Cette motion a été ratifiée avec 313 voix et elle est intervenu un jour après qu’un amendement à une autre résolution, appelant à la désignation du CGRI comme entité terroriste, a été ratifié par une forte majorité des députés. Cet amendement a été introduit par la députée européenne Anna Fotyga, membre du groupe interparlementaire des Amis d’un Iran libre.
La résolution d’aujourd’hui dénonce « la réponse des forces de sécurité et de police iraniennes aux manifestations, une réponse violente, aveugle, disproportionnée et sans retenue », et ajoute que le chef suprême du régime, Ali Khamenei, et son président Ebrahim Raïssi, « ont exprimé à plusieurs reprises des éloges et encouragés la répression violente des manifestations pacifiques et le meurtre de manifestants par la milice du Bassidj du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) ».
La résolution souligne également comment le régime, « en particulier par le biais du CGRI, se livre à des activités de répression à grande échelle, sophistiquées et violentes ciblant des militants exilés et de la diaspora, des opposants, des journalistes indépendants et des défenseurs des droits de l’homme, y compris sur le sol de l’UE, ainsi qu’en menaçant et en harcelant les membres de leur famille en Iran », et « à la fois directement et en agissant par l’intermédiaire de mandataires locaux, a assassiné des dissidents de la diaspora, enlevé des exilés pour les emmener en Iran et planifié des attentats à la bombe dans plusieurs pays, y compris les États membres de l’UE ». Ce dernier fait référence à l’attentat à la bombe déjoué contre le rassemblement de l’opposition iranienne en 2018 en France, qui s’était soldé par l’incarcération du diplomate-terroriste Assadollah Assadi.
La résolution adoptée « Exige que la communauté internationale et l’UE et ses États membres utilisent tous les engagements avec les autorités de la République islamique pour exiger la fin immédiate de l’exécution des manifestants et de la répression violente contre les manifestations, la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. »
La résolution « demande au Conseil et aux États membres d’ajouter le CGRI et ses forces subsidiaires, y compris la milice paramilitaire du Bassidj et la Force Qods, à la liste terroriste de l’UE et d’interdire toute activité économique et financière impliquant des entreprises et des activités commerciales liées à détenue, en tout ou en partie, par, ou faisant office de façade pour, le CGRI ou des personnes affiliées au CGRI, quel que soit leur pays d’opération, tout en évitant toute conséquence négative pour le peuple iranien ainsi que pour l’aide humanitaire et au développement de l’UE ».
Il « demande également au vice-président/haut représentant et au Conseil d’étendre la liste des sanctions de l’UE à toutes les personnes et entités responsables de violations des droits de l’homme et aux membres de leur famille, y compris le guide suprême Ali Khamenei, le président Ebrahim Raïssi et le procureur général Mohammad Jafar Montazeri, ainsi que toutes les fondations (« bonyads ») liées au CGRI, notamment la Bonyad Mostazafan et la Bonyad Shahid va Omur-e Janbazan.
Lors d’un débat sur la résolution adoptée, les députés européens de diverses allégeances politiques ont exhorté l’Union européenne à mettre le CGRI sur liste noire et à couper tout lien avec la théocratie au pouvoir.
Il convient de noter que les Amis de l’Iran libre (FOFI) ont publié mardi une déclaration soulignant que « la coopération et la négociation avec le régime iranien ne peuvent être justifiées sous aucun prétexte. L’Union européenne et ses États membres devraient mettre sur liste noire le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en tant qu’entité terroriste pour son rôle dans la répression du peuple iranien et ses activités terroristes, rappeler leurs ambassadeurs d’Iran et fermer les ambassades du régime dans les pays de l’UE , expulsant aussi les diplomates et agents de Téhéran ».
Selon de nombreux experts, la décision probable de l’UE de considérer le CGRI comme une organisation terroriste aurait de graves conséquences pour le régime des mollahs et, surtout, présage le début de la fin de la mauvaise politique de complaisance des États membres de l’UE envers le pouvoir iranien.
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