Promesses brisées
Dans les marches qui ont conduit à la révolution, il y avait des Iraniennes exerçant une profession libérale sans hijab ni foulard et des femmes issues de milieux traditionnels portant le voile noir traditionnel. Il y avait des femmes issues de familles des classes inférieures et moyennes, accompagnées de leurs conjoints et de leurs enfants. Toutes ces femmes marchaient épaule contre épaule, espérant que la révolution leur apporterait une amélioration de leur statut économique et social et surtout une amélioration de leur statut juridique.
La révolution de 1979 a fait sortir de grandes masses d’Iraniennes qui manifestaient pour l’abolition de la monarchie et pour une république islamique. Elles pensaient qu’une république islamique leur donnerait une égalité totale, en supprimant tous les obstacles existants à la participation des femmes aux affaires de leur pays. Dans l’excitation de la révolution et des espoirs de changement, on a moins prêté attention à ce que disait Khomeini pendant son séjour à Paris. Selon les mots de Khomeini, les femmes auraient un rôle dans la société, mais dans un cadre « islamique ». Faisant confiance à l’homme de promesses et d’espoir qu’il était, personne ne s’est soucié à l’époque de demander : « Que signifie le cadre islamique ? » et « comment est-il appliqué dans la société ? »
Les lois misogynes de l’Iran
Au cours des quatre dernières décennies, le gouvernement iranien a dû annuler chacune des lois qu’il a adoptées concernant les droits des femmes afin de dompter la quête des Iraniennes pour l’égalité des droits, l’égalité des sexes et la justice. La loi sur la protection de la famille a été suspendue immédiatement après l’arrivée au pouvoir des mollahs en 1979. Cette abolition signifiait que les hommes pouvaient à nouveau divorcer de leurs épouses et simplement les en informer par courrier. La garde des enfants a été retirée aux femmes. Les hommes pouvaient épouser plus d’une épouse permanente et autant d’épouses temporaires qu’ils le souhaitaient. Les hommes pouvaient empêcher leurs femmes de sortir dans la rue, de travailler. Les mariages d’enfants, l’exclusion de l’école, la violence domestique, la méconnaissance de leurs droits juridiques et sociaux, le manque d’accès à l’assainissement, à l’hygiène et à l’eau sont autant de défis auxquels les femmes rurales d’Iran sont confrontées. Ces problèmes empêchent les femmes rurales d’Iran de progresser et freinent leur créativité. La culture de la domination masculine promue par le régime clérical est renforcée dans les villages par une culture de gestion patriarcale. Ces deux éléments interdisent la participation sociale des femmes. Dans l’idéologie des mollahs, une « bonne » femme doit tolérer toutes les privations. Elle doit travailler dur et servir tout le monde dans la famille. Elle doit protéger la famille malgré ses propres problèmes physiques et psychologiques. Cette culture, associée à la pauvreté et à des centaines d’autres problèmes imposés à la nation par un régime tyrannique, a créé une situation inconcevable pour les femmes iraniennes, jeunes et moins jeunes.
Les Iraniennes, la force du changement
Aujourd’hui, alors que le monde entier célèbre la Journée internationale de la femme et rend hommage aux femmes qui ont rendu le monde meilleur, il est essentiel que nous nous souvenions des femmes innocentes d’Iran et de ce qu’elles ont perdu à cause de ce régime vicieux, qui a poussé son autorité à l’extrême.
L’histoire des Iraniennes en Iran est une histoire d’héroïsme, de sacrifices, de résistance, d’intégrité, d’espoir et d’optimisme. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de courageuses militantes politiques et des droits humains et de braves Iraniennes se sont jointes à leurs semblables pour rejeter la brutalité et réclamer la liberté de toutes les manières et méthodes possibles. Aujourd’hui, les femmes iraniennes sont à l’avant-garde de la plupart des manifestations et soulèvements sociaux dans tout l’Iran. Aujourd’hui, plus que jamais, le régime de Téhéran craint le potentiel caché des Iraniennes qui, plus courageuses que jamais et plus déterminées que jamais, sont devenues l’arme la plus meurtrière contre le régime tyrannique de Téhéran. Aujourd’hui, les femmes d’Iran ont renversé la table contre le régime misogyne des ayatollahs. Elles sont devenues leurs cauchemars.
Dans ce combat pour l’égalité et la justice, les Iraniennes attendent du monde qu’il leur vienne en aide. Cette décision pourrait être considérée comme l’une des plus importantes de notre époque. L’Occident aidera-t-il le retour de la démocratie et de la liberté en Iran ? Ou succombera-t-il au gouvernement meurtrier de Téhéran au nom de la prudence ? Le peuple iranien bénéficiera d’une manifestation de soutien de la part de l’Occident. En nous tenant à ses côtés, nous pouvons nous acquitter de notre devoir de prendre position pour la sécurité du monde libre.
La soustraction progressive de la démocratie et des droits des femmes en Iran est aujourd’hui à un stade crucial. Les Iraniennes sont destinées et déterminées à fermer la porte à l’injustice et à l’inégalité pour toujours. Le vent du changement souffle depuis un certain temps dans le paysage iranien. Au fur et à mesure que les jours, les semaines et les mois passeront, ce vent se fera sentir de plus en plus violemment.
Bientôt, ce vent se transformera en une tempête qui balaiera le régime misogyne des mollahs dans les poubelles de l’histoire, là où il doit vraiment être.
Ce poème d’une célèbre poétesse iranienne, Simin Behbahani, fait écho aux sentiments de chaque femme en Iran.
Vous voulez effacer mon être, mais sur cette terre, je reste.
Je continuerai à danser, aussi longtemps que je supporte
Je parle, tant que je vis : fureur, rugissement et révolte.
Vos pierres, et vos rochers, je ne les crains pas. Je suis une inondation, mon flot vous ne pouvez l’arrêter.
Source : Iran News Wire
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