CSDHI – L’entraîneuse de l’équipe nationale iranienne de ski alpin n’a pas eu le droit d’accompagner son équipe à une compétition en Italie en raison d’une loi misogyne qui l’oblige à obtenir l’autorisation de son mari pour quitter le pays.Samira Zargari n’a pas obtenu l’autorisation de prendre l’avion le mois dernier, selon une source de la fédération de ski. Pourtant, la fédération n’a pas ménagé ses efforts pour obtenir la levée de l’interdiction de sortie du territoire afin qu’elle puisse assister à la compétition.
Une femme iranienne ne peut voyager sans l’autorisation de son mari ou père
Le paragraphe 3 de l’article 18 de la loi sur les passeports l’a bloquée. En effet, celui-ci stipule que les femmes mariées ne peuvent obtenir un passeport qu’avec la permission écrite de leur mari. En dehors du mariage, elle doit obtenir le consentement de son plus proche parent masculin. Ce qui revient, normalement, à demander l’autorisation son père ou son grand-père paternel.
Le cas de Mme Zargari est loin d’être un incident isolé
La capitaine de l’équipe nationale féminine de futsal, Niloufar Ardalan, n’a pas pu participer aux compétitions asiatiques en septembre 2014. Son mari avait déposé une plainte.
Alors qu’en 2017, l’archer et paralympien Zahra Nemati n’a pas eu le droit de quitter le pays en raison du refus de son mari. Ensuite, huit femmes qui faisaient partie d’équipes sportives nationales iraniennes n’ont pas pu participer à des tournois internationaux, à la suite aux plaintes de leur mari, selon la députée Tayyebeh Siavoshi.
Il existe en Iran de nombreuses lois et structures misogynes qui limitent l’emploi des femmes. Cela fait partie d’un système conçu pour maintenir les hommes au travail et les femmes à la maison.
Par exemple, l’article 1117 du code civil stipule qu’un mari peut interdire à sa femme, un emploi ou un secteur d’activité, qu’il juge contraire aux intérêts de la famille ou à la dignité de l’un des conjoints.
La misogynie touche même la médecine
En octobre dernier, la Cour d’appel de Téhéran a statué au sujet d’une femme médecin aux urgences, qui examinait 180 à 200 patients par jour à cause de la COVID-19. Elle s’était vu interdire d’exercer la médecine parce que son mari ne voulait pas qu’elle le fasse. Pourtant, à cette époque, la communauté médicale iranienne subissait une pression intense en raison des décès dus à la COVID-19 parmi les médecins et les infirmières, déjà trop peu nombreux.
Et maintenant, une nouvelle directive, introduite en 2021, stipule que les femmes mariées qui veulent passer l’examen de résidence en médecine dentaire doivent obtenir le consentement de leur mari. Il est même admis dans le test que le mari convient que, à l’issue de la période de formation, sa femme puisse exercer dans n’importe quel endroit que le ministère de la santé et de l’enseignement médical souhaite.
On peut supposer que cela est dû au fait que beaucoup de femmes ont suivi une formation. Et elles se sont ensuite vu interdire d’occuper un poste.
Source : Iran Focus (site anglais)
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