Cette répression est principalement mise en œuvre par le Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans) et les forces du Bassidj. L’Iran compte plusieurs groupes minoritaires qui sont principalement basés dans les provinces proches des frontières du pays. Les Arabes iraniens vivent près de la frontière avec l’Irak, les Kurdes vivent dans le nord-ouest, connu sous le nom de Kurdistan iranien, et les Baloutches sont principalement basés dans la province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est du pays.
Le régime a une histoire infâme de griefs contre les minorités ethniques. Cela ne fait qu’ajouter du carburant aux complexités du pays et à sa situation critique actuelle. La dure répression exercée par le régime dans des régions telles que le Sistan-Baloutchistan et le Kurdistan vise systématiquement les personnes défavorisées qui gagnent leur vie en travaillant comme porteurs de carburant et de marchandises (Koulbars). Cela suggère que le régime est déjà conscient de la situation critique et explosive de ces régions.
Le régime a interdit à ces minorités ethniques d’éduquer leurs enfants dans leur langue maternelle et leurs traditions. Ils sont confrontés à de graves difficultés, notamment à la pauvreté et à un accès limité aux services de subsistance minimums et importants. Le régime les prive même d’un environnement sain pour vivre et élever leurs familles.
À l’heure actuelle, la plupart des régions où se trouvent les groupes ethniques sont confrontées à des situations environnementales catastrophiques. La forte pollution de l’air et le manque d’eau potable en font partie. Dans ces circonstances désastreuses, de nombreux habitants de ces régions ont été contraints de quitter leur terre natale et de migrer vers d’autres régions du pays.
Ces personnes connaissent des taux d’incarcération et d’exécution plus élevés et le régime les réprime souvent en prétextant que ce sont des séparatistes.
Les pasdarans ont publiquement qualifié les minorités arrêtées au Sistan-Baloutchistan d' »étrangers non autorisés », car ils ne possèdent pas de certificat de naissance, ce qui est devenu un outil de répression et de discrimination plus sévère.
Cette question est un problème récurrent dans cette province et les médias du régime en ont beaucoup parlé, causant des difficultés extrêmes pour les habitants de cette région.
Le 23 octobre 2022, l’agence de presse officielle ISNA a rapporté que « selon les statistiques, environ 15 à 20 % des enfants de cette région n’ont pas de certificat de naissance. »
Ce sont les citoyens de la province du Sistan-Baloutchistan qui ont subi le plus de meurtres et de tortures au cours des cinq derniers mois de manifestations nationales. Pour diverses raisons, dont un accès difficile à Internet, des menaces à l’encontre des agences de sécurité, etc., les médias n’ont même pas fait état des meurtres, des arrestations et des tortures dont ont été victimes de nombreux citoyens baloutches.
Après les provinces de Téhéran, de Kermanshah et d’Azerbaïdjan occidental, c’est au Sistan-Baloutchistan que le nombre d’arrestations et de détentions est le plus élevé depuis le début des manifestations.
À ce jour, l’identité de 278 personnes arrêtées au Sistan-Baloutchistan a été établie, dont 47 enfants de moins de 18 ans, 20 étudiants et 4 militants civils.
Sur les 47 enfants arrêtés, trois d’entre eux n’ont pas de certificat de naissance. Le nombre élevé de personnes sans certificat de naissance dans cette province a rendu très difficile le suivi de la situation de ces détenus. Sans trace écrite pour noter l’identité de ces personnes, le régime est en mesure de réprimer, torturer et exécuter la population de cette région sans être détecté.
Autre inconvénient : les personnes arrêtées sans certificat de naissance, sous prétexte qu’elles ne sont pas iraniennes, sont menacées d’être expulsées du pays. Par exemple, un enfant baloutche nommé Khaled Baranzehi a été arrêté en décembre par les services du renseignement du régime à Shirabad. Le régime a annoncé que Khaled serait bientôt expulsé vers l’Afghanistan, bien qu’il ait résidé en Iran toute sa vie et qu’il n’ait aucun lien avec ce pays. Il s’agit là d’un autre crime qui semble inégalé dans le monde entier.
À ce sujet, les services du renseignement de la province du Sistan-Baloutchistan ont annoncé à la mi-janvier que 100 personnes avaient été arrêtées à Zahedan, qu’ils ont qualifiées de « voyous, voleurs à main armée, migrants illégaux », avec la coopération des pasdarans et de la police.
Source : INU/ CSDHI
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