Dans sa litanie de mensonges lundi pour défendre son projet de loi budgétaire, Raïssi a affirmé que « tous les indicateurs budgétaires montrent une croissance économique positive. Il s’agit notamment d’une croissance économique de 4 %, une augmentation de 5 % des outils de production, une croissance de 7 % de la valeur ajoutée de l’industrie, une augmentation de 17 % du commerce et de 19 % des exportations non pétrolières, et une croissance de 70 % des entreprises basées sur la connaissance. »
Comme Don Quichotte, qui a combattu le monstre imaginaire et a gagné, Raïssi s’est vanté d’avoir vaincu les crises économiques de l’Iran, notamment en réduisant l’inflation de 19 %, mais il a été rappelé à l’ordre par les députés triés sur le volet ! En outre, même les statistiques élaborées par diverses institutions et fonctionnaires de l’État déboulonnent cette affirmation bidon.
« Selon le Centre de statistiques iranien, le taux d’inflation a atteint 45 % en décembre, soit une augmentation d’un pourcent depuis novembre », écrivait le 17 janvier le quotidien officiel Sharq. Lundi, le député Naser Mousavi Largani a reconnu qu’en raison du grave déficit budgétaire, l’inflation pourrait dépasser 60 %, selon le site web officiel Shafaqna du 23 janvier. Ainsi, le taux d’inflation, dont Raïssi avait ridiculement ordonné la baisse en été, continue d’augmenter.
Raïssi a affirmé de façon éhontée avoir créé plus d’un million d’emplois, ce qui a fait baisser le taux de chômage, et son projet de budget ne présente aucun déficit. Il a également affirmé que son gouvernement s’est abstenu d’emprunter de l’argent à la Banque centrale, malgré l’augmentation du taux de liquidité du pays, ce qui indique une augmentation de la quantité de billets de banque imprimés. Le taux de production de l’Iran étant inférieur à 3 %, l’énorme quantité de liquidités ne fait qu’augmenter l’inflation.
Les affirmations de Raïssi sont tombées quelques minutes après que d’autres députés ont reconnu la faillite absolue du régime.
« Les chiffres que vous avez présentés contrastent fortement avec la réalité de la société. Ces statistiques sur le chômage, l’inflation et la création d’emplois ne sont pas réelles », a déclaré le député Mojtaba Mahfoozi lundi en séance publique du Majlis.
« D’après nos recherches, le projet de loi budgétaire présente un déficit de cinq quadrillions de rials », a déclaré Mousavi Largani dans son intervention. En d’autres termes, le gouvernement de Raïssi a un déficit d’environ 11 milliards de dollars, sur la base du taux du marché libre.
« Selon nos statistiques et nos rapports, la dette du gouvernement envers les banques a augmenté de 1,5 quadrillion de rials [3 milliards de dollars]. C’est un énorme déséquilibre », a déclaré Shafaqna, citant Mohammad-Reza Pour Ebrahimi, président de la commission économique du Majlis.
Le projet de loi budgétaire du régime pour 2023-2024 manque de ressources significatives. Raïssi a augmenté les impôts de 66 % dans le but de générer des revenus. Le peuple iranien devrait donc supporter cette importante augmentation d’impôts alors que beaucoup d’entre eux vivent bien en dessous du seuil de pauvreté, selon les rapports du régime.
Une autre source de revenus pour le budget 2023-2024 est l’exportation d’au moins un million de barils de pétrole par jour à un tarif de 85 dollars. Il s’agit là d’une autre affirmation bidon, car le marché pétrolier fluctue un an après la pandémie de Covid-19 et alors que la guerre en Ukraine se poursuit. En outre, la corruption de l’État et les sanctions internationales contre Téhéran aggravent cette situation. « Vos chiffres de revenus sont irréalistes. Comment pourriez-vous vendre du pétrole à 85 dollars le baril alors que la Russie vend son pétrole de meilleure qualité à 60 dollars le baril », a déclaré le député Alireza Pakfetrat à Raïssi lundi.
Les mensonges de Raïssi ne se sont pas limités aux ressources budgétaires de son gouvernement. Il a caché que le projet de loi de finances 2023-2024 prévoit un budget en hausse vertigineuse pour l’appareil militaire du régime, alors que les ministères de la Santé et de l’Education disposent d’un maigre budget.
Dans son discours, Raïssi n’a pas mentionné comment la part léonine du budget va à l’appareil de sécurité des mollahs et aux institutions sous la supervision du Guide Suprême, qui sont également exemptées d’impôts.
Pour le prochain exercice fiscal qui débutera en mars 2023, le projet de loi budgétaire de Raïssi prévoit une augmentation considérable de 131 % pour les pasdaran, qui passera d’environ 1,24 milliard de dollars à quelque 2,89 milliards de dollars. Il est important de souligner que le Corps des gardiens de la révolution islamique dispose de sources de revenus officielles et « non officielles » puisqu’il domine l’économie du pays.
Ce projet de loi augmente les budgets des forces de police de 44 %, du ministère du Renseignement et de la Sécurité de 52 %, de l’Islamic Republic of Iran Broadcasting (IRIB) de 42 % et de la Fondation pour la protection de la défense sacrée de 159 %.
Parallèlement, le projet de loi fixe un salaire minimum de 70 millions de rials par mois, soit 171 dollars par mois. Selon le ministère iranien du Travail, le seuil de pauvreté est d’environ 150 millions de rials, soit 341 dollars par mois. En outre, les Iraniens sont privés de toute aide sociale et médicale de l’État.
« Le système de santé souffre davantage, car il ne bénéficie que d’une augmentation de 1 % du budget. La source de revenus de ce budget est également très vague, censée provenir de la gestion des subventions », a reconnu lundi le député Masoud Pezeshkian.
« Dans son projet de loi budgétaire, dans un geste étrange, le gouvernement a supprimé la ligne spéciale pour la ‘loi globale pour la protection des droits des personnes handicapées' », a écrit le quotidien officiel Resalat le 23 janvier.
Le soulèvement national en Iran est entré dans son cinquième mois, constituant une menace existentielle pour le régime et ébranlant ses fondations. Le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, n’a pas choisi Raïssi comme président pour résoudre la crise économique ou sociale de l’Iran. L’objectif principal du régime est de préserver son pouvoir à tout prix, et Raïssi et son cabinet sont dépourvus de toute solution significative à la crise économique du pays, à l’exception de quelques actes ridicules comme l’ordre d’arrêter la flambée des prix !
Après plus de 40 ans de corruption et de destruction de l’économie iranienne, le peuple iranien a perdu tout espoir dans ce régime, comme il l’a scandé au cours de ses quatre derniers mois de soulèvements : « Pauvreté, corruption, prix élevés, nous continuerons jusqu’à la chute du régime. » La communauté internationale ne devrait pas suivre le mirage de la complaisance et soutenir la révolution en marche en Iran.
Source: CNRI
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