vendredi 19 décembre 2025

L’AG de l’ONU adopte la 72e résolution condamnant les violations flagrantes et systématiques des droits humains en Iran

 Le jeudi 18 décembre 2025, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution condamnant les violations graves, généralisées et systématiques des droits humains commises par le régime iranien. Cette résolution, la 72ᵉ du genre, a été adoptée par 78 voix pour et 27 contre.

Cette résolution revêt une importance particulière, car elle fait référence, pour la première fois, au massacre de 1988 ainsi qu’à l’impunité persistante dont bénéficient ses auteurs, permettant la poursuite de crimes relevant du droit international, y compris des crimes contre l’humanité. Le texte souligne que l’absence de responsabilité et de poursuites judiciaires a contribué à la répétition et à la continuité de violations graves des droits humains en Iran.

La résolution établit un lien clair entre le massacre de 1988 et l’escalade actuelle des exécutions, indiquant que ces pratiques s’inscrivent dans un schéma continu de crimes contre l’humanité. Elle met en évidence le recours systématique à l’exécution et à la torture comme instruments de répression politique et de maintien du pouvoir. La persistance de ces violations est attribuée à l’impunité dont jouissent les responsables de ces actes. La communauté internationale est appelée à aller au-delà de la simple condamnation et à adopter des mesures concrètes, notamment en saisissant le Conseil de sécurité des Nations unies et en engageant des poursuites contre les auteurs de ces crimes.

La résolution condamne fermement le recours alarmant, continu et généralisé à la peine de mort en Iran. Elle précise que l’exécution de condamnations fondées sur des aveux forcés, prononcées à l’issue de procès inéquitables, menées en secret ou sans notification préalable aux familles et aux avocats, constitue une violation flagrante des obligations internationales de l’Iran. Elle souligne également que les exécutions sont utilisées comme un outil de répression politique visant à réduire au silence les opposants, les manifestants et les participants à des rassemblements pacifiques, et exprime une vive préoccupation quant à l’application disproportionnée de la peine capitale à l’encontre des femmes et des minorités ethniques et religieuses.

La résolution affirme par ailleurs que l’exécution de personnes âgées de moins de 18 ans constitue une violation manifeste du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que de la Convention relative aux droits de l’enfant, et exige que cette pratique cesse immédiatement. Elle condamne également un large éventail de violations, notamment la torture, les violences sexuelles et sexistes, les traitements inhumains et dégradants, les amputations, les peines manifestement disproportionnées, les détentions arbitraires, les disparitions forcées, les violations systématiques du droit à un procès équitable, le refus de soins médicaux aux personnes détenues, ainsi que la discrimination et la répression ciblées à l’encontre des femmes et des filles. La résolution exprime en outre une profonde inquiétude face aux décès suspects survenus en détention.

Elle condamne également la répression violente des manifestations populaires, les restrictions sévères à la liberté d’expression et les actes de répression transnationale visant des opposants à l’étranger, soulignant la nécessité de mettre fin à l’impunité systématique dont bénéficient les auteurs de violations des droits humains en Iran.

Selon les données disponibles, en 2025, le nombre d’exécutions enregistrées a dépassé les 2 000, soit plus du double du chiffre enregistré en 2024. Parmi les personnes exécutées figurent au moins 60 femmes et 6 mineurs délinquants. Ces chiffres alarmants illustrent le recours systématique et abusif à la peine de mort et témoignent d’un mépris flagrant pour les principes fondamentaux des droits humains.

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