des actions à la Bourse iranienne dans un contexte de bulle spéculative et d’effondrement soudain.

Dans le sud-ouest de l’Iran, les travailleurs de la municipalité d’Ahvaz ont organisé mardi une manifestation devant le bâtiment du conseil municipal pour réclamer leurs droits et des retards de salaire.

Mardi, un groupe de vendeurs ambulants et d’habitants de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, ont manifesté lorsque les forces de sécurité ont pris leurs affaires et les ont empêchés de travailler devant le marché Molavi. Les manifestants se sont dirigés vers le gouvernorat. Les forces de sécurité ont attaqué les manifestants et arrêté plusieurs portefaix.

Mardi, les habitants de Chaf et Chamkhaleh dans la province de Gilan, au nord de l’Iran, ont protesté contre l’occupation de leurs terres ancestrales par la Fondation pour le logement et le développement urbain et les Gardiens de la révolution (pasdaran).

Mardi, des employés contractuels du ministère du Pétrole ont organisé une manifestation devant le Majlis (Parlement des mollahs) pour protester contre la presque officialisation de la discrimination entre eux et les employés officiels du régime.

Selon les manifestants, alors que les employés officiels du ministère du Pétrole perçoivent un salaire d’au moins 15 millions de tomans, les employés temporaires de la même classe ne reçoivent qu’environ 4 millions de tomans par mois.

Les cheminots de Karaj se sont mis en grève mardi à la suite d’un appel précédent. Ils ont déclaré qu’ils s’étaient mis en grève pour protester contre le fait qu’ils ne recevaient pas leurs droits à l’assurance depuis plusieurs mois.

Les travailleurs de la société de distribution de produits pétroliers de Mahshahr se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur de Mahshahr, dans le sud-ouest de l’Iran, lundi matin, pour réclamer leurs salaires et droits retardés ainsi que la mise en œuvre de la classification des emplois.

Lundi, les cheminots de Nurabad-Arak, dans le centre de l’Iran, se sont mis en grève parce qu’ils ne percevaient pas leurs salaires et leurs avantages.

Face à la multiplication des manifestations en Iran, les médias officiels mettent en garde les factions rivales contre un nouveau soulèvement et soulignent le rôle de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), qui guide la société vers un changement de régime.

“Les [factions rivales] ne voient-elles pas que le seuil de pauvreté de 10 millions de tomans a effacé la classe moyenne et l’a placée à côté de la classe démunie et pauvre ? En fait, la règle de l’extrême mécontentement s’est étendue à des dizaines de millions de personnes. Le soulèvement, selon les responsables de la sécurité, peut éclater à tout moment sous la forme d’une excitation explosive et de dangereuses [protestations]”, écrivait lundi le quotidien officiel Mardom Salari.

“Pourquoi ne voient-ils pas que dans le contexte de la crise des moyens de subsistance, une organisation dangereuse et sinistre prend racine au cœur de la ville ? Ne savent-ils pas que l’OMPI, dans ses réseaux, incite les jeunes démunis à prendre des mesures radicales contre l’ensemble du système ? Lorsque les vagues du mécontentement se déplaceront et se transformeront rapidement en une violente tempête, il n’y aura aucun signe [du régime]”, conclut l’article de Mardom Salari, mettant en garde les factions rivales.

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